C'est avec Tristan et Aïda que j'ai découvert cette abbatiale.
Après 3 heures d'accrobranche pas très loin, nous pensions juste nous promener en visitant la ville de Payerne, et pourquoi pas, l'église. Et nous sommes tombés sur ce bijou, que nous avons décidé de visiter avec chacun son audioguide.
La visite est bien faite et a su intéresser les enfants (plus de 2 heures !)
Mais d'abord, un point géographique : Payerne est dans le Canton de Vaud, mais rien de mieux que Wikipédia pour la situer vraiment :
Et voilà maintenant pour le point historique :
Maintenant, on peut commencer la visite.
Après un petit film d'un quart d'heure pour nous mettre dans le bain, nous voici dans l'avant-nef, ornée de peintures murales datées d'environ 1200 (photo 1 après laquelle elles défilent dans l'ordre).
Puis la nef s'offre à nous, avec sa hauteur majestueuse et sa lumière douce favorisant l'émotion. C'est un chef-d'œuvre architectural dont le secret a été découvert lors de la restauration : pour améliorer la perspective, l'architecte a joué avec l'écartement des piliers : ils s'écartent légèrement plus on monte vers le chœur (ce qui se voit mieux lorsque, du chœur, on regarde vers l'entrée). Car on monte vraiment ! Le niveau du sol s'élève très progressivement. Mais on ne s'en aperçoit que si on le sait.
Puis on monte dans la Chapelle St Michel, située au-dessus de l'avant-nef, par un étroit escalier. Les moines clunisiens y célébraient les morts, mais maintenant on y conserve l'ancienne couronne de la flèche de l'abbatiale, en bois de chêne, déposée en 1956. Elle avait été installée en 1645, pour rappeler l'attachement de l'abbatiale au royaume de Bourgogne. L'actuelle couronne est en bois recouvert de cuivre.
Des images de synthèses animées nous font découvrir la vie de Sainte Adélaïde, brillante femme politique, reine d'Italie, puis impératrice de l'Empire romain germanique, qui soutint l'ordre clunisien dont devait dépendre la maison de Payerne.
En écoutant l'orgue, construit 1000 ans après le décès d'Adélaïde selon les principes de la Renaissance italienne, nous avons pu apprécier les secrets acoustiques du chœur, les anges de la Chapelle de la Résurrection, et les chapiteaux que l'on peut détailler virtuellement. Plus besoin de zoom !
Et dans cette abbaye, qui constitue le plus grand édifice roman de Suisse, on découvre la Chapelle de Grailly, joyau gothique coloré contrastant avec la sobriété romane. C'est l'expression artistique du 15ème siècle.
Et une facétie du sculpteur : observez le culot qui soutient les arcs ...
Le cloître a disparu, mais de l'ancienne abbaye, il reste encore la Salle Capitulaire, où les moines se réunissaient pour échanger et prendre leurs décisions, car c'était le seul endroit où ils étaient autorisés à parler.
Tristan et Aïda ont aussi beaucoup apprécié les jeux interactifs qui y sont proposés, relatifs aux liens de l'abbatiale et de l'abbaye de Cluny et son réseau.
Au passage, l'ancien Hôtel de Ville, et tout à côté, l'église paroissiale.
Mais nous n'avons toujours pas vu l'extérieur !
Voilà le chevet, le clocher avec sa couronne et ses martinets (la plus grande colonie de Suisse. Ici ils sont protégés) ... et 2 photos aériennes ... d'internet !
Et toujours dans le coin, pour terminer le week-end, une bonne balade en forêt, qui se termine par les vestiges du château Montagny .
Mais attention : ce château est bien gardé !