Lundi 6 juin 2016
On ne pouvait pas passer à Reims, où avait lieu le sacre des rois de France, sans en visiter la Cathédrale Sainte Marie.
Mais à propos, pourquoi les rois étaient-ils sacrés à Reims ?
D'abord parce que le 25 décembre 498, Clovis, roi des Francs, fut baptisé à Reims avec 3000 guerriers francs par l'évêque Rémi (devenu plus tard Saint Rémi).
En référence à cet évènement, les rois de France prirent progressivement le chemin de Reims pour être sacrés par l'archevêque. Ainsi, de 816 à 1825, 34 souverains reçurent en cette ville la grâce de régner en rois très chrétiens.
Dans la civilisation chrétienne de l'époque, tout pouvoir est entre les mains de Dieu, qui en délègue une partie à l'homme. "Le roi est le lieutenant de Jésus-Christ au temporel, comme le sont, au spirituel, le pape et les évêques". Par le sacre, le roi reçoit les grâces nécessaires pour accomplir sa mission : gouverner, c'est servir !
A partir de 1027, tous les rois furent sacrés à Reims, sauf Louis VI et Henri IV. Après la Révolution, seul Charles X y reçut les onctions en 1825.
Alors que l'actuelle cathédrale était encore en construction, en 1226, il y eut le sacre de St Louis, jeune roi de 12 ans.
En 1429, c'est la ténacité de Jeanne d'Arc qui conduisit Charles VII à Reims ...
Sur ce montage, vous voyez la cathédrale telle que je l'ai vue, avec son échafaudage au milieu.
Les deux maquettes qui l'accompagnent se trouvent dans le monument. Celle de la façade ouest mesure 2,50 m de haut et 1,50 m de large et a été réalisée vers 1960 par un inconnu. L'autre nous présente la façade nord.
Nous sommes entrés par le portail de droite, où le Christ trône pour juger le monde, assisté des apôtres :
Les maître d'œuvre de Notre Dame de Reims, après ceux de Chartres, ont su tirer parti du jeu des contreforts et des arcs boutants pour alléger la structure interne du monument. L'élévation se réduit à 3 niveaux ; grandes arcades et fenêtres hautes, séparées par la galerie du triforium, ont les mêmes proportions.
L'architecture gothique est un art de lumière.
Les quelques vitraux d'origine conservés ont des thèmes catéchétiques. Mais les guerres, notamment les bombardements de la guerre de 1914, en ont détruit beaucoup, qui sont remplacés aujourd'hui par ceux d'artistes verriers contemporains.
Sur le montage ci-dessous, le 2ème en haut est le vitrail du champagne, de Jacques Simon, créé en 1954. Il illustre les différentes phases de l'élaboration patiente du vin, dans le style d'autrefois. Tandis que Brigitte Simon (1 et 6) réalise un chemin de lumière en grisailles, dans les mêmes tonalités que les vitraux du 13ème siècle, dans un style tout différent !
En dernière position, ces 3 vitraux de Marc Chagall, avec leur fond bleu rappelant le bleu fabriqué au 13ème siècle. Celui de gauche évoque la longue attente de l'ancien testament, celui du milieu réunit Abraham et le Christ, et celui de droite évoque de grands moments de la vie des rois de France.
Et nous sommes ressortis par le portail de gauche, celui des martyrs locaux, à la suite de la Passion du Christ en croix. Ils sont accompagnés d'anges, dont le célèbre "sourire de Reims" (au milieu).
Après Reims, montant vers le nord en direction des Ardennes, il nous fallait traverser la Champagne Sèche, une grande plaine céréalière, plate à perte de vue, avant de gagner la vallée de la Meuse à Revin.
En descendant la Vallée de la Meuse jusqu'à Givet, dernière ville française, nous avons fait un petit arrêt dans le village médiéval de Hierges, pour une courte promenade église-château. C'est là que j'ai fait la rencontre avec le célèbre sanglier des Ardennes ...
Puis nous avons croisé ce "poste de douanes" avant d'aller passer notre première nuit en Belgique ...