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6 septembre 2020 7 06 /09 /septembre /2020 17:31

Une petite semaine de vacances en Fenouillèdes avec mes "petits Suisses"

Pour bien commencer, un peu de farniente au bord d'une rivière, pour nous tous seuls.

Je vous laisse en imaginer la fraîcheur, par ce temps de canicule ...

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

Mais nous passons ensuite aux choses sérieuses : balade de dolmen en dolmen et découverte du Pont-Aqueduc "romain" d' Ansignan.

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

L'origine et l'histoire de ce pont-aqueduc sont incertaines. Un pont aurait été construit durant ou avant l'époque romaine (d'où son nom). La voie romaine est bien attestée. La mairie d'Ansignan indique que les moellons des arches sont datés entre 220 et 270 de notre ère.

Par la suite un aqueduc fut construit au-dessus du pont initial au 9ème siècle,  transformant le chemin en tunnel. Ce dernier ouvrage fut remanié à de nombreuses reprises, notamment aux 13 et 14èmes siècles, allongeant l'édifice jusqu'à ses dimensions contemporaines (170 mètres et 29 arches, de tailles croissantes lorsqu'elles se rapprochent du fleuve. Les deux plus grandes enjambent le lit de l'Agly).

Aujourd'hui, aucune découverte archéologique significative ne permet d'expliquer la présence de cet imposant édifice dans sa forme actuelle. Mais celui-ci est toujours en service et permet l'irrigation des cultures du village d'Ansignan, sur la rive opposée de l'Agly, et de pont-tunnel pour le traverser.

 

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

Autre site proche et incontournable : les Gorges de Galamus.

Prenant sa source à Camps sur Agly, les eaux de l’Agly, rivière des Aigles, ont creusé cet impressionnant canyon sur une hauteur de plusieurs centaines de mètres (environ 500 mètres).

Témoignage des prouesses et des ambitions humaines, la route a été construite à la fin du XIXème siècle, taillée dans la roche à la barre à mine (dont on peut encore remarquer les coups dans la roche) par une poignée d’ouvriers suspendus à des cordes. Au-delà des raisons économiques  invoquées pour une telle entreprise – faciliter les échanges de marchandises sur les foires de St Paul de Fenouillet (légumes, bois et céréales, contre vins et huiles) seuls débouchés de nombreux villages des Corbières – il s’agissait également de répondre à un défi que ces Gorges, comme un bout du monde, lançaient à l’homme. La route fut terminée en 1892 par le tunnel à l’entrée des Gorges côté St Paul de Fenouillet.

Depuis 2003, la circulation automobile y est très règlementée, car on en était arrivés à ce paradoxe que, pour emprunter ce raccourci, on pouvait mettre jusqu'à 3 heures au lieu des 10 minutes nécessaires. A visiter à pied, donc, ou en navette électrique.

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

L'Ermitage Saint Antoine

Depuis le parking du Belvédère, on aperçoit, comme serti dans la falaise, l'ermitage St Antoine où se cache une grotte-chapelle. Les ermites seraient venus s'installer dans les grottes naturelles de Galamus dès le VII° siècle. Ils placèrent le site sous la protection de Saint Antoine Le Grand, patriarche des moines du désert. Progressivement, ils construisirent des bâtiments. De 1482 à 1560, il est confié aux franciscains et en 1791, devenu bien national, il est vendu aux enchères publiques.

En 1782, les habitants de Saint-Paul-de-Fenouillet furent touchés par une épidémie de Suette (gangrène qui fait beaucoup transpirer), dont ils auraient été sauvés par Saint-Antoine. Ce serait l'origine des processions de Pâques et Pentecôte qui s'y déroulent.

Les ermites se seraient succédé à Galamus jusque vers 1930. Un temps transformé en gîte d'étape (je le sais parce que j'y ai dormi il y a bien longtemps) il est maintenant la proie des touristes.

 

 

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

Et on ne peut pas s'empêcher d'être surpris par cet énorme platane qui pousse ici, à l'abri dans la cour, les pieds dans la roche ...

 

Et nous entrons en Pays Cathare !

Notre première visite est pour le Château de Peyrepertuse

Il est la « citadelle du vertige » par excellence. Epousant sa falaise de calcaire, la forteresse de Peyrepertuse s’étend sur 300 mètres environ ! Elle culmine à 800 mètres, au-dessus du village de Duilhac, dominant un paysage exceptionnel.

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

Occupé depuis l’Antiquité, le site de Peyrepertuse accueillit d’abord un petit ensemble fortifié. La forteresse est mentionnée pour la première fois en 1020 dans le testament de Bernard Taillefer, comte de Besalù, petit territoire catalan. Elle appartient à partir de 1162 à la ligne de défense du royaume d’Aragon face aux seigneurs occitans. Elle ne joue pas un grand rôle pendant la Croisade contre les Albigeois, mais son destin s’y inverse. Elle devient en 1240 possession du roi de France, qui en fait une pièce maîtresse de sa ligne de défense face à l’Aragon. Louis IX et ses successeurs veulent ici affirmer toute leur puissance. Les « maîtres des œuvres du roi » réalisent un chef d’œuvre d’innovation et d’adaptation au relief : c’est un fleuron de l’architecture militaire médiévale qui, à la fin du XIIIème siècle, défie fièrement le royaume d'Aragon. Son intérêt stratégique disparaît avec le traité des Pyrénées en 1659, mais jusqu'à la Révolution quelques hommes veillent sur ce beau vaisseau devenu fantôme…

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

Un premier château féodal comprenant un ouvrage défensif et une église datent du XIIe siècle. C'est l'enceinte basse, en forme de triangle : de hautes et fortes murailles et deux tours attendent l'ennemi. Partout les archères jouent sur les formes pour rendre plus efficace le tir des arbalètes.

Dans sa cour fermée se trouve le Donjon Vieux, partie la plus ancienne du château, défendue par une poterne.

La chapelle romane Sainte Marie garde quant à elle le souvenir des secrètes prières de Dona Soria, la maîtresse de Du Guesclin, prisonnier des espagnols pendant la Guerre de Cent ans.

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

Après la Croisade des Barons, suivie par la croisade royale en 1226, le château de Peyrepertuse deviendra Forteresse Royale en 1258 lors du Traité de Corbeil.  

En 1242 Louis IX (Saint Louis) ordonne la réalisation d’un escalier taillé dans le roc. Ses 60 marches ont été taillées en bord de falaise. Impressionnant !

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

Le Donjon San Jordi est le point culminant de la forteresse, et permet de découvrir l'ensemble du Château. Juché sur cet à pic, à 800 m d'altitude, l'œil embrasse un paysage qui va de Bugarach à la Méditerranée.

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

Il fait chaud ! Mais il est facile, ici, de se rafraîchir :

Aux abords du village de Duilhac-sous-Peyrepertuse, après une petite escapade sur une route bordée de vignes, les gorges du Verdouble, dites "Les Cascades", nous offrent un spectacle rafraîchissant dans un cadre pittoresque. La rivière du Verdouble s'est taillée un chemin dans les calcaires du crétacé du massif de l'Anayrac en une impressionnante gorge bordée de romarins. Une eau transparente s'y écoule par une succession de cascades, de marmites et de petits lacs naturels creusés dans le rocher.

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

Et on continue la tournée des châteaux. Celui de Quéribus n'est pas bien loin.

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

Pour la visite, vous pouvez cliquer sur ce lien :

Après les citadelles du vertige, voici deux modestes châteaux qui se font vis à vis :

à Fenouillet, le Castel Saint Pierre et la Tour Sabarda.

Un peu d'histoire :

La vicomté du Fenouillèdes , excentrée par rapport aux principales zones de combat ne fut pas directement touchée par les croisades . Par contre après l'échec de la révolte des seigneurs occitans (1240) , puis la chute de Montségur (1244) la vicomté fut une terre d'accueil pour les cathares pourchassés . Le château de Fenouillet est le seul château du Fenouillèdes qui a servi de refuge aux cathares sans être réaménagé par l'armée française lors de son indexation.
On retrouve ainsi, lors de la visite du site, le château tel qu'il était au XIIIème siècle. Regardez la projection sur la petite photo du milieu !

Le château de Saint-Pierre est un site exemplaire construit sur le modèle d'un vrai castrum occitan : le logis du seigneur et le village étaient entourés d'une enceinte de protection . Toutes les classes sociales se côtoyaient ce qui favorisait l'expansion rapide des échanges socio-culturels et religieux .

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

 Le Château de Sabarda est édifié sur un rocher au sud du castrum de Fenouillet. Il contrôle toutes les voies de communication venant de l'ouest, de l'est et du sud .

Il n'y a pas énormément de choses à dire sur le château de Sabarda. Il s'agit d'une place-forte de soutien à la défense du château St Pierre, siège de la baronnie de Fenouillet, dont la famille a eu une grande influence entre les Xe et XIVe siècle dans l'histoire locale.

Sabarda était une haute construction, aux murs appareillés de façon simple, peu épais en comparaison des châteaux de la même époque. Il était doté de plusieurs tours de formes circulaires et sa porte d'entrée est relativement grande.

Attention : une photo-mystère s'est glissée dans ma composition. Saurez-vous trouver la solution ?

Attention : une photo-mystère s'est glissée dans ma composition. Saurez-vous trouver la solution ?

Mais il fait chaud, sur ces hauteurs ! Allons vite nous rafraîchir en bas du village de Fenouillet, dans les Gorges de Saint Jaume.

C'est la balade idéale par temps de canicule : un défilé impressionnant creusé dans la roche. Sur une portion du GR36 remarquablement pittoresque, le sentier emprunte des passerelles, s’immerge dans la fraîcheur d’une forêt, passe aux abords d’une belle cascade ...

 

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

Mais la semaine de vacances s'achève. Comme nous ne sommes pas encore lassés de ces châteaux si différents, qui offrent de belles balades, de beaux paysages et de belles histoires, nous choisissons le Château de Puilaurens.

Et il faut se le gagner, celui-là !

En plus d'un chemin d'accès long et pentu, il est défendu par un escalier fortifié, en chicanes, qui ne laissait pas beaucoup de chances à l'ennemi ! Vous le voyez sur ces photos aériennes d'internet :

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

Citadelle du Vertige perchée à 697m sur son éperon rocheux, le Mont Ardu (le bien nommé !), le Château de Puilaurens est un remarquable exemple d’architecture militaire.

Au Xème siècle, l’abbaye Saint-Michel-de-Cuxa reçoit en don la vallée de la Boulzane. Elle y fonde l’église Saint-Laurent, associée à un ouvrage fortifié. Elle garde le contrôle de ce castrum de       «  Puèg Laurenç »,  Puilaurens en français, jusqu'au moment de la Croisade contre les Albigeois. Pendant cette période, le château accueille seigneurs faidits et hérétiques. Le village, alors accroché au flanc de la montagne tout près du château, joue aussi son rôle… c’est, avec Quéribus, un dernier refuge.

Vers 1250, le château passe aux mains de la royauté française. En 1255, Louis IX ordonne de fortifier le château. Tour à bossage, chicanes… à la puissance des murailles, s’ajoutent des défenses actives pour faire face à l’Aragon. Ce sont ces travaux qui inaugurent l'aspect du château tel qu'on le connait aujourd'hui. Il passe au rang des forteresses de défense face à l'Aragon.

Ce château si bien armé reste une base-arrière, un simple point d’appui, éloigné des combats qui font rage dès le milieu du XIVème siècle. Puilaurens n’est pris qu’une seule fois, en 1637. De retour dans le giron français, la forteresse continue d’être améliorée et sa garnison est entretenue jusqu’à la Révolution.

 

Passée la porte à assommoir, la cour principale se dévoile. Le mur d’enceinte et ses créneaux et merlons, les tours ouvertes à la gorge sont chargés d’histoire.

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

C’est l’une des forteresses royales les mieux conservées, en même temps que le lieu d’une légende tenace… 

Celle-ci rapporte que la Dame Blanche, Blanche de Bourbon, petite nièce de Philippe le Bel, vient pendant les pâles nuits, promener ses vaporeux voiles sur le chemin de ronde des remparts démantelés.

Son histoire ?

Elle s’arrête à Puilaurens en 1353, alors qu’elle fait route pour l’Espagne, pour épouser son fiancé le roi de Castille. On sait que plus tard, son mari lui en fera baver : d’ailleurs, son surnom, c’est Pierre le Cruel ! Il la fait empoisonner en 1361. Elle a seulement 22 ans...............                  .............Et depuis, on dit que son fantôme hante Puilaurens.

Une tour circulaire à bossages, qui surplombe les chicanes de plusieurs dizaines de mètres, porte d'ailleurs son nom : la Tour de la Dame Blanche. On y voit une fenêtre à coussièges (bancs de pierre) qui surveille le chemin, et une belle salle voûtée d'ogives, dite salle Saint Louis. Elle est pourvue d'un rare dispositif : un conduit porte-voix creusé dans la paroi, qui permettait de se parler avec l'étage au-dessus.

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

Au fond de la cour, une poterne mène au point de vue. Le panorama est à couper le souffle. A la manière d’un guetteur de l’époque, cette vue aérienne permet d’épier la vallée en contrebas : village, montagnes, forêts, rochers et falaises composent ce décor incroyable.

En Fenouillèdes, la vie de châteaux !

Voilà, les vacances sont finies. Celles-là, oui, mais il y en aura d'autres ...

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4 juin 2017 7 04 /06 /juin /2017 14:33

 

Aujourd'hui nous sommes à la frontière des Pyrénées Orientales et de l'Aude, à 728 m d'altitude, sur un piton rocheux. C'est le

Château de Quéribus

Un peu d'histoire :

Quéribus, le "Rocher des Buis", est mentionné pour la première fois en 1020. Ses droits de propriété sont partagés entre le Vicomte de Narbonne et le Vicomte de Besalù (en Espagne). Puis, en 1111, le voilà intégré, par mariage, au Royaume d'Aragon, où il joue un rôle prépondérant dans la défense de sa frontière nord.    

Citadelle Cathare

Mais c'est l'époque de la croisade contre les Albigeois (les Cathares).

Quel sera son rôle ?

Il accueille de nombreux chevaliers des Corbières, chassés par la croisade et le pouvoir royal. Le parfait cathare Benoît de Termes vient y finir ses jours entre 1233 et 1241.              

Après la prise du château de Montségur, Quéribus reste la seule place qui accueille les derniers insoumis refusant l'ordre nouveau imposé par l'Eglise et le Roi de France. Cette situation devient vite intolérable à la Couronne, car depuis 1239 le château a été officiellement acheté par Louis IX, dit Saint Louis, au régent d'Aragon.

Onze ans après la chute de Montségur et quinze ans après celle de Peyrepertuse, en 1255, Quéribus est le dernier bastion à tomber aux mains des Croisés (en fait, Chabert de Barbaira est contraint d'abandonner la citadelle au sénéchal de Carcasonne en échange de sa liberté).

Aujourd'hui encore, on ne connaît pas le sort réservé aux hérétiques et aux chevaliers réfugiés dans ces murs

Citadelle Cathare

Après les évènements de la croisade contre les Albigeois, le château devient forteresse Royale, en 1255. Ce changement provoque des réaménagements du bâti.

Retournement de l'Histoire : en 1258, Quéribus devient le fer de lance du royaume de France face à la couronne d'Aragon, et en 1473 le château est assiégé et pris par les troupes du roi d'Aragon.

Il ne perdra son intérêt stratégique qu'en 1659, lors de la signature du traité des Pyrénées, qui fixe la frontière entre la France et l'Espagne à son emplacement actuel.

 

Citadelle Cathare

Fin 18ème, plus de châtelains ni même de capitaines en résidence. La forteresse, à l'abandon, va se dégrader et devenir un repaire de brigands, parmi lesquels "une fille de Vignevieille travestie en homme".

La forteresse tombe dans l'oubli, les paysans des environs viennent y chercher des poutres pour leurs maisons (que la forêt rabougrie des environs ne leur offrent plus), ce qui précipite sa ruine, puis des pierres.

Ce n'est qu'en 1907 qu'elle a été classée Monument Historique.

Citadelle Cathare
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3 octobre 2015 6 03 /10 /octobre /2015 20:17

Vendredi 18 septembre 2015

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Huitième et dernière étape : du Ranquas à Saint-Guilhem-le-Désert

Les 20 derniers kilomètres !

La première partie du parcours, dans le massif de la Sérane, se fait entre 2 haies de buis, sans réelle vue sur le paysage : on descend jusqu'aux Lavagnes, puis on remonte, mais toujours ces buissons atteignant 2 mètres de haut bouchent la vue. La végétation devient plus méditerranéenne, mais c'est seulement quand on débouche sur le plateau que les buis s'espacent, et que l'on découvre le Pic St Loup et la Méditerranée !

Le Désert en fleurs

Dans un dernier col, deux gros rochers figurent les portes du Val de Gellone. Le marcheur est saisi par la Beauté. De grands pins, des roches fantastiques, et pour que l'enchantement soit complet, des bruyères arbustives bordent le chemin et animent tout le paysage.

Le Désert en fleurs

Un aussi beau spectacle ne pouvait que toucher le petit-fils de Charles Martel (celui qui battit les Arabes à Poitiers en ? *) Guilhem, qui y fonda un modeste prieuré en 804.

Voici comment un poète médiéval décrit son arrivée en ce lieu : " ... Voici qu'un plateau inculte s'ouvre subitement devant lui ; des bois le couvrent à demi, il est entouré de toutes parts par les montagnes, si hautes maintenant qu'elles arrêtent les nuages ; un torrent d'eau vive, qu'on voit descendre d'un sommet, le traverse en roulant vers les gorges ; dans la solitude de ce désert, entre ces rochers immenses et ces montagnes monstrueuses, on dirait le petit champ d'un laboureur. Guilhem rend grâce à Dieu du charme de cet endroit ... "

Depuis l'époque médiévale, le Val de Gellone a bien changé, mais le charme est indemne.

Je ne sais pas si Guilhem vint prier à cet ermitage que nous croisons en chemin, mais il est bien dans un endroit si charmant qu'on aurait envie de s'y attarder ...

* 732

Le Désert en fleurs

Guilhem mena dans ce Val une existence humble jusqu'à sa mort, le 28 mai 812. Sa réputation de sainteté grandit vite, et le prieuré fut remplacé en 1050 par un monastère, avec une basilique et un cloître aux sculptures raffinées, qui devint l'Abbaye de Gellone, autour de laquelle s'est construit le village de Saint-Guilhem-le-Désert.

Elle fut dévastée à la révolution. Seule l'église a survécu, mais une partie de son admirable cloître se trouve aujourd'hui dans un musée de New York ...

Le Désert en fleurs

Enserrant l'abbaye de ses ruelles où rode encore le souvenir des "romieux" d'antan, le beau village de St Guilhem sert d'écrin à cet ensemble d'exception. Maisons romanes, anciennes chapelles et placettes ombragées font le charme de cette antique cité ...

Le Désert en fleurs

... sans compter les ruines de l'inaccessible "Château du Géant", qui surplombe le village, autrefois enserré dans ses remparts ...

Le Désert en fleurs

Et maintenant, retour à la maison. Provisoirement, car ...

Attention, fin octobre, ça va se Corser ...

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29 septembre 2015 2 29 /09 /septembre /2015 17:42

Jeudi 17 septembre 2015

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Septième étape : de Navacelles au Ranquas.

Distance 16 km.

C'est encore une étape courte. Nous allons longer la Vis sur environ 10 km. D'abord en remontant à mi-pente ce qui donne un paysage à la fois vertigineux et splendide.

De gorge en plateau

Tantôt au-dessus, tantôt au-dessous, nous suivons un ouvrage d'art dont la construction s'est terminée en 1908 : le canal de dérivation EDF qui alimente l'usine hydroélectrique de Madières.

L'usine, fierté des habitants, ne s'est pas faite en un jour. Près de 2 000 ouvriers se sont échinés à creuser ce canal de 10 km à flanc de colline, qui alimente le bassin de mise en charge de 11 000 m3. Il avait été vidé et était en cours d'entretien quand nous sommes passés. Les ingénieurs, eux, étaient logés dans ce mas rose maintenant en ruine : le Mas du Pont. Pour les ouvriers, je ne sais pas.

De gorge en plateau

La remontée sur le plateau nous semble un peu longue : il est vrai qu'il y a 250 m de dénivelé d'un seul jet, mais surtout, il fait chaud !

Et voilà St Maurice de Navacelles. Ensuite on retrouve un sentier ouvert sur un très beau paysage, jusqu'au gîte du Ranquas. De beaux bâtiments de ferme, avec le cornouiller au milieu de la cour.

Je l'ignorais, mais ses fruits (les cornouilles) se mangent : un peu acidulés (comme les groseilles), ils sont très agréables quand on a soif. A condition de choisir ceux qui sont rouge très foncé. Plus ils virent au noir, plus ils sont sucrés et rappellent alors la cerise. Notre hôtesse en fait d'ailleurs une bonne confiture, comparable à celle de groseille.

De gorge en plateau
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26 septembre 2015 6 26 /09 /septembre /2015 08:08

Mercredi 16 septembre 2015

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Sixième étape : de Montdardier à Navacelles, au cœur du Cirque.

Une journée cool (14 km) pour se reposer dans ce site grandiose, qui fait partie du Réseau des "Grands Sites de France". Label inscrit dans la loi et attribué par l'Etat.

Pour nous y rendre, il faut traverser le Causse de Blandas, où l'on croise de nombreux menhirs, disposés en grands cercles.

Les premières traces de civilisation datent là aussi du néolithique final (-3 000 ans), où les populations vont se sédentariser. Ils vont dresser des menhirs dans un dessein qui échappe encore à nos archéologues. Il existe aussi des dolmens dont l'édification est associée à des rites funéraires. Ces populations pratiquent également la spéléologie afin de rechercher des matières comme l'argile et les concrétions pour la manufacture des poteries. Ils exploitent aussi les "grottes citernes", gérant ainsi l'eau qui faisait cruellement défaut en surface, ainsi que l'attestent les stèles gravées, récemment découvertes à l'entrée de l'une de ces grottes.

Quel Cirque !

Puis c'est l'arrivée au Belvédère Chênes, surplombant l'extraordinaire Cirque de Navacelles.

Quel Cirque !

Le plus impressionnant, c'est d'y descendre à pied. Par la route, durant 3 lacets, puis par un sentier assez abrupt, qui est en fait l'ancienne voie d'accès.

Quel Cirque !

Aujourd'hui, le temps est brumeux. Mais en juin 2013, il faisait un beau soleil :

Mais comment s'est formée cette curiosité naturelle ?

Au fond des gorges, la Vis, qui mérite bien son nom, dessine de nombreuses courbes ou méandres. L'eau s'y écoule avec une vitesse inégale et creuse plus vite dans les parties concaves. Les méandres deviennent ainsi de plus en plus serrés : la rivière peut recouper la base de la boucle ("pédoncule") et abandonner son ancien tracé. La différence de niveau se traduit par une cascade.

Dans le Cirque de Navacelles, la Vis coulait à l'emplacement des terres cultivées qui entourent la bosse calcaire contre laquelle s'adosse le village. Exhaussée par l'accumulation des dépôts calcaires, la Vis a débordé le pédoncule de son méandre il y a seulement quelques milliers d'années.

Quel Cirque !

Nous avons pris le temps de visiter le village, puisque nous logions à l'Oustal del Passagiere, où Véronique nous a réservé un accueil exceptionnel.

Quel Cirque !
Quel Cirque !

Et nous y avons découvert qu'il suffisait d'une simple pierre accrochée à une ficelle pour faire des prévisions météo infaillibles. Voyez plutôt :

Quel Cirque !
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25 septembre 2015 5 25 /09 /septembre /2015 15:38

Mardi 15 septembre 2015

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Cinquième étape : de l'Espérou au Vigan.

L'objectif était Montdardier, mais remonter 500 m après cette super descente, impossible !

- Taxi, SVP. Vous pouvez nous monter à Montdardier, à 10 km ?

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Ce matin, déjà, malchance : notre logeur qui devait servir le p'tit dèj' à 7 h 30 n'arrive pas. Il a fallu le réveiller avec le téléphone à 8 heures ! Du coup, une heure de retard au départ.

Par les autres personnes du gîte, nous apprenons que la descente sur Le Vigan, 900 m, est redoutée de tous les randonneurs. Pas tant le dénivelé, mais le terrain : des pierres, de l'eau, une pente très raide ... La plupart du temps, le chemin est tellement raviné que l'on se croirait dans un torrent.

Une descente cassante

La pluie, qui a menacé une bonne partie de la journée, nous rattrape à Aulas, village qui précède Le Vigan.

Une descente cassante

Vous connaissez Le Vigan ?

Si vous vous souvenez, j'y ai fait un arrêt forcé en Juin 2013. Il faisait plus beau qu'aujourd'hui ! Alors profitez des photos d'alors en cliquant sur ce lien :

http://scandinadream.over-blog.com/2015/06/de-pont-en-pont.html

La conjoncture de : - l'heure tardive

- la sciatique de l'un

- la fatigue de l'autre

- la pluie

- la montée qui nous attendait

nous a amenés à rallier Montdardier en taxi.

Voilà le château du village :

Une descente cassante
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24 septembre 2015 4 24 /09 /septembre /2015 08:04

Lundi 14 septembre 2015

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Quatrième étape : des gorges de la Jonte à l'Espérou, sur le flanc du Mont Aigoual.

Pour la distance, nous avons triché : nous avons traversé le Causse Méjean désertique en voiture avec le propriétaire du gîte de Nivolier, qui nous a déposés à 6 km de Meyrueis, dans les Gorges de la Jonte. Nous sommes encore en Lozère, mais nous finirons la journée dans le Gard.

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La Jonte est "fille" du Mont Aigoual où elle prend sa source, à 1490 m. Longues de 22 km, nous ne parcourrons donc qu'un petit bout de ses gorges, à mi-hauteur, ce qui donne ceci :

Jonte, Bonheur et Espérance

Nous arrivons à Meyrueis, petite cité du début de l'ère chrétienne, dont le marché existe depuis 1033. L'ancien château, démoli en 1632 fut remplacé par le chapelle Notre-Dame du Rocher. Deux portes et la Tour de l'Horloge sont tout ce qui reste des fortifications.

Jonte, Bonheur et Espérance

La pluie nous surprend à Meyrueis. Comme l'étape était particulièrement longue, nous décidons de l'écourter carrément de 20 km. Pour un prix plus que modique, le taxi de Meyrueis, bien plus sympa que son collègue de Ste Enimie, nous dépose à l'entrée de la Vallée du Bonheur.

Le Bonheur ? Ça n'est pas cet état de satisfaction que nous recherchons tous, mais une petite rivière qui prend sa source au Col de la Serreyrède (où nous allons), s'écoule dans une large et belle vallée protégée, dans le Parc National des Cévennes, et aboutit à un gentil petit lac. En continuant, il disparaît dans un vaste tunnel à l'entrée monumentale (c'est la Perte du Bonheur) pour ressortir 700 m plus loin, à l'Abîme de Bramabiau (Nous nous promettons de revenir voir ces 2 curiosités !).

Nous remontons donc la Vallée du Bonheur jusqu'au Col de la Serreyrède, 1299 m, et ligne de partage des eaux, sur la pente de l'Aigoual.

Jonte, Bonheur et Espérance

Du Col, nous apercevons l'Aigoual (1565 m), dernière station de météo de montagne habitée, en France. De là-haut, la vue embrasse 13 départements, et par temps clair on distingue le Mont Blanc, la Méditerranée et les Pyrénées.

Le temps aujourd'hui n'est pas clair et il fait froid. La pluie va et vient. Mais si vous voulez le voir, tel que je l'ai vu au printemps 2013, cliquez ici :

Pour aujourd'hui, il ne nous reste qu'à descendre à l'Espérou, ce qui, avec toutes ces coupures, nous a fait une étape de récupération de seulement 15 km

Jonte, Bonheur et Espérance
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22 septembre 2015 2 22 /09 /septembre /2015 13:15

Dimanche 13 septembre 2015

Troisième étape : le Gazy à Nivolier (sur le Causse Méjean) en passant par Sainte-Enimie.

Distance prévue : 28 km, mais nous n'en avons fait que 21 à pied.

Aujourd'hui, nous finissons la traversée du Causse de Sauveterre.

Je vous propose un petit cours de géologie, sur la formation des Causses.

Il y a environ 200 millions d'années, des sédiments sont lentement déposés sur le socle géologique par une mer peu profonde. Ils se transforment peu à peu et subissent un soulèvement à partir de -30 millions d'années, qui les porte progressivement vers leur altitude actuelle. Le creusement des gorges débute alors, tandis que sur les plateaux, l'érosion entraîne les sols dans les combes et les dolines. Les climats froids de l'ère quaternaire poursuivent le travail de fragmentation et de sculpture des dolomies et du calcaire.

Vers -10 000 ans, la région se couvre d'une vaste forêt de pins et de genévriers, trouée d'espaces de steppes, tandis que les chênes colonisent les vallées. Des groupes de chasseurs s'installent.

L'arrivée de populations d'éleveurs (-5 000 ans) provoque le recul du couvert forestier. Les paysages actuels de pelouses sont nés de ces millénaires de pastoralisme. Des dolmens et menhirs témoignent de leur occupation depuis le néolithique final (-3 000 ans).

Bergers et ovins peuplent toujours ce pays aux allures de désert (surtout le Causse Méjean), où les hivers rigoureux succèdent aux étés torrides, s'adaptant aux sols calcaires perméables et arides.

Le Causse de Sauveterre

Parcourant le Causse, nous admirons autant le travail des hommes que celui de la nature.

La pierre est omniprésente. L'épierrement des champs et la construction de murets accompagnaient le travail de la terre.

Le Causse de Sauveterre

Le paysan était aussi bâtisseur. Jusqu'au début du 20ème siècle, le recours aux professionnels du bâtiment était rare.

Comme nous l'a confirmé un habitant du joli village de Champerboux, toutes les maisons anciennes étaient bâties comme des chapelles romanes : l'arc et la voûte en sont les éléments les plus spectaculaires.

Au rez-de-chaussée, une bergerie voûtée en plein cintre. Au-dessus, une voûte en ogive couvre l'habitation et supporte la toiture. Celle-ci est couverte de lauzes, et repose sur des murs d'environ 1 m.

Le Causse de Sauveterre

Et c'est l'arrivée dans la Vallée du Tarn, à Sainte-Enimie.

La vie de Ste-Enimie est relatée dans un long poème du 13ème siècle. Bien qu'il n'y ait aucune preuve historique, la tradition locale séculaire admet son authenticité, et le pèlerinage à la sainte assura la prospérité du village.

Le Causse de Sauveterre

Mais la fatigue est là. La remontée de 500 m sur le Causse Méjean me paraît insurmontable (c'est là que nous avons réservé un gîte), et nous prenons pour arriver à Nivolier le seul taxi de Ste-Enimie, pas trop heureux de travailler un dimanche (malgré le supplément de prix !) pour nous éviter les 7 km les plus durs.

Mais 7 km à pied par les falaises en font 20 par la route ... et il nous en reste 3 à faire dans ce paysage :

Le Causse de Sauveterre
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21 septembre 2015 1 21 /09 /septembre /2015 17:38

Samedi 12 septembre 2015

Deuxième étape : du Col de Trébatut au Gazy, en passant par La Canourgue

Distance 28 km. Dénivelé positif cumulé : environ 700 m. Négatif : environ 500 m.

Aujourd'hui, c'est la descente dans la Vallée du Lot, en passant par St Germain du Teil. Nous rejoignons le Lot à Banassac. Nous sommes en Lozère.

La Vallée du Lot

Ici, les rois mérovingiens frappaient monnaie. A quelque distance se créa une communauté de chanoines, qui avait pour nom : "Canonica", ce qui a donné : La Canourgue.

En 1060 fut édifiée l'actuelle église St Martin :

La Vallée du Lot

La Vallée du Lot est creusée ici dans des grès rouges qui sont exploités pour la construction. Faciles à travailler, ils durcissent en vieillissant, fournissant des chaînages d'angle et des encadrements d'ouvertures solides et décoratifs. Ce qui donne une touche caractéristique aux bâtiments de ce secteur.

La Vallée du Lot

Autrefois, les eaux de l'Urugne empruntaient l'actuel tour de ville, et ne manquaient pas d'inonder la cité à chaque crue. Il fallu percer un tunnel pour détourner son cours principal, aménager des digues et des canaux pour utiliser l'eau et sa force motrice. Meuniers, tisserands et tanneurs se succédèrent au cours des siècles, aménageant les ramifications du canal, bâtissant ainsi peu à peu la petite "Venise Lozérienne".

La Vallée du Lot

Après la visite de La Canourgue, il faut remonter sur le plateau, de l'autre côté du Lot.

Là, l'orage était au rendez-vous. Et nous avons marché pendant 2 heures sous une pluie violente. Nous étions bien protégés, mais pas question de sortir l'appareil photo. D'ailleurs les horizons étaient bouchés.

Ce n'est que le soir que j'ai pu photographier la maison d'hôtes où nous étions, ancienne maison de ferme (le paysage ensoleillé vient d'internet !). Car ici, on ne "cultive" que le mouton. L'actuel exploitant a 400 brebis, et ne cultive que ce qui leur est nécessaire pour l'hiver : sainfoin, luzerne etc ...

La Vallée du Lot
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20 septembre 2015 7 20 /09 /septembre /2015 16:17

Vendredi 11 septembre 2015

1ère étape : de St Chély d'Aubrac au Col de Trébatut (traversée du sud du Plateau de l'Aubrac)

Distance : 30 km. Dénivelé positif cumulé, calculé par le GPS : 800 m. Négatif : 574 m. Grosse étape ! Nous passerons de l'Aveyron à la Lozère.

Au départ, le Chemin de St Guilhem suit une antique voie de transhumance, connue sous le nom de "grande draille d'Aubrac". Elle reliait l'arrière pays montpelliérain au plateau volcanique de l'Aubrac. Dès le haut-moyen âge, les voyageurs l'empruntent. Elle est autant une voie de commerce donnant accès aux grandes foires, qu'un chemin de pèlerinage vers St Guilhem.

Les vastes plateaux d'estive de l'Aubrac, à l'altitude moyenne de 1200 m, conservent les traces de l'érosion marquant les périodes glaciaires. Ce sont des paysages ouverts, ondulés à perte de vue, émaillés par les burons ancestraux dont l'activité était liée à la race de vaches Aubrac.

Je dis "était" car depuis les lois de Bruxelles, tous les burons ont dû cesser leur activité : traite et production de fromage. L'hygiène, les normes, sont devenus les maîtres-mots. Les vaches que l'on rencontre encore sur le plateau sont pour la production de viande, et non de lait, et le Laguiole, fromage classé AOC, est maintenant produit en usine. C'est son premier stade, la tomme, alors simple caillé égoutté, qui sert à faire le célèbre aligot (mélange délicieux et filant de purée de pommes de terre et de fromage, qui se déguste traditionnellement avec une grosse saucisse).

Le Plateau d'Aubrac

Au fil du chemin, nous suivons la trace des GR, rouge-blanc, mais aussi l'écusson rouge sur fond jaune de St Guilhem. Heureusement, nous avons aussi la carte et le topo-guide, car parfois, des GR se croisent ou des marques manquent ...

En montant sur le plateau, nous passons par les Enfrux, un village à 1100 m, aux solides maisons en pierres. Puis en arrivant sur le plateau, nous sommes surpris par ces frustes portions de murs, énormes, construits au milieu des pâturages. Peut-être est-ce pour que les bêtes se protègent du vent ? Ici, quand il souffle, il est terrible.

Un peu plus loin, une tourbière apporte un peu de variété à la monotonie du paysage.

Le Plateau d'Aubrac

Mais croyez-vous que le plateau soit désert ? Examinez bien cette photo. Vous y découvrirez un gîte d'étape, que l'on n'atteint qu'à pied ...

Le Plateau d'Aubrac

Après cette longue traversée, nous débouchons au-dessus de la Vallée du Lot, au col de Trébatut, où nous passons la nuit à l'Auberge du Radal. L'aligot y est délicieux, et le repos bienvenu !

Le Plateau d'Aubrac
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  • : scandinadream.over-blog.com
  • : passer du rêve à la réalité. J'ai commencé par 5 mois de voyage en solitaire, en Trafic aménagé, au hasard des routes d'Europe du Nord (pour mon premier voyage) puis d'Europe Centrale, et maintenant sur des itinéraires peu fréquentés d'Espagne.
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