J'étais déjà allée en Val d'Anniviers, et j'avais, par hasard, déjà visité, rapidement, le village de Grimentz, pensant que tous les villages se ressemblaient.
C'est le pied ... - scandinadream.over-blog.com
Mardi 7 Juillet 2015 En fait, je suis retournée au même endroit qu'hier. C'était tellement agréable ! C'est ce qu'ils appellent un "couvert". Presque toutes les communes, par ici, en ont un ou ...
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Mais cette fois-ci nous n'y allons pas par hasard, car Grimentz est le mieux conservé des villages de cette vallée. La raison en est qu'il n'a jamais subi d'incendie, et a donc conservé un habitat très ancien, datant, pour les maisons situées les plus au centre, du 13ème au 15ème siècle !
D'ailleurs, la maison la plus haute du village (15 mètres, et du 13ème siècle à la base) a été surélevée en 3 étapes successives, au 14ème, au 16ème siècle, et la date de 1791 est au dernier étage, à droite du faîte.
Une autre raison, c'est que l'accès routier d'aujourd'hui, avec ses infrastructures, n'a été réalisé que pour la construction du barrage de Moiry, qui a commencé en 1954. Jusqu'à 1919 n'existait qu'un chemin muletier, créé au 13ème siècle, et surnommé "le dévaloir". Ce qui veut tout dire ! Et depuis 1919, la route, non goudronnée et dépourvue de remblai jusqu’aux années cinquante (celle de Niouc a fait son lot de victimes) reste aujourd’hui encore impressionnante à emprunter. Il n'y a qu'à parcourir les lacets et les à pics qui séparent Sierre et l'entrée du Val d'Anniviers ...
Cet isolement a déterminé le mode de vie des Anniviards : l'autarcie et le nomadisme.
«Le centre de gravité de l’existence des Anniviards se trouvait dans l’un des villages de la haute vallée, entre 1300 et 2000 mètres. Ils passaient également quelque trois mois par année en plaine, à Sierre. Ils y avaient des biens : prés, vignes, habitations, et ils descendaient sporadiquement pour diverses activités. Les Anniviards possédaient tous, en outre, un troisième logis, le plus souvent dans des lieux situés au-dessus du village principal. C’étaient les mayens où ils avaient des demeures précaires, qui les hébergeaient deux à trois mois par an, accompagnés de leur bétail.»
Cette transhumance pluriannuelle porte un nom : le remuage. Bien choisi : du village à la plaine, puis de la plaine au village, puis du village aux alpages, puis à nouveau au village… Des villages entiers se déplaçaient ainsi avec bagages, gamins, curé et instituteur, formant des files lourdement équipées sur les sentiers muletiers, croisant des voisins et des connaissances faisant le chemin en sens inverse. «
Cette transhumance, épuisante et vitale, n’a pris fin que vers le milieu du siècle passé, faisant d’eux, les derniers nomades des Alpes.
Pour ne rien manquer, nous avons fait le "parcours historique "proposé par l'office du tourisme.
Nous y avons appris, entre autres choses, que le fleurissement du village poursuit une ancienne tradition, qui remonte officiellement à 1831, lorsque les habitants, après avoir construit leur nouvelle église, décident de la décorer. Cette tradition donne lieu, chaque année, au prix des balcons fleuris, dont le résultat est communiqué le 15 août.
Quelques fontaines animées enrichissent les places, découlant du travail du bois et de l'eau, tradition hivernale des montagnards.
Encore quelques photos : la scierie, l'église, des raccards, et la croix de 21,8 m de haut, en bois de mélèze, bien entendu !
Et pour la mémoire, une demeure familiale de 1529 (d'après la datation de certains bois) a été aménagée comme un petit musée de la vie d'autrefois :