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11 juin 2019 2 11 /06 /juin /2019 17:36

Lundi 27 Mai 2019

 

Magnifique route de Galéria à Porto, qui réserve, après de magnifiques vues sur le Golfe de Girolata (bien difficiles à rendre), quelques surprises peu avant l’arrivée :

En Corse du Sud … et du Centre
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Et puis c’est l’arrivée à Porto, avec l’intention de faire un tour en mer. Nous apprendrons que la Tour Génoise fut « construite par les Corses sous domination génoise » ! La marine où se situe le départ se trouve dans l’embouchure de la rivière :

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Nous nous décidons finalement pour la Réserve naturelle de Scandola***. C’est un joyau du littoral corse, à cheval sur terre et en mer. C’est l’œuvre combinée des forces d’Eole et de Poséidon. Grottes, fissures, murailles dressées vers le ciel, pitons acérés,falaises où s’accroche une végétation de myrtes, d’euphorbes et de cistes. La plus grande colonie de balbuzards pêcheurs (aigles de mer) en Europe y a élu domicile, avec leurs nids de branchages suspendus au-dessus de l’eau.

C’est une excursion d’1 h 45, dont 30 mn aller et autant retour. Impossible de décrire l’émerveillement ressenti devant ces paysages, bien mal rendus sur ces photos prises sous un ciel gris (une averse au départ, une autre à l’arrivée. Entre-temps, du vent glacé).

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La masse rocheuse de Scandola se caractérise par une grande diversité géologique : rhyolithes rouges, basaltes noirs, formations en prismes, en filons, en épanchements, en coulées …

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Passée la Punta Muchillina, il devient difficile de prendre des photos debout, le bateau plongeant dans les creux des vagues, parfois d’un mètre il me semble. Puis la mer redevient calme une fois quittée cette zone.

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Plus de 450 espèces d’algues ont été recensées, dont certaines n’existent nulle part ailleurs en Méditerranée. La réserve permet aussi l’observation d’oiseaux rares. Pour finir, voici le baiser des amoureux, transformés en pierre par Neptune pour les punir de … je ne me rappelle plus quoi !

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Après cette balade nautique, nous sommes montées aux calanche de Piana***, pour les visiter par la route. Par chance, après l’averse du retour, le ciel se dégage un peu.

Calanche désigne au pluriel des criques surmontées de rochers abrupts. Ceux-ci sont transformés par l’érosion en d’étonnantes sculptures granitiques, dont il se dégage une beauté étrange et unique : le bleu de la mer, la palette des orange et des rose de la roche et la lumière qui baigne la côte en font un site exceptionnel.

L’après midi touchant à sa fin, il n’y avait plus trop de monde sur la route et les parkings. Nous en avons même trouvé un tout au bout, un peu en retrait de la route, pour passer la nuit en toute sérénité.

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Mardi 28 Mai 2019

 

Au matin, avant l’arrivée des touristes, nous retraversons les calanche, ensoleillées cette fois.

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Nous quittons maintenant la côte, pour prendre la direction de Corté, le cœur de la Corse, ce qui nous fait remonter un peu vers le nord et donc rentrer provisoirement en Haute-Corse.

La pluie nous poursuit, et nous zappons les balades prévues en cours de route, nous contentant de quelques photos prises du bord de la route alors que nous aurions dû pénétrer au cœur de ces régions. Les gorges de Spélunca, par exemple :

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Nous avons commencé à croiser souvent des chèvres sur la route, ou des cochons. Certains avec, parfois, un faux-air de sanglier …

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Du col di Vergio, au lieu de la belle cascade promise au bout de la randonnée, nous n’avons vu que brouillard et vent glacé. Même pas une photo.

Dans le Niolu, début d’amélioration : en même temps que la neige sur les sommets qui se découvrent, nous apercevons le soleil. C’est sans doute un cadeau de ce vent violent et glacé.

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Enfin nous nous sommes arrêtées dans la Scala di Santa Regina pour marcher un peu. Vous connaissez cet endroit si vous m’avez suivie en Corse lors de mon premier voyage. Mais cette fois-ci, le vent était si violent que j’ai attaché Charly, de peur qu’il ne soit déséquilibré. Nous n’avons d’ailleurs été que jusqu’à la cascade.

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Voici le lien pour une piqûre de rappel. Vous trouverez cette balade presque en bas de cette page.

Mercredi 29 Mai 2019

 

En arrivant vers Corté, ce matin, le ciel est encore incertain.

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Et là, je vous laisse découvrir l’importance de Corté dans le cœur des Corses :

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Pascal Paoli, le voici qui domine Sa place :

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Les incontournables de Corté : la citadelle, la maison Gaffory, qui porte encore les impacts des mitrailles génoises tirées lors du siège de Corté en 1750, l’escalier qui monte vers la citadelle, un petit coin de la vieille ville …

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Pour finir la journée, une petite balade sur le sentier botanique de la Vallée de la Restonica.

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Nous avons appris à y reconnaître le pin Laricio, spécialité corse, à son écorce plus lisse que le pin maritime, et à ses pommes plus petites. Et aussi ses aiguilles en pompon au bout des branches. Il peut vivre jusqu’à 8 à 10 siècles. Son écorce était utilisée comme teinture pour les filets de pêche, sa résine comme anti-douleur, et son tronc très droit, qui peut atteindre 50 m de hauteur, pour la fabrication des mâts des navires de la flotte royale.

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Jeudi 30 Mai 2019

 

Nous prenons la route de Ghisoni, qui nous émerveille à chaque virage. Charmant village pourvu d’un camping très agréable, en pleine nature.

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En plus de la belle fontaine de Neptune, nous y avons découvert des Pancraces d’Illyrie, très belle fleur endémique de Corse, dont le diamètre peut atteindre 11 cm. Attention, toxique ! Les animaux le savent bien, qui ne broutent ni les feuilles ni les fleurs.

En Corse du Sud … et du Centre
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Vendredi 31 Mai 2019

 

Comme il faut bien descendre vers le sud et qu’il fait à peu près beau, nous allons faire une balade sur le plateau de Coscione. Avec l’intention de passer la nuit à la Chapelle San Petru, après avoir fait un tout petit bout du mythique GR 20.

Le temps d’arriver, le ciel était devenu gris clair, et vue l’altitude, il fait assez frais. Mes photos sont moins belles que celles d’il y a 3 ans, aussi je vous mets le lien :

Nous sommes montées jusqu’à I Croce par le GR 20 (pour ceux qui connaissent), et redescendues par un autre chemin. 9,5 km, belle performance pour Colette qui n’a pas l’habitude d’en faire autant en montagne. Mais c’est la nuit la plus froide que nous ayons eue !

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Samedi 1er Juin 2019

 

On se réveille avec un ciel tout bleu ! Quel bonheur !

Et on change de programme : nous partirons vers l’ouest, la mer, les plages, les presqu’îles etc …

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Nous voici au Capu di Muru, pour une balade de 5 km. Mais en fait, on est tout le temps dans le maquis, et on ne voit que lui. Un peu décevant.

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En fait, je crois qu’on est pas des filles de la mer, mais plutôt de la montagne. Et c’est avec plaisir que nous la retrouvons, pas très loin dans les terres, à Filitosa**.

 

Le site de Filitosa offre, à travers ses précieux vestiges, une synthèse de l’histoire en Corse. Les vestiges de plusieurs civilisations, des lointaines époques antérieures à l’écriture, s’y superposent et s’y mêlent, à partir :

- du néolithique compris (âge de la pierre polie, antérieur au 3ème millénaire avant notre ère).

 

- Puis on a reconnu les traces de la civilisation dite « mégalithique » (du début du 3ème au début du 2ème millénaire avant J-C) avec ses menhirs.

 

- Ensuite on trouve les vestiges de la culture terminale de cette civilisation mégalithique, étonnant par la présence du plus gros rassemblement en Europe de statues-menhir, hautes de 2 à 3 mètres, et d’un art propre à la Corse. Représentations voulue éternelle de chefs guerriers pour la plupart, elles ont été laborieusement taillées dans le granit le plus dur, puis longuement polies (milieu du 2ème millénaire av. J-C).

- Enfin, à l’époque où cette culture artistique mégalithique était à son apogée, débarqua dans l’île une civilisation étrangère, en provenance de Méditerranée centrale, techniquement plus avancée et mieux armée que les autochtones, constructeurs de forteresses et de monuments circulaires. Ces « Torréens » repoussèrent les mégalithiques du sud de la Corse et s’installèrent, entre autres sites, à Filitosa, où ils se sédentarisèrent. Ils construisirent un village à l’intérieur de l’éperon rocheux, détruisant les statues-menhir dont ils remployèrent les tronçons dans l’un de leurs monuments cultuels.

- Quelques siècles plus tard, vers 1000 av. J-C, le site de Filitosa fut abandonné par les derniers « Torréens », et le resta pendant 3000 ans, jusqu’en 1955 où il fut authentifié et où commencèrent les fouilles archéologiques. Les travaux de dégagement des habitats torréens sont toujours en cours.

 

Voici donc la plus belle de ces statues-menhir, armée de sa longue épée et de son poignard dans son fourreau. Il semble que le haut de sa tête ait été cassé. De dos apparaissent des détails vestimentaires, à moins que ce ne soit phalliques.

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A part les statues-menhir, que voit-on de cette civilisation ?

Sur le montage c-dessous, vous voyez un reste de la « torre », monument rond comme une tour, qui a donné leur nom auDes constructions exceptionnellement conservées, celle du fond assez grande et creusée dans la terre. Un des rochers présents sur le site, un abri étant creusé sous son pied. Un olivier classé parmi les arbres remarquables de France. Il serait âgé de 1200 ans.

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On peut également voir, mais ça ne rend rien en photo à cause de l’ombrage des arbres : une muraille cyclopéenne qui marque l’entrée de l’oppidum fortifié, des assises de cabanes etc … et au musée, une collection de pierres taillées, des meules domestiques, des céramiques et poteries trouvées sur le lieu.

 

Dimanche 2 Juin 2019

 

Nouvel essai de balade, cette fois à la Punta de Campomoro. Très belle route pour y aller, mais une fois sur place, impossible de trouver une place de parking. La seule trouvée était si loin que ça doublait presque la longueur de la randonnée.

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Nous décidons d’aller visiter la vieille ville de Sartène. Une fois de plus, très belle petite route. Et à Sartène, pas de déception. C’est chouette.

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D’après Prosper Mérimée, c’est « la plus corse des villes corses ». De raides escaliers de granite, des ruelles étroites, des passages voûtés, de hautes maisons austères et dignes, et d’autres décrépites, une place pleine de vie et … pas de voitures !

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Nous sommes allées dormir sur le plateau de Cauria, sur un parking au bout de 5 km d’une route toute défoncée, au départ de la boucle des mégalithes que nous ferons demain matin .

 

Lundi 3 Juin 2019

 

Sur ce plateau, des fouilles ont permis de répertorier pas moins de 170 monolithes, en trois principaux ensembles disséminés dans le maquis. Une boucle pédestre d’environ 3 km permet de les visiter.

 

D’abord, l’alignement de Stantari. C’est en nous y rendant que nous voyons, pour la première fois en Corse, des cultures céréalières. Vu qu’elles sont sur la côte Est, où nous ne sommes pas allées.

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Ici, onze menhirs sont alignés dans un enclos. Parmi eux, 2 statues-menhir. De nombreux menhirs gisent par terre, et dans les murets alentours, d’autres ont été réemployés.

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Au pied de la Punta Cauria, une quarantaine de menhirs sont disséminés dans un petit bois. Beaucoup sont cassés ou couchés à terre. C’est l’alignement de Renaju.

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Pour nous rendre sur le troisième site, nous avons traversé cet impressionnant chaos rocheux.

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Enfin voici le dolmen de Fontanaccia. C’est le plus emblématique des dolmens corses. Il forme un rectangle de 2,60 m sur 1,60 m, pour une hauteur de 1,80 m. L’ensemble pèse environ 15 tonnes.

Malgré sa solidité apparente, il est fragile, car l’eau de pluie entre dans les failles de la dalle supérieure, et les sels qu’elle transporte sont la cause de leur agrandissement et d’un écaillage de surface. L’état d’altération est très avancé, et plusieurs orthostates (dalles verticales) penchent dangereusement. D’où un danger d’effondrement de l’ensemble. C’est pourquoi il est entouré d’une palissade en bois et l’on ne peut s’en approcher.

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La croyance populaire considérait les mégalithes comme le théâtre de pratiques endiablées durant la nuit. Ainsi le dolmen de Fontanaccia porte aussi le nom de « forge du diable ».

 

C’est après-midi, repos. Nous sommes si bien, à profiter du soleil en ce lieu bucolique, que nous décidons d’y passer une deuxième nuit.

 

Mardi 4 Juin 2019

 

En descendant vers Bonifacio, nous nous arrêtons au col de Roccapina. Ici, une maison cantonnière (des cantonniers) a été restaurée par le Conservatoire du Littoral, et accueille une exposition-spectacle.

Et puis sur le rocher voisin, entre mer et montagne, il y a ce lion, immense et énigmatique : le Lion de Roccapina.

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La légende nous raconte un puissant seigneur épris d’amour mais que sa belle repoussa. « Ton cœur est de pierre, lion de pierre tu seras ! » La science, elle, dit tout autre chose et nous parle de taffoni (prononcer tavoni), de roches creusées par les éléments, puis transformées par l’homme qui vint s’y cacher, y vivre, y mourir.

Je vous avais déjà parlé de ces taffoni, et dans cet endroit, ils sont particulièrement nombreux. Si vous passez par là, un jour, ne manquez pas cette visite, à la fois instructive et poétique, qui se double d’un parcours audioguidé de 20 minutes dans la nature pour toucher du doigt le monde étonnant des taffoni, jusqu’à l’Oriu de Roccapina (c’est à dire un taffonu complété par des murs pour le transformer en maison). Nous en avons vu de nombreux en photos à l’exposition.

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En plus, un sentier de 45 minutes a été dégagé dans le maquis, afin de faire admirer des merveilles longtemps enfouies sous la végétation : enclos oubliés, orii abandonnés ; mais aussi une grotte sous l’éléphant (autre taffonu) et un belvédère qui permet soudain au regard de dominer l’horizon.

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Mercredi 5 Juin 2019

 

Voilà un antique sanctuaire qui occupe un site splendide, au milieu des oliviers, des chênes verts et des énormes blocs de granit : c’est l’ermitage de la Trinité. Le couvent primitif, du temps de la christianisation de Bonifacio, fut remanié au 13ème siècle, puis fortement restauré en 1880. Un taffonu y est aménagé en sanctuaire pour des offices en plein air. Car les Bonifaciens sont très attachés à ce sanctuaire. De nombreux mariages et baptêmes y sont célébrés, et le pèlerinage annuel du 8 septembre les rassemble en grand nombre. La tradition veut qu’après la messe on partage en famille et entre amis des aubergines farcies, qui sont le plat traditionnel de cette fête.

En Corse du Sud … et du Centre
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Et nous arrivons au bout de notre périple Corse. Le bouquet final : Bonifacio***.

 

Même si cette visite a été beaucoup plus complète, voici tout de même le lien pour retrouver mes images de mon premier voyage :

Première chose à faire à Bonifacio : une promenade en mer pour contempler d’en bas les fameuses falaises.

C’est une promenade d’une heure, avec 2 criques et 2 grottes marines. Mais d’abord ; il faut sortir de la rade :

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Puis nous longeons la falaise sous la ville :

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Chaque endroit a reçu un nom : escalier du Roy d’Aragon, grotte du chapeau de Napoléon, gouvernail de la Corse, le grain de sable

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Revenus devant la rade, nous sommes partis de l’autre côté en doublant la Madonetta, petite statue de la Vierge insérée dans le feu de signalisation, et qui protège le port de Bonifacio. Nous allons d’abord visiter 2 criques dont les eaux sont si claires que l’on voit le fond, et même les poissons qui se disputent le sandwich jeté par-dessus bord.

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Ensuite nous avons pénétré dans une autre une grotte marine. L’entrée est à peine plus grande que le bateau, puis nous parvenons dans une grande « salle » au plafond effondré en partie.

Devinette : à quoi ressemble le morceau de ciel visible dans la grotte ?

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Pour monter dans la vieille ville, enfermée dans ses fortifications, nous empruntons les escaliers qui passent dans les remparts. Ce qui nous offre de belles vues sur la marina qui occupe le fond de la ria (ou rade) longue de 1500 m.

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Une visite au cimetière marin, organisé comme une petite ville, avec ses places, ses rues …

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Et nous voici dans la ville haute, ville médiévale. Juchée sur un étroit promontoire de calcaire battu par le vent et la mer, elle présente un aspect encore plus séduisant avec ses vieilles maisons, très hautes, agglutinées à l’extrême bord de la falaise.

Nous nous sommes surtout attardées dans le quartier de l’église Sainte Marie Majeure, du 14ème siècle. Elle est précédée d’une vaste loggia sous le dallage de laquelle se trouve une vaste citerne communale de 650 m³. Elle recueillait l’eau des toits environnants qui s’écoulait par des arcades enjambant le rue, dont certaines existent encore. Elle est maintenant aménagée en salle de conférence.

En Corse du Sud … et du Centre
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Une dernière ? Impressionnant !

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Et demain matin, embarquement pour la Sardaigne !

 

Jeudi 6 juin 2019

 

Dernières photos de Corse …

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29 mai 2019 3 29 /05 /mai /2019 12:40

D’abord, sortir de Bastia, belle ville sans doute, mais où on ne peut pas se garer. Aussi je vous invite sur ce lien :

Nous partons vers le nord, direction le Cap Corse (le bout du doigt), mais nous nous arrêtons bientôt à Erbalunga*, une petite marine qui aligne ses vieilles maisons à fleur d’eau sur une péninsule de schiste vert surmontée d’une ancienne tour génoise à demi ruinée.

En  Haute-Corse 

Puis nous enjambons le doigt, par le Col de Teghime** où nous passons la nuit.

En  Haute-Corse 

Vendredi 24 Mai 2019

 

Ce matin, c’est l’autre côté du doigt que nous parcourons, jusqu’à Nonza* (en quelque sorte, nous n’avons enfilé qu’une mitaine à ce doigt !).

C’est à Nonza que Julia, la patronne de la Corse, a été crucifiée au premier siècle. Et sa fête est le 22 Mai. Des festivités sont prévues pour demain et dimanche. Ce qui nous explique aussi le cortège Médicis de Livorno, qui était bien le 22 Mai.

En  Haute-Corse 

Nous sommes montées à la tour Paoline. Edifiée sur ordre de Pascal Paoli sur les restes d’un fortin génois, elle subit victorieusement, en août 1768, le siège des troupes françaises. De chacune de ses meurtrières les coups partent, parfaitement coordonnés. On parlemente. Et l’on convient que la garnison quittera son retranchement libre, et avec les honneurs.

On voit alors sortir de la tour le vieux Jacques Casella, boiteux et solitaire, mais fier : il avait imaginé tout un système de transmissions qui lui permettait de manœuvrer seul toutes ses pièces !

En  Haute-Corse 

Depuis la tour, on peut admirer la belle plage, dite plage noire, qui s’étend 160 m plus bas. Sa couleur grise est due aux résidus de schiste amiantifère accumulés ici depuis 1932. Ses galets sont les déblais, usés par le mouvement des vagues, de l’ancienne usine d’amiante de Canari (fermée en 1965) Pas de toxicité à priori.

Pour descendre à la plage, 260 marches depuis le village. Nous n’avons pas eu le courage … car il aurait fallu remonter. Et, vous me croirez si vous voulez, il fait chaud !

En  Haute-Corse 

Nous repartons vers le sud. Voici Saint Florent, au fond d’un golfe remarquable. Nous sommes dans le Nebbio, un pays de vignobles. Nous y avons suivi une route intitulée « route des vins ». Mais nous n’avons pas vu un seul pied de vigne ! Je ne sais pas où ils les cachent … Par contre nous avons trouvé l’ancienne cathédrale du Nebbio : Santa Maria Assunta, près de Saint Florent. Dommage, fermée.

En  Haute-Corse 

Et voilà les Agriate.

Il paraît loin le temps où c’était un éden verdoyant. Progressivement abandonné par l’homme, brûlé par le soleil et par de nombreux incendies, il est devenu ce désert quasi minéral, qui en ce moment est couvert d’un magnifique tapis de fleurs et d’arbres verdoyants, mais tout cela sera brûlé par l’été. Pas de routes dans ce désert, seulement celle que nous suivons en sa bordure sud. On y accède en bateau, à pied ou en 4 x 4.

En  Haute-Corse 

Il faisait trop chaud pour y aller à pied. Nous avons préféré prendre un bain de pieds !

En  Haute-Corse 

Samedi 25 Mai 2016

 

Aujourd’hui, nous délaissons la voiture au profit du train. Surnommé U Trinighellu*, ce petit train relie L’île Rousse à Calvi en « collant » au plus près des plages. La mer n’est souvent qu’à quelques mètres ! Ce tramway de Balagne emprunte, depuis 1965 et sur 22 km, la voie unique tracée à la fin du 19ème siècle pour relier Ponte-Leccia à Calvi. Il dessert 12 arrêts en 40 minutes.

Nous nous garons donc à L’île Rousse sur laquelle nous allons faire un petit tour à pied en attendant l’heure du train. Nous sommes en basse saison, et il nous faut attendre 1 h 30.

L’île de la Pietra, dont la couleur de la pierre a donné son nom à la ville, n’en est pas vraiment une, car elle est reliée à la ville par une jetée qui protège le port. Dépassant l’ancienne tour génoise, nous sommes montés vers le phare, mais nous n’avons pas eu le temps d’aller jusqu’au bout. Un train à prendre !

En  Haute-Corse 

La ville elle-même est adossée à la montagne, et c’est (peut-être) le Mont Cinto que l’on aperçoit derrière, 2706 m.

En  Haute-Corse 

En roulant vers Calvi, j’ai essayé de faire quelques photos. En conjuguant la vitesse et la saleté des vitres avec la brume du matin, beaucoup sont loupées. Celles du retour sont un peu mieux.

En  Haute-Corse 

Et voilà Calvi, et sa citadelle**, qui représente six siècles de présence génoise. Elle dresse ses puissantes murailles bastionnées au-dessus du port et de la ville basse.

En  Haute-Corse 

A l’intérieur des remparts, la vieille ville se compose de ruelles étroites, de placettes en pente ou en escaliers.

En  Haute-Corse 

Voici aussi quelques curiosités trouvées dans la cathédrale St Jean-Baptiste, édifiée au sommet du rocher, et à laquelle on accède par un escalier. Elle est du 13ème siècle.

En  Haute-Corse 

Et puis nous avons pris le train du retour.

Après Calvi, nous voilà parties sur le circuit*** des villages de la Balagne. Nous n’avons pas pu tous les visiter, pour la bonne raison que la plupart du temps il est impossible d’y stationner. Mais nous nous sommes régalées des paysages sauvages de cet arrière pays.

En  Haute-Corse 

Voici pourtant Sant’Antonino**. Perché en nid d’aigle à 500 m d’altitude, la route s’arrête au pied du village, et un grand parking (où nous avons passé la nuit) entoure l’église.

En  Haute-Corse 

C’est un dédale de ruelles pavées, d’escaliers et de passages voûtés. Maupassant avait été marqué par la vue de ce « mont élevé que couronne un paquet de maisons jetées dans le ciel bleu si haut que l’on pense avec tristesse à l’essoufflement des habitants contraints de remonter chez eux ».

En  Haute-Corse 

Dimanche 26 Mai 2019

 

Nous continuons notre petit périple dans le mauvais temps, qui nous ramène près de Calvi d’où nous prenons la route côtière en direction de Galéria.

En  Haute-Corse 
En  Haute-Corse 

Nous allons d’abord jusqu’à Notre-Dame de la Serra. Entourée d’un mur d’enceinte, la chapelle surgit du maquis au milieu d’un chaos de rochers granitiques, érodés et creusés de taffoni (gros trou en corse. Je vous en donne la définition du Michelin pour cette sorte d’érosion fascinante : Ces cavités se forment dans les régions à longue saison sèche, sur le littoral comme à l’intérieur des terres, pourvu qu’il y ait de fortes pentes avec de la roche à nu et à l’ombre. Les roches grenues sont leur terre d’élection. La désolidarisation d’un seul cristal suffit à livrer la pierre à un processus de gigantesque carie, sous l’action combinée des variations de température et d’humidité, renforcée au bord de la mer par l’action corrosive du sel. … Choisies durant la préhistoire pour lieu de repos des morts, elles font partie intégrante de la culture corse).

En  Haute-Corse 
En  Haute-Corse 

Ensuite, c’est 35 km d’une route étroite (juste de quoi se croiser), frôlant le précipice avec un parapet réduit au minimum (Colette en a eu quelques sueurs froides!), et une chaussée en mauvais état. Avec ça, que des virages. 35 km = 1 heure de route … mais c’est si beau malgré la grisaille et la petite pluie! Sauf que, conduisant, je n’ai pu faire aucune photo. Et Colette n’a pas encore l’habitude de photographier en roulant …

En  Haute-Corse 

Et voilà Pinocchio qui vous dit « à bientôt, en Corse du Sud ! »

En  Haute-Corse 
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20 novembre 2015 5 20 /11 /novembre /2015 08:36

Mercredi 21 Octobre 2015, 14ème jour.

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Un petit souvenir de Chisa, perdu dans la forêt ? Le voilà, vue du Pont de Bura :

A l'assaut de la "Bastiglia"

A Corte, une fois rendue la voiture, 4 clochards qui cassent la croûte (à notre crédit, remarquez la bouteille !) sur le quai de la gare, en attendant le train pour Bastia :

A l'assaut de la "Bastiglia"

BASTIA. Son nom vient de la Bastiglia, la forteresse initiale, édifiée fin 14ème par les génois. Située, avec le Palais des Gouverneurs (tout orange, devenu aujourd'hui Musée d'Art et d'Histoire) à un endroit stratégique, sur le promontoire rocheux qui domine l'anse de Porto Cardo, le vieux port de Bastia.

A l'assaut de la "Bastiglia"

Dominant le vieux port, qui invite au voyage, se dresse l'église Saint Jean-Baptiste, terminée en 1666. A son pied se tient le marché.

A l'assaut de la "Bastiglia"

Petit parcours à travers le vieux quartier qui entoure la citadelle.

A noter, l'Oratoire de la Confrérie de l'Immaculée Conception, avec ses murs tendus de damas de soie rouge, et ses pilastres de velours de Gênes. L'usage des parements de textiles muraux dans les églises de Bastia est une tradition génoise introduite dès 1589.

A l'assaut de la "Bastiglia"

Et voici le soir, et l'heure de rejoindre le bateau pour regagner Toulon, notre point de départ.

A un prochain voyage ! ...

A l'assaut de la "Bastiglia"
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19 novembre 2015 4 19 /11 /novembre /2015 10:39

Mardi 20 Octobre 2015, 13ème jour.

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Nous arrivons à Bonifacio en fin de matinée. Le plus difficile est de se garer.

C'est près du cimetière marin que nous avons trouvé le seul parking (payant) où il y a de la place.

Ce cimetière est un des plus beaux de la Méditerranée. Il est une ville dans la ville, où les morts habitent au milieu des vivants. Il y a des rues, des places, on y trouve sa maison, avec sa famille, ses amis pas loin ... Il est le reflet de la société bonifacienne, avec des chapelles plus moins belles, en matériaux plus nobles, selon son statut social. Il a accueilli ses premiers caveaux au début du 19ème siècle. Si certains tombent aujourd'hui en désuétude, la plupart sont entretenus d'un coup de peinture tous les ans.

La cité des falaises

Avec sa forteresse millénaire, ses maisons perchées à 60 m au-dessus de la mer, Bonifacio avait de quoi attiser notre curiosité. Mais je ne sais pas pourquoi, une partie du chemin de ronde était fermé. Dommage !

La cité des falaises
La cité des falaises

Alors, après le marché, la pluie, le resto et une courte promenade dans la ville, nous avons descendu le célèbre escalier du Roy d'Aragon !

Selon la légende, il aurait été creusé de main d'homme en une nuit par les troupes du Roy d'Aragon Alphonse V en 1420. Il compte 187 marches (de hauteurs inégales, allant jusqu'à 40 cm !). A quelques mètres au-dessus de la mer, par un chemin creusé dans la falaise, on arrive au Puits St Barthélémy.

C'est en réalité depuis plus de 2000 ans qu'une faille dans le calcaire permettait de descendre au niveau d'une nappe d'eau potable, par un chemin non aménagé et peu commode. Il aurait été aménagé en escalier, sur une période plus longue, par les moines franciscains, au 13ème siècle.

En voici une vue de la mer (Wikipédia)

La cité des falaises

et voici notre visite :

La cité des falaises

Pour admirer les falaises sans prendre de bateau, nous avons fait une balade au phare de Pertusato, le plus au sud de la Corse.

En passant au-dessus de la Punta di Sant Antoniu, nous avons bien cru voir un sous-marin émerger. Il apparaît sur la photo. Le voyez-vous ? ;-)

La cité des falaises

Et maintenant, cap au nord ! (on ne peut pas faire autrement, à moins de partir en bateau ...)

Au large, on n'aperçoit que l'archipel des îles Lavezzi. La Sardaigne est beaucoup plus loin !

Notre dernier hébergement sera à Chisa, au sud de Corte, où nous devons rendre la voiture, demain matin.

La cité des falaises
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18 novembre 2015 3 18 /11 /novembre /2015 09:14

Lundi 19 Octobre 2015, 12ème jour.

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Nous avons quitté notre sudiste D 69 pour nous diriger vers l'Est et le Col de Bavella.

Voilà vers quoi nous allons :

De fil en Aiguilles

Nous sommes en ALTA ROCCA, autrement dit : "La Terre des Seigneurs".

Ses larges versants sont boisés de pins maritimes, de chênes et de maquis. Son territoire, partie de l'ancienne seigneurie de la Rocca, s'étend entre Propriano à l'ouest, Porto-Vecchio à l'Est et Bonifacio au sud.

Dominant le Col, les Aiguilles de Bavella se caractérisent par des pics déchiquetés, de grandes murailles rocheuses et des pins tordus par le vent. On trouve 7 tours, culminant entre 1588 et 1900 m. On les appelle aussi "les Tours d'Asinéo". Nous n'irons pas en haut des tours (c'est réservé aux "hommes-araignées"), mais du col, nous irons côtoyer leur pied, sur la variante alpine du GR 20.

De fil en Aiguilles

Il y a des passages pas très faciles, mais on s'en sort toujours. Ici des marches un peu hautes qui nous obligent à "mettre les mains", là une large plaque lisse, équipée d'une chaîne. Le plus dur fut de la quitter, en faisant un grand pas.

De fil en Aiguilles

Encore des paysages magnifiques ...

De fil en Aiguilles

Et maintenant, nous passons le col Pargulu, à 1662 m, et redescendons par le versant opposé au col de Bavella. Il faudra contourner la montagne pour retrouver la voiture. De curieux cairns ponctuent notre chemin, faits d'entassements de pierres sur de vieilles souches. Et toujours un merveilleux paysage ...

De fil en Aiguilles
De fil en Aiguilles

Le soleil se couche lorsque nous arrivons enfin au Col de Bavella, où se trouve aussi le gîte d'étape pour la nuit.

Les photos en bas du montage, qui montrent les fameuses Aiguilles de Bavella, je les ai trouvées sur internet.

De fil en Aiguilles
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17 novembre 2015 2 17 /11 /novembre /2015 10:16

Dimanche 18 Octobre, 11ème jour.

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Encore un bon bout de route, ce matin.

Pour descendre de notre perchoir, d'abord, et reprendre la petite D 69 vers le sud, là où il fait beau et où l'altitude moins élevée nous permettra de randonner sans geler.

Notre but est le Plateau de Coscionne.

C'est un paysage très différent de ce qu'on a vu jusqu'à présent : à environ 1500 m, entre zones humides, vallonnements et vastes étendues planes, pointent quelques petits sommets dépassant à peine 1700 m. Certains sont ornés de galets géants qui font croire qu'ils sont en équilibre (mais ça tient bon !), d'autres en pierrailles toutes déchiquetées. Dans ces prairies, durant l'été, cohabitent en liberté cochons sauvages, vaches et chevaux. Ils sont maintenant redescendus et les bergeries sont vides, car l'automne aux somptueuses couleurs fait flamber les hêtres.

L'automne, sur un plateau !

Notre promenade d'aujourd'hui, sans ambition, nous mènera sur le GR 20, en une boucle, de la petite chapelle San Petru à la Punta di Tozzarella, à 1748 m, d'où nous aurons une vue à 360° sur le plateau et le Monte Incudine qui le domine, à l'Est, de ses 2134 m.

L'automne, sur un plateau !

Puis nous gagnons, en 1 heure de route, un gîte d'étape dans le village de Serra di Scopamène.

On y trouve une église du 15ème à clocher crénelé, de belles maisons en granite d'architecture altière, et aussi un moulin, récemment réhabilité. Il servait à la fois à presser les olives pour en faire de l'huile, au rez-de-chaussée, et, par un mécanisme débrayable, à écraser les châtaignes pour en faire de la farine, à l'étage supérieur, où se trouve la paire de meules et le canal d'amenée. Ce moulin témoigne d'un passé casténéicole important, dont il reste encore 150 hectares de châtaigniers.

L'automne, sur un plateau !
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8 novembre 2015 7 08 /11 /novembre /2015 11:09

Samedi 17 Octobre 2015, 10ème jour.

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La voiture de location nous permet d'explorer d'autres micro-régions de Corse, aux paysages totalement différents. Nous empruntons donc la D 69, une petite route qui descend droit vers le sud. Enfin droit, façon de parler ! car c'est une succession de virages, de vallées et de cols ...

En fin de matinée, nous arrivons à la petite station de ski de Ghisony, à 20 km du village et 1000 m plus haut. Il faut vraiment avoir envie de skier, car c'est le bout du monde ... vers le haut.

Comme ce lieu est sur le GR 20, il y a 2 gîtes d'étape, fermés à cette saison.

MAIS il y a aussi un refuge du Parc Naturel Régional de Corse (PNRC), le Refuge de Capannelle, qui lui, est toujours ouvert, mais accessible en un quart d'heure de marche. Chouette ! on reprend les sacs à dos !

Mais arrivés là, dans quel état on trouve le refuge !

Le poêle est encrassé, ça sent l'humidité et la vieille fumée. Il est urgent d'aérer et de chauffer un peu pour sécher. Mais pas de bois. Et comme le poêle demande des bûches d'un maximum de 40 cm de long, comment les couper ? Pas d'outils.

L'évier et la vaisselle sont dégueu. Pas d'éponge. Pour faire chauffer de l'eau, ça pue le gaz dès qu'on ouvre la bouteille : il y a une fuite quelque part, c'est sûr ...

Allez, on s'organise : les 2 Cosettes se mettent à ramasser du bois mort, pendant que l'eau chauffe, toutes fenêtres et portes ouvertes. Le ramoneur s'occupe du poêle et le bûcheron part aux bergeries en bas de la côte pour tenter d'emprunter des outils. Comme il ne ramène qu'une scie usée, ils se mettent à 2 à la coupe du bois. Et l'eau chaude permet de faire la vaisselle et le café, malgré l'odeur de gaz ...

Cosettes, bûcherons, ramoneur and Co ...

Après le casse-croûte, départ de 3 d'entre nous pour le Lac de Bastani, à 2063 m, soit seulement 400 m de dénivelé. La fin de l'ascension se fera encore avec de la neige, de la glace et du vent. Nous ne moisirons pas là-haut, mais ça en valait vraiment la peine et nous console de notre échec dans la Restonica.

Cosettes, bûcherons, ramoneur and Co ...

Et pendant que nous montions vers le soleil, la mer de nuages se formait dans notre dos, dans la vallée. Maintenant, il faut y plonger. Mais par quel chemin ? On a failli se perdre sur cet itinéraire non balisé. Mais heureusement les cairns nous ont remis sur la bonne voie.

Cosettes, bûcherons, ramoneur and Co ...

En arrivant au refuge, bonne surprise : avec un autre randonneur arrivé au refuge, notre bûcheron-ramoneur a fini de couper le bois récolté, et le feu ronfle.

Il a même réussi à trouver, aux bergeries d'en bas, quelqu'un qui lui a donné le joint manquant pour le raccord de la bouteille de gaz.

Tout va bien pour une soirée paisible ...

Cosettes, bûcherons, ramoneur and Co ...
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5 novembre 2015 4 05 /11 /novembre /2015 16:59

Jeudi 15 Octobre 2015, 8ème jour.

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Deux jours de relâche, ce n'est pas forcément deux jours de repos !

Nous commençons par la lessive. Nous en avons bien besoin.

Il y a aussi les courses. Car ici, nous ne sommes pas en demi-pension, et nous devons prévoir tous nos repas, sans restes incommodes à transporter. Mais rester encore 2 nuits (ça fera 3 en tout) au même endroit, ça fait du bien ... tout comme dormir dans des draps ! ou faire la sieste ailleurs que sur un caillou !

Mais on ne peut pas rester sans marcher. Aussi, ce premier jour, ce sera la visite de la vieille ville de Corte et du belvédère de la Citadelle.

La Citadelle de Corte est la seule des 6 citadelles corses à être construite à l'intérieur des terres. Elle est au centre de l'île, et a été construite en 2 temps :

- en 1419, le vice-roi de Corse, vassal du roi d'Aragon qui mène la résistance contre la république de Gènes (à qui "appartient" alors la Corse), fait construire le château au sommet du rocher qui domine la ville.

- en 1769, après la défaite de Ponte Novu, la Corse passe sous domination française. Le comte de Vaux, qui occupe Corte, entreprend la construction de la citadelle, de type Vauban, pour renforcer le système de défense de la ville.

Ensuite, pendant la seconde guerre mondiale, sous l'occupation italienne, des patriotes corses y furent incarcérés. La citadelle, poursuivant sa vocation militaire, a été occupée dès 1962 par la Légion Etrangère, retour d'Algérie. Puis l'édifice est revenu à la ville de Corte, en 1983.

Aujourd'hui, depuis 1997, dans la caserne Serrurier, elle abrite le Musée Régional d'Anthropologie de la Corse, témoignage de l'attachement des insulaires à leur patrimoine.

Courte relâche à Corte

A Corte, la place principale, c'est la Place Paoli. Qui c'est, celui-là ?

Peu aimé en France, Pascal Paoli, héros corse du 18ème siècle, est considéré comme l'opposant à la cause française. Chef d'un Etat Corse qui a existé de 1755 à 1769, il est regardé comme un grand homme ailleurs dans le monde, surtout en Angleterre et aux Etats-Unis.

En effet, en novembre 1755, Pascal Paoli a proclamé la Corse nation souveraine et indépendante de la République de Gênes. Il a créé la constitution corse, qui a été la première Constitution écrite selon les principes des Lumières, y compris la mise en œuvre du droit de vote des femmes, plus tard révoquée par les Français quand ils ont pris l'île en 1769. La république a créé une administration, un système de justice, a fondé une armée, et frappé sa propre monnaie en 1761, avec l'impression de la tête de maure, le symbole traditionnel de la Corse.

Courte relâche à Corte

En 1755, pour des raisons stratégiques, Pascal Paoli établit son gouvernement à Corte. En 1765 la petite cité accueille l'Université et devient le symbole de la Corse unifiée et indépendante. Charles Bonaparte, père de Napoléon 1er, y étudie le droit, s'engage aux côtés de Paoli, puis se marie avec Letizia. Napoléon, leur second fils, fut conçu à Corte.

La chute de la Nation Corse en 1769 mettra fin définitivement au statut de capitale de Corte. Son Université est fermée. Elle ne rouvrira ses portes qu'en 1981, sous l'impulsion d'une vaste mobilisation populaire.

Courte relâche à Corte

La photo du jour : évacuation des eaux usées, système périmé !

Courte relâche à Corte

Vendredi 16 0ctobre 2015, 9ème jour.

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Hier, nous avons aussi fait le nécessaire pour louer une voiture, et très tôt nous quittons Corte pour la journée vers le sud-ouest. Direction : Gorges de la Restonica, Bergerie de Grotelle et son parking, 18 km. Puis à pied, 600 m de dénivelé jusqu'au Lac de Capitello, l'une des 7 merveilles de la Corse. Cette vallée a été classée Grand Site National en 1966.

Il y a du soleil, mais le vent est glacé. On aperçoit la neige sur les sommets à partir de 1500 m.

En descendant de voiture, au parking à 1340 m, on gèle sur place ! On n'avait pas prévu ça.

Plus on monte, plus il y a de la neige. Pas épais, juste un saupoudrage, mais elle est verglacée sur les pierres, les flaques d'eau sont gelées. On glisse sur cet itinéraire qui n'est pas toujours un sentier, mais une errance de marque en marque et de roc en roc. Et on pense à ce que sera la redescente, sur ce verglas.

Nous avons renoncé peu avant les échelles, vers 1600 m. Moins de 100m avant le premier lac. Sans gants et sans vêtements chauds, nous étions gelés.

Tant pis. C'est seulement sur internet que nous voyons, comme vous, ces joyaux de la montagne, les Lacs de Melo et de Capitello :

Courte relâche à Corte

Mais le chemin parcouru était tout de même très beau !

Courte relâche à Corte
Courte relâche à Corte

A midi nous sommes de retour à Corte.

Pour l'après-midi, nous irons donc au nord de Corte. Car là, pas de risque de neige, l'altitude est moins élevée. C'est bien pratique, une voiture.

Ce seront donc, dans les Gorges du Golo, la Scala di Santa Regina.

C'est le nom donné au chemin, longtemps unique voie de circulation entre le Niolu et la plaine. Son nom évoque de magnifiques lacets en pierres dessinés dans la roche granitique. Il vient des escaliers (scala) qui semblent taillés dans le roc. Ce monument architectural témoigne du savoir-faire des hommes (technique de la pierre sèche) et des pratiques ancestrales (la transhumance).

Son tracé part de la Funtana di i Vignenti (St Vincent ?) et longe le cours du Golo sur sa rive gauche dans un remarquable défilé creusé dans de la roche de granite rouge, jusqu'au village de Corscia, à 4 km. Mais nous y arrivons trop tard pour aller jusqu'au bout, et nous ferons un peu plus de la moitié du chemin, en aller-retour.

Ce sentier est l'autre extrémité du Sentier de la Transhumance, dont je vous ai parlé ici :

Courte relâche à Corte

Le défilé de la Scala di Santa Regina est un très long ravin désolé, hostile, sauvage. Un étrange corridor de roches de granite rouge, de rocaille et de caillasse. La rare végétation et représentée essentiellement par des genévriers cades qui poussent sur les parois rocheuses, on se demande comment car il n'y a pas de terre.

Courte relâche à Corte

Ces 3 heures de balade nous donnent une furieuse envie d'y revenir, une autre année, pour faire en entier ce Sentier de la Transhumance ! (il dure normalement une semaine).

En attendant, pour profiter à fond de notre appart'hôtel, ce sera une crêpes'party, avec Michel aux fourneaux. Et puis la belote jusqu'à ... point d'heure !

Courte relâche à Corte
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3 novembre 2015 2 03 /11 /novembre /2015 16:56

Mardi 13 Octobre 2015, 6ème étape.

 

Au réveil, il pleut, il pleut bergère ... mais nous devons tout de même partir assez tôt, car attendre serait prendre le risque de trouver ensuite des ruisseaux en crue, impossibles à traverser.

L'itinéraire est simple : suivre le cours du Tavignano jusqu'à Corte, en 2 étapes. Ce soir nous devons dormir au Refuge de la Sega, et demain arriver à Corte en descendant les gorges du Tavignano.

Nous abandonnons donc le GR 20 pour redescendre jusqu'à la bergerie, et de là, gagner le Tavignano afin de le traverser et passer en rive gauche, où nous resterons jusqu'à la Sega.

Le chemin est bien balisé en jaune, mais la passerelle est hors sentier, et il faut remonter assez loin. On se demande pourquoi. En plus, elle est endommagée. Comme le gué est impraticable, il nous faut bien l'emprunter.

Tavignano oh oh, eau eau ....

Au deuxième gué, pour traverser un affluent du Tavignano, il a fallu mettre un pied dans l'eau. Peu importe, car depuis longtemps nos pieds font floc-floc dans nos chaussures.

Le paysage est superbe, mais c'est assez difficile de sortir l'appareil photo avec notre harnachement !

Au troisième gué, c'est plus profond, et il y a beaucoup de courant. Comme d'habitude, c'est Alain qui découvre le passage le plus facile. Pourtant, il faudra mettre les 2 pieds dans l'eau, qui monte au-dessus de la cheville. Heureusement que nous avons des bâtons pour s'équilibrer et résister au courant ...

Enfin la pluie s'arrête, et nous pouvons faire une pause pour le pique-nique.

Tavignano oh oh, eau eau ....

L'après-midi, le terrain se redresse, il n'y a plus de chemin, mais nous allons de balise jaune en balise jaune. La descente est très raide, mais la roche est rugueuse et ne glisse pas. A un moment, nous surplombons la rivière. Impressionnant !

Tavignano oh oh, eau eau ....

Un dernier torrent à traverser, juste après une très belle cascade.

Pour ce 4ème gué, le tronc qui est au milieu oscille un peu. Popeye a bien failli perdre l'équilibre, mais non. Nous sommes tous de l'autre côté. Nous ne resterons pas prisonniers de la montagne.

Maintenant, la rivière est tranquille, le terrain presque plat dans la forêt. Reste 2 km.

Et c'est le Refuge de la Sega, gardé par un Corse du genre "ours". Crasseux, le refuge, il faut bien le dire, mais l'ours fait une bonne cuisine, et on y mange au chaud. Ça fait du bien quand même.

Et maintenant : belote, re-belote, et 10 de der !

Tavignano oh oh, eau eau ....

Mercredi 14 Octobre 2015, 7ème étape.

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Jusqu'à Corte, nous suivrons aujourd'hui une étape du chemin "Mare a mare Nord" (de la mer à la mer). Ce sont les Gorges du Tavignano.

Pas question de les suivre par le fond : c'est trop étroit et à pic. Il faut donc s'élever largement au-dessus du torrent. Nous y redescendrons à mi-parcours, pour passer le Ponte di u Russulinu, reconstruit en 2003.

De belles calades subsistant par endroits témoignent de l'ancienneté de cette voie .

Tavignano oh oh, eau eau ....

Au pont, en saison chaude, de belles vasques accueillent les amateurs de baignade. Mais pas nous.

Le paysage est grandiose.

Des roches, travaillées par l'eau au fil de milliers d'années, affichent des formes bizarres !

Tavignano oh oh, eau eau ....

Peu après le pont, dans un paysage extraordinaire, une stèle à la mémoire d'un homme foudroyé en 1946. C'est la partie la plus étroite des gorges.

Puis le paysage change. On aperçoit la ville de Corte, dans le lointain, puis la silhouette imposante de la citadelle se détache peu à peu sur le ciel.

La dernière heure, en vue de Corte, nous semble longue ...

Tavignano oh oh, eau eau ....

Et voilà Corte.

Il nous faut traverser toute la ville pour atteindre notre appart'hôtel, plus généralement occupé par des étudiants, car Corte est une ville universitaire. La seule sur l'île, elle accueille 4500 étudiants.

Corte est également la capitale historique de la Corse.

Demain, jour de repos, nous visiterons Corte ...

Tavignano oh oh, eau eau ....
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3 novembre 2015 2 03 /11 /novembre /2015 13:31

Lundi 12 Octobre 2015, 5ème étape.

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Ce matin, brume, bruine, vent.

Au départ le sentier est dans la forêt aux magnifiques couleurs d'automne.

En arrivant au premier col, la Bocca San Petru (1450 m), le vent chasse les nuages, mais en ramène d'autres. Apparemment, les arbres ici ont l'habitude du vent ! Mais la pluie cesse en montant.

Heureusement, car le vent redouble sur la crête San Tomaghiu.

Après la rencontre avec les chèvres sauvages (dans la brume on les avait d'abord prises pour des isards !), voilà le 2ème col : la Bocca â Reta (1883 m). Le vent s'en donne à cœur-joie sur ce mini plateau.

Aujourd'hui, GR 20

Nous descendons maintenant au Lac de Nino, entouré de pozzines, ces formations végétales fréquentes en Corse entre 1500 et 2500 m. C'est une tourbière acide très plane, le plus souvent parsemée de trous d'eau (pozzi en langue corse) que relient des chenaux naturels creusés par l'écoulement des neiges fondues. Les vastes pelouses humides, bien vertes en été, se retrouvent autour d'anciens lacs glaciaires, en voie de comblement par des sédiments tourbeux depuis la dernière glaciation.

Ces zones humides jouent un rôle dans la régulation du débit des cours d'eau lors de la sécheresse estivale.

Aujourd'hui, GR 20

Depuis le Lac de Nino, nous suivons quelque temps le cours du Tavignano. De très vieux hêtres subsistent ça et là, aux troncs torturés et boursoufflés. Une maladie ?

Aujourd'hui, GR 20

Puis c'est la Bergerie de Vaccaghia, et la plaine, et la pluie, battante, cette fois. Et d'autres pozzines. Nous avons hâte d'arriver au refuge de Manganu, que nous apercevons longtemps avant d'y être, enfin.

Il est 17 h, nous sommes à l'abri. Et maintenant, du feu ... et la belote jusqu'au dîner !

Aujourd'hui, GR 20
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  • : scandinadream.over-blog.com
  • : passer du rêve à la réalité. J'ai commencé par 5 mois de voyage en solitaire, en Trafic aménagé, au hasard des routes d'Europe du Nord (pour mon premier voyage) puis d'Europe Centrale, et maintenant sur des itinéraires peu fréquentés d'Espagne.
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