Lundi 27 Mai 2019
Magnifique route de Galéria à Porto, qui réserve, après de magnifiques vues sur le Golfe de Girolata (bien difficiles à rendre), quelques surprises peu avant l’arrivée :
Et puis c’est l’arrivée à Porto, avec l’intention de faire un tour en mer. Nous apprendrons que la Tour Génoise fut « construite par les Corses sous domination génoise » ! La marine où se situe le départ se trouve dans l’embouchure de la rivière :
Nous nous décidons finalement pour la Réserve naturelle de Scandola***. C’est un joyau du littoral corse, à cheval sur terre et en mer. C’est l’œuvre combinée des forces d’Eole et de Poséidon. Grottes, fissures, murailles dressées vers le ciel, pitons acérés,falaises où s’accroche une végétation de myrtes, d’euphorbes et de cistes. La plus grande colonie de balbuzards pêcheurs (aigles de mer) en Europe y a élu domicile, avec leurs nids de branchages suspendus au-dessus de l’eau.
C’est une excursion d’1 h 45, dont 30 mn aller et autant retour. Impossible de décrire l’émerveillement ressenti devant ces paysages, bien mal rendus sur ces photos prises sous un ciel gris (une averse au départ, une autre à l’arrivée. Entre-temps, du vent glacé).
La masse rocheuse de Scandola se caractérise par une grande diversité géologique : rhyolithes rouges, basaltes noirs, formations en prismes, en filons, en épanchements, en coulées …
Passée la Punta Muchillina, il devient difficile de prendre des photos debout, le bateau plongeant dans les creux des vagues, parfois d’un mètre il me semble. Puis la mer redevient calme une fois quittée cette zone.
Plus de 450 espèces d’algues ont été recensées, dont certaines n’existent nulle part ailleurs en Méditerranée. La réserve permet aussi l’observation d’oiseaux rares. Pour finir, voici le baiser des amoureux, transformés en pierre par Neptune pour les punir de … je ne me rappelle plus quoi !
Après cette balade nautique, nous sommes montées aux calanche de Piana***, pour les visiter par la route. Par chance, après l’averse du retour, le ciel se dégage un peu.
Calanche désigne au pluriel des criques surmontées de rochers abrupts. Ceux-ci sont transformés par l’érosion en d’étonnantes sculptures granitiques, dont il se dégage une beauté étrange et unique : le bleu de la mer, la palette des orange et des rose de la roche et la lumière qui baigne la côte en font un site exceptionnel.
L’après midi touchant à sa fin, il n’y avait plus trop de monde sur la route et les parkings. Nous en avons même trouvé un tout au bout, un peu en retrait de la route, pour passer la nuit en toute sérénité.
Mardi 28 Mai 2019
Au matin, avant l’arrivée des touristes, nous retraversons les calanche, ensoleillées cette fois.
Nous quittons maintenant la côte, pour prendre la direction de Corté, le cœur de la Corse, ce qui nous fait remonter un peu vers le nord et donc rentrer provisoirement en Haute-Corse.
La pluie nous poursuit, et nous zappons les balades prévues en cours de route, nous contentant de quelques photos prises du bord de la route alors que nous aurions dû pénétrer au cœur de ces régions. Les gorges de Spélunca, par exemple :
Nous avons commencé à croiser souvent des chèvres sur la route, ou des cochons. Certains avec, parfois, un faux-air de sanglier …
Du col di Vergio, au lieu de la belle cascade promise au bout de la randonnée, nous n’avons vu que brouillard et vent glacé. Même pas une photo.
Dans le Niolu, début d’amélioration : en même temps que la neige sur les sommets qui se découvrent, nous apercevons le soleil. C’est sans doute un cadeau de ce vent violent et glacé.
Enfin nous nous sommes arrêtées dans la Scala di Santa Regina pour marcher un peu. Vous connaissez cet endroit si vous m’avez suivie en Corse lors de mon premier voyage. Mais cette fois-ci, le vent était si violent que j’ai attaché Charly, de peur qu’il ne soit déséquilibré. Nous n’avons d’ailleurs été que jusqu’à la cascade.
Voici le lien pour une piqûre de rappel. Vous trouverez cette balade presque en bas de cette page.
Courte relâche à Corte - scandinadream.over-blog.com
Jeudi 15 Octobre 2015, 8ème jour. . Deux jours de relâche, ce n'est pas forcément deux jours de repos ! Nous commençons par la lessive. Nous en avons bien besoin. Il y a aussi les courses. Car ...
http://scandinadream.over-blog.com/2015/11/courte-relache-a-corte.html
Mercredi 29 Mai 2019
En arrivant vers Corté, ce matin, le ciel est encore incertain.
Et là, je vous laisse découvrir l’importance de Corté dans le cœur des Corses :
Pascal Paoli, le voici qui domine Sa place :
Les incontournables de Corté : la citadelle, la maison Gaffory, qui porte encore les impacts des mitrailles génoises tirées lors du siège de Corté en 1750, l’escalier qui monte vers la citadelle, un petit coin de la vieille ville …
Pour finir la journée, une petite balade sur le sentier botanique de la Vallée de la Restonica.
Nous avons appris à y reconnaître le pin Laricio, spécialité corse, à son écorce plus lisse que le pin maritime, et à ses pommes plus petites. Et aussi ses aiguilles en pompon au bout des branches. Il peut vivre jusqu’à 8 à 10 siècles. Son écorce était utilisée comme teinture pour les filets de pêche, sa résine comme anti-douleur, et son tronc très droit, qui peut atteindre 50 m de hauteur, pour la fabrication des mâts des navires de la flotte royale.
Jeudi 30 Mai 2019
Nous prenons la route de Ghisoni, qui nous émerveille à chaque virage. Charmant village pourvu d’un camping très agréable, en pleine nature.
En plus de la belle fontaine de Neptune, nous y avons découvert des Pancraces d’Illyrie, très belle fleur endémique de Corse, dont le diamètre peut atteindre 11 cm. Attention, toxique ! Les animaux le savent bien, qui ne broutent ni les feuilles ni les fleurs.
Vendredi 31 Mai 2019
Comme il faut bien descendre vers le sud et qu’il fait à peu près beau, nous allons faire une balade sur le plateau de Coscione. Avec l’intention de passer la nuit à la Chapelle San Petru, après avoir fait un tout petit bout du mythique GR 20.
Le temps d’arriver, le ciel était devenu gris clair, et vue l’altitude, il fait assez frais. Mes photos sont moins belles que celles d’il y a 3 ans, aussi je vous mets le lien :
L'automne, sur un plateau ! - scandinadream.over-blog.com
Dimanche 18 Octobre, 11ème jour. . Encore un bon bout de route, ce matin. Pour descendre de notre perchoir, d'abord, et reprendre la petite D 69 vers le sud, là où il fait beau et où l'altitude...
http://scandinadream.over-blog.com/2015/11/l-automne-sur-un-plateau.html
Nous sommes montées jusqu’à I Croce par le GR 20 (pour ceux qui connaissent), et redescendues par un autre chemin. 9,5 km, belle performance pour Colette qui n’a pas l’habitude d’en faire autant en montagne. Mais c’est la nuit la plus froide que nous ayons eue !
Samedi 1er Juin 2019
On se réveille avec un ciel tout bleu ! Quel bonheur !
Et on change de programme : nous partirons vers l’ouest, la mer, les plages, les presqu’îles etc …
Nous voici au Capu di Muru, pour une balade de 5 km. Mais en fait, on est tout le temps dans le maquis, et on ne voit que lui. Un peu décevant.
En fait, je crois qu’on est pas des filles de la mer, mais plutôt de la montagne. Et c’est avec plaisir que nous la retrouvons, pas très loin dans les terres, à Filitosa**.
Le site de Filitosa offre, à travers ses précieux vestiges, une synthèse de l’histoire en Corse. Les vestiges de plusieurs civilisations, des lointaines époques antérieures à l’écriture, s’y superposent et s’y mêlent, à partir :
- du néolithique compris (âge de la pierre polie, antérieur au 3ème millénaire avant notre ère).
- Puis on a reconnu les traces de la civilisation dite « mégalithique » (du début du 3ème au début du 2ème millénaire avant J-C) avec ses menhirs.
- Ensuite on trouve les vestiges de la culture terminale de cette civilisation mégalithique, étonnant par la présence du plus gros rassemblement en Europe de statues-menhir, hautes de 2 à 3 mètres, et d’un art propre à la Corse. Représentations voulue éternelle de chefs guerriers pour la plupart, elles ont été laborieusement taillées dans le granit le plus dur, puis longuement polies (milieu du 2ème millénaire av. J-C).
- Enfin, à l’époque où cette culture artistique mégalithique était à son apogée, débarqua dans l’île une civilisation étrangère, en provenance de Méditerranée centrale, techniquement plus avancée et mieux armée que les autochtones, constructeurs de forteresses et de monuments circulaires. Ces « Torréens » repoussèrent les mégalithiques du sud de la Corse et s’installèrent, entre autres sites, à Filitosa, où ils se sédentarisèrent. Ils construisirent un village à l’intérieur de l’éperon rocheux, détruisant les statues-menhir dont ils remployèrent les tronçons dans l’un de leurs monuments cultuels.
- Quelques siècles plus tard, vers 1000 av. J-C, le site de Filitosa fut abandonné par les derniers « Torréens », et le resta pendant 3000 ans, jusqu’en 1955 où il fut authentifié et où commencèrent les fouilles archéologiques. Les travaux de dégagement des habitats torréens sont toujours en cours.
Voici donc la plus belle de ces statues-menhir, armée de sa longue épée et de son poignard dans son fourreau. Il semble que le haut de sa tête ait été cassé. De dos apparaissent des détails vestimentaires, à moins que ce ne soit phalliques.
A part les statues-menhir, que voit-on de cette civilisation ?
Sur le montage c-dessous, vous voyez un reste de la « torre », monument rond comme une tour, qui a donné leur nom auDes constructions exceptionnellement conservées, celle du fond assez grande et creusée dans la terre. Un des rochers présents sur le site, un abri étant creusé sous son pied. Un olivier classé parmi les arbres remarquables de France. Il serait âgé de 1200 ans.
On peut également voir, mais ça ne rend rien en photo à cause de l’ombrage des arbres : une muraille cyclopéenne qui marque l’entrée de l’oppidum fortifié, des assises de cabanes etc … et au musée, une collection de pierres taillées, des meules domestiques, des céramiques et poteries trouvées sur le lieu.
Dimanche 2 Juin 2019
Nouvel essai de balade, cette fois à la Punta de Campomoro. Très belle route pour y aller, mais une fois sur place, impossible de trouver une place de parking. La seule trouvée était si loin que ça doublait presque la longueur de la randonnée.
Nous décidons d’aller visiter la vieille ville de Sartène. Une fois de plus, très belle petite route. Et à Sartène, pas de déception. C’est chouette.
D’après Prosper Mérimée, c’est « la plus corse des villes corses ». De raides escaliers de granite, des ruelles étroites, des passages voûtés, de hautes maisons austères et dignes, et d’autres décrépites, une place pleine de vie et … pas de voitures !
Nous sommes allées dormir sur le plateau de Cauria, sur un parking au bout de 5 km d’une route toute défoncée, au départ de la boucle des mégalithes que nous ferons demain matin .
Lundi 3 Juin 2019
Sur ce plateau, des fouilles ont permis de répertorier pas moins de 170 monolithes, en trois principaux ensembles disséminés dans le maquis. Une boucle pédestre d’environ 3 km permet de les visiter.
D’abord, l’alignement de Stantari. C’est en nous y rendant que nous voyons, pour la première fois en Corse, des cultures céréalières. Vu qu’elles sont sur la côte Est, où nous ne sommes pas allées.
Ici, onze menhirs sont alignés dans un enclos. Parmi eux, 2 statues-menhir. De nombreux menhirs gisent par terre, et dans les murets alentours, d’autres ont été réemployés.
Au pied de la Punta Cauria, une quarantaine de menhirs sont disséminés dans un petit bois. Beaucoup sont cassés ou couchés à terre. C’est l’alignement de Renaju.
Pour nous rendre sur le troisième site, nous avons traversé cet impressionnant chaos rocheux.
Enfin voici le dolmen de Fontanaccia. C’est le plus emblématique des dolmens corses. Il forme un rectangle de 2,60 m sur 1,60 m, pour une hauteur de 1,80 m. L’ensemble pèse environ 15 tonnes.
Malgré sa solidité apparente, il est fragile, car l’eau de pluie entre dans les failles de la dalle supérieure, et les sels qu’elle transporte sont la cause de leur agrandissement et d’un écaillage de surface. L’état d’altération est très avancé, et plusieurs orthostates (dalles verticales) penchent dangereusement. D’où un danger d’effondrement de l’ensemble. C’est pourquoi il est entouré d’une palissade en bois et l’on ne peut s’en approcher.
La croyance populaire considérait les mégalithes comme le théâtre de pratiques endiablées durant la nuit. Ainsi le dolmen de Fontanaccia porte aussi le nom de « forge du diable ».
C’est après-midi, repos. Nous sommes si bien, à profiter du soleil en ce lieu bucolique, que nous décidons d’y passer une deuxième nuit.
Mardi 4 Juin 2019
En descendant vers Bonifacio, nous nous arrêtons au col de Roccapina. Ici, une maison cantonnière (des cantonniers) a été restaurée par le Conservatoire du Littoral, et accueille une exposition-spectacle.
Et puis sur le rocher voisin, entre mer et montagne, il y a ce lion, immense et énigmatique : le Lion de Roccapina.
La légende nous raconte un puissant seigneur épris d’amour mais que sa belle repoussa. « Ton cœur est de pierre, lion de pierre tu seras ! » La science, elle, dit tout autre chose et nous parle de taffoni (prononcer tavoni), de roches creusées par les éléments, puis transformées par l’homme qui vint s’y cacher, y vivre, y mourir.
Je vous avais déjà parlé de ces taffoni, et dans cet endroit, ils sont particulièrement nombreux. Si vous passez par là, un jour, ne manquez pas cette visite, à la fois instructive et poétique, qui se double d’un parcours audioguidé de 20 minutes dans la nature pour toucher du doigt le monde étonnant des taffoni, jusqu’à l’Oriu de Roccapina (c’est à dire un taffonu complété par des murs pour le transformer en maison). Nous en avons vu de nombreux en photos à l’exposition.
En plus, un sentier de 45 minutes a été dégagé dans le maquis, afin de faire admirer des merveilles longtemps enfouies sous la végétation : enclos oubliés, orii abandonnés ; mais aussi une grotte sous l’éléphant (autre taffonu) et un belvédère qui permet soudain au regard de dominer l’horizon.
Mercredi 5 Juin 2019
Voilà un antique sanctuaire qui occupe un site splendide, au milieu des oliviers, des chênes verts et des énormes blocs de granit : c’est l’ermitage de la Trinité. Le couvent primitif, du temps de la christianisation de Bonifacio, fut remanié au 13ème siècle, puis fortement restauré en 1880. Un taffonu y est aménagé en sanctuaire pour des offices en plein air. Car les Bonifaciens sont très attachés à ce sanctuaire. De nombreux mariages et baptêmes y sont célébrés, et le pèlerinage annuel du 8 septembre les rassemble en grand nombre. La tradition veut qu’après la messe on partage en famille et entre amis des aubergines farcies, qui sont le plat traditionnel de cette fête.
Et nous arrivons au bout de notre périple Corse. Le bouquet final : Bonifacio***.
Même si cette visite a été beaucoup plus complète, voici tout de même le lien pour retrouver mes images de mon premier voyage :
La cité des falaises - scandinadream.over-blog.com
Mardi 20 Octobre 2015, 13ème jour. . Nous arrivons à Bonifacio en fin de matinée. Le plus difficile est de se garer. C'est près du cimetière marin que nous avons trouvé le seul parking (payan...
http://scandinadream.over-blog.com/2015/11/la-cite-des-falaises.html
Première chose à faire à Bonifacio : une promenade en mer pour contempler d’en bas les fameuses falaises.
C’est une promenade d’une heure, avec 2 criques et 2 grottes marines. Mais d’abord ; il faut sortir de la rade :
Puis nous longeons la falaise sous la ville :
Chaque endroit a reçu un nom : escalier du Roy d’Aragon, grotte du chapeau de Napoléon, gouvernail de la Corse, le grain de sable …
Revenus devant la rade, nous sommes partis de l’autre côté en doublant la Madonetta, petite statue de la Vierge insérée dans le feu de signalisation, et qui protège le port de Bonifacio. Nous allons d’abord visiter 2 criques dont les eaux sont si claires que l’on voit le fond, et même les poissons qui se disputent le sandwich jeté par-dessus bord.
Ensuite nous avons pénétré dans une autre une grotte marine. L’entrée est à peine plus grande que le bateau, puis nous parvenons dans une grande « salle » au plafond effondré en partie.
Devinette : à quoi ressemble le morceau de ciel visible dans la grotte ?
Pour monter dans la vieille ville, enfermée dans ses fortifications, nous empruntons les escaliers qui passent dans les remparts. Ce qui nous offre de belles vues sur la marina qui occupe le fond de la ria (ou rade) longue de 1500 m.
Une visite au cimetière marin, organisé comme une petite ville, avec ses places, ses rues …
Et nous voici dans la ville haute, ville médiévale. Juchée sur un étroit promontoire de calcaire battu par le vent et la mer, elle présente un aspect encore plus séduisant avec ses vieilles maisons, très hautes, agglutinées à l’extrême bord de la falaise.
Nous nous sommes surtout attardées dans le quartier de l’église Sainte Marie Majeure, du 14ème siècle. Elle est précédée d’une vaste loggia sous le dallage de laquelle se trouve une vaste citerne communale de 650 m³. Elle recueillait l’eau des toits environnants qui s’écoulait par des arcades enjambant le rue, dont certaines existent encore. Elle est maintenant aménagée en salle de conférence.
Une dernière ? Impressionnant !
Et demain matin, embarquement pour la Sardaigne !
Jeudi 6 juin 2019
Dernières photos de Corse …