Saillon !
Déjà les Romains, en plus de la vigne (il y en a partout !) ont laissé quelques murs des 1er et 2ème siècles. Mais ce qui frappe, dès l'abord, c'est le donjon Bayart, de près de 20 m de hauteur. Et ses murs font près de 3 m d'épaisseur, si bien que les escaliers sont dans l'épaisseur des murs. A partir d'une certaine hauteur, bien sûr. Car au 13ème siècle, on y entrait par une échelle, directement au premier étage. Sécurité oblige !
De là-haut, vue imprenable sur la Vallée du Rhône ... et sur les vignes qui occupent la moindre parcelle de terre, y compris à l'intérieur de l'enceinte du château, malgré la forte pente.
Ici vécut (et mourut) le Robin des Bois Suisse : Joseph Samuel Farinet. Aventurier et faussaire de son état, il distribuait aux pauvres l'argent qu'il fabriquait (de la petite monnaie). Narguant le pouvoir établi, jouant à cache-cache avec les gendarmes, ce marginal généreux acquit l'admiration du petit peuple épris de justice, qui en fit un héros. Il mourut à 35 ans d'un coup de fusil.
Mais ce hors-la-loi au grand cœur reste le symbole des libertés montagnardes.
Autre spécialité du village, le Sentier de Farinet, aussi appelé le Sentier des Vitraux.. Car il est ponctué de 22 vitraux qui, en s'inspirant de la vie de Farinet, illustrent la destinée humaine : de l'enfance à la mort, en passant par l'amour, la souffrance, la contemplation, le pardon etc ...
Ces petits circuits m'ont pris la matinée. Pour cet après-midi, j'irai me mettre à l'ombre aux environs de 1600 m, pour y découvrir le Bisse de Ro à Plans Mayens, hameau de Crans Montana.
Mais qu'est-ce qu'un bisse, gens de la plaine ?
Ça vous aide si je vous dis que ce mot est dérivé d'un mot gaulois : "bédu" (canal) ?
Pays de roc et de soleil (surtout cette année !), fréquemment balayé par le fœhn, le Valais aurait été quasiment désertique sans ces constructions. Pour fertiliser les cultures, l'eau des glaciers était vitale. Mais encore fallait-il qu'elle coule au bon endroit.
Ce n'est toutefois qu'au 12ème siècle que remonte l'aménagement du 1er bisse (ce n'est pas celui-ci). A force d'opiniâtreté et d'ingéniosité, les gens d'antan surent défier les parois escarpées pour apporter aux pâturages, aux vergers et aux vignes la fraîcheur des montagnes.
La construction des bisses était un travail périlleux. Les parois rocheuses en constituaient le principal obstacle. Au 12ème siècle, celles-ci semblaient vraiment infranchissables. Sans explosif, sans machines et sans appareils techniques, les habitants de ce pays vinrent cependant à bout des difficultés les plus redoutables. En plus, seuls les matériaux disponibles sur place pouvaient être employés : le bois, le roc et la terre.
Seule une partie du bisse de Ro a été restaurée, et l'eau y coule. C'est devenu un sentier pédagogique très agréable d'environ 2/3 km. Mais en fait, sa longueur totale était de 5 km et sa pente de 100 m (il commence à 1700 m). Sur le reste de sa longueur, l'eau ne coule plus, mais il en reste un sentier ... qui doit être entretenu chaque année, car la nature reprend vite ses droits. Promenade déconseillée aux gens sujets au vertige ! Et encore, à l'époque (il a servi jusqu'en 1947), il n'y avait pas de balustrade.
Mais c'était vraiment une belle balade, car le paysage n'était pas en reste !
Et encore quelques belles fleurs pour Maty :
Pavé C :