Jeudi 1er Août 2013
Toujours vers l'Est, je roule vers Vukovar, à quelques kilomètres de la frontière Serbe.
Le siège de Vukovar par les armées serbes a été particulièrement dur et violent, détruisant une grande partie de la ville. Sur cette large avenue, autrefois bordée d'immeubles tels que celui-ci, il n'en reste que 3 ou 4, et les immeubles modernes commencent à boucher les trous, ce qui fait un curieux mélange ..
Le château d'eau, souvent visé par les Serbes, a résisté et est devenu le symbole de la résistance de la ville. Il restera en l'état.
La vieille ville panse ses plaies peu à peu. En ce moment, ils refont entièrement la chaussée, ce qui lui redonne à nouveau un air de ville sinistrée.
Quand je quitte Vukovar, je me fais la réflexion qu'ici l'agriculture est plus riche, plus développée : des champs plus grands, plus de bosquets, du matériel moderne et puissant. Il y a sans doute eu des aides pour remettre l'économie en route.
Mais dans les villages, les petits producteurs sont toujours là pour vendre sur le trottoir leurs melons et pastèques. A 2 kunas la grosse pastèque. Soit 26 centimes d'euros. Alors que le melon est vendu en supermarché à 7 kunas le kg. Cherchez l'erreur .... !
Sur la route d'Osijek (enfin, pas tout à fait directe), je me suis arrêtée à l'église de Aljmas, au bord de la Drava (le Danube).
Magnifique église moderne de Notre-Dame de la Consolation, qui remplace une église détruite pendant la guerre. C'est la 4ème fois qu'elle est reconstruite, et pour la fête de l'Assomption, le 15 Août, il y a ici un grand pèlerinage, ce qui explique l'autel en plein air sur l'esplanade, et un autre au bord du fleuve, pour les mariniers, je suppose.
Quelle simplicité, et pourtant on y sent une atmosphère de piété.
Et voilà Osijek.
4ème ville de Croatie, elle aura bientôt retrouvé le nombre d'habitants qu'elle avait avant la guerre.
Beaucoup de façades de palais baroques ont été endommagées pendant la guerre et par le manque d'entretien qui a suivi.
C'est ici qu'en août 95 eut lieu la bataille la plus meurtrière entre les Serbes et les Croates. Et même si le Général qui commanda le massacre ou la déportation de 20 000 Serbes fut condamné et enfermé par le Tribunal Pénal International de La Haye le 15 mars 2011, même si la communauté internationale parle d'épuration ethnique, les Croates fêtent ici annuellement la libération de leur pays.
C'est ma dernière soirée en Croatie, et j'y ai vu de très belles choses : le Parc de Plitvice, les petits villages de l'intérieur de l'Istrie, les maisons en bois du bord de la Sava et encore quelques autres coins, mais je l'ai moins appréciée que la Slovénie. A part le camping familial, les gens y sont moins accueillants et moins aimables.
Quant à faire la côte sud, il vaut mieux venir au mois de Mai ou juin : moins chaud, moins de monde !