D’abord, sortir de Bastia, belle ville sans doute, mais où on ne peut pas se garer. Aussi je vous invite sur ce lien :
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A l'assaut de la "Bastiglia" - scandinadream.over-blog.com
Mercredi 21 Octobre 2015, 14ème jour. . Un petit souvenir de Chisa, perdu dans la forêt ? Le voilà, vue du Pont de Bura : A Corte, une fois rendue la voiture, 4 clochards qui cassent la croûte ...
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Nous partons vers le nord, direction le Cap Corse (le bout du doigt), mais nous nous arrêtons bientôt à Erbalunga*, une petite marine qui aligne ses vieilles maisons à fleur d’eau sur une péninsule de schiste vert surmontée d’une ancienne tour génoise à demi ruinée.
Puis nous enjambons le doigt, par le Col de Teghime** où nous passons la nuit.
Vendredi 24 Mai 2019
Ce matin, c’est l’autre côté du doigt que nous parcourons, jusqu’à Nonza* (en quelque sorte, nous n’avons enfilé qu’une mitaine à ce doigt !).
C’est à Nonza que Julia, la patronne de la Corse, a été crucifiée au premier siècle. Et sa fête est le 22 Mai. Des festivités sont prévues pour demain et dimanche. Ce qui nous explique aussi le cortège Médicis de Livorno, qui était bien le 22 Mai.
Nous sommes montées à la tour Paoline. Edifiée sur ordre de Pascal Paoli sur les restes d’un fortin génois, elle subit victorieusement, en août 1768, le siège des troupes françaises. De chacune de ses meurtrières les coups partent, parfaitement coordonnés. On parlemente. Et l’on convient que la garnison quittera son retranchement libre, et avec les honneurs.
On voit alors sortir de la tour le vieux Jacques Casella, boiteux et solitaire, mais fier : il avait imaginé tout un système de transmissions qui lui permettait de manœuvrer seul toutes ses pièces !
Depuis la tour, on peut admirer la belle plage, dite plage noire, qui s’étend 160 m plus bas. Sa couleur grise est due aux résidus de schiste amiantifère accumulés ici depuis 1932. Ses galets sont les déblais, usés par le mouvement des vagues, de l’ancienne usine d’amiante de Canari (fermée en 1965) Pas de toxicité à priori.
Pour descendre à la plage, 260 marches depuis le village. Nous n’avons pas eu le courage … car il aurait fallu remonter. Et, vous me croirez si vous voulez, il fait chaud !
Nous repartons vers le sud. Voici Saint Florent, au fond d’un golfe remarquable. Nous sommes dans le Nebbio, un pays de vignobles. Nous y avons suivi une route intitulée « route des vins ». Mais nous n’avons pas vu un seul pied de vigne ! Je ne sais pas où ils les cachent … Par contre nous avons trouvé l’ancienne cathédrale du Nebbio : Santa Maria Assunta, près de Saint Florent. Dommage, fermée.
Et voilà les Agriate.
Il paraît loin le temps où c’était un éden verdoyant. Progressivement abandonné par l’homme, brûlé par le soleil et par de nombreux incendies, il est devenu ce désert quasi minéral, qui en ce moment est couvert d’un magnifique tapis de fleurs et d’arbres verdoyants, mais tout cela sera brûlé par l’été. Pas de routes dans ce désert, seulement celle que nous suivons en sa bordure sud. On y accède en bateau, à pied ou en 4 x 4.
Il faisait trop chaud pour y aller à pied. Nous avons préféré prendre un bain de pieds !
Samedi 25 Mai 2016
Aujourd’hui, nous délaissons la voiture au profit du train. Surnommé U Trinighellu*, ce petit train relie L’île Rousse à Calvi en « collant » au plus près des plages. La mer n’est souvent qu’à quelques mètres ! Ce tramway de Balagne emprunte, depuis 1965 et sur 22 km, la voie unique tracée à la fin du 19ème siècle pour relier Ponte-Leccia à Calvi. Il dessert 12 arrêts en 40 minutes.
Nous nous garons donc à L’île Rousse sur laquelle nous allons faire un petit tour à pied en attendant l’heure du train. Nous sommes en basse saison, et il nous faut attendre 1 h 30.
L’île de la Pietra, dont la couleur de la pierre a donné son nom à la ville, n’en est pas vraiment une, car elle est reliée à la ville par une jetée qui protège le port. Dépassant l’ancienne tour génoise, nous sommes montés vers le phare, mais nous n’avons pas eu le temps d’aller jusqu’au bout. Un train à prendre !
La ville elle-même est adossée à la montagne, et c’est (peut-être) le Mont Cinto que l’on aperçoit derrière, 2706 m.
En roulant vers Calvi, j’ai essayé de faire quelques photos. En conjuguant la vitesse et la saleté des vitres avec la brume du matin, beaucoup sont loupées. Celles du retour sont un peu mieux.
Et voilà Calvi, et sa citadelle**, qui représente six siècles de présence génoise. Elle dresse ses puissantes murailles bastionnées au-dessus du port et de la ville basse.
A l’intérieur des remparts, la vieille ville se compose de ruelles étroites, de placettes en pente ou en escaliers.
Voici aussi quelques curiosités trouvées dans la cathédrale St Jean-Baptiste, édifiée au sommet du rocher, et à laquelle on accède par un escalier. Elle est du 13ème siècle.
Et puis nous avons pris le train du retour.
Après Calvi, nous voilà parties sur le circuit*** des villages de la Balagne. Nous n’avons pas pu tous les visiter, pour la bonne raison que la plupart du temps il est impossible d’y stationner. Mais nous nous sommes régalées des paysages sauvages de cet arrière pays.
Voici pourtant Sant’Antonino**. Perché en nid d’aigle à 500 m d’altitude, la route s’arrête au pied du village, et un grand parking (où nous avons passé la nuit) entoure l’église.
C’est un dédale de ruelles pavées, d’escaliers et de passages voûtés. Maupassant avait été marqué par la vue de ce « mont élevé que couronne un paquet de maisons jetées dans le ciel bleu si haut que l’on pense avec tristesse à l’essoufflement des habitants contraints de remonter chez eux ».
Dimanche 26 Mai 2019
Nous continuons notre petit périple dans le mauvais temps, qui nous ramène près de Calvi d’où nous prenons la route côtière en direction de Galéria.
Nous allons d’abord jusqu’à Notre-Dame de la Serra. Entourée d’un mur d’enceinte, la chapelle surgit du maquis au milieu d’un chaos de rochers granitiques, érodés et creusés de taffoni (gros trou en corse. Je vous en donne la définition du Michelin pour cette sorte d’érosion fascinante : Ces cavités se forment dans les régions à longue saison sèche, sur le littoral comme à l’intérieur des terres, pourvu qu’il y ait de fortes pentes avec de la roche à nu et à l’ombre. Les roches grenues sont leur terre d’élection. La désolidarisation d’un seul cristal suffit à livrer la pierre à un processus de gigantesque carie, sous l’action combinée des variations de température et d’humidité, renforcée au bord de la mer par l’action corrosive du sel. … Choisies durant la préhistoire pour lieu de repos des morts, elles font partie intégrante de la culture corse).
Ensuite, c’est 35 km d’une route étroite (juste de quoi se croiser), frôlant le précipice avec un parapet réduit au minimum (Colette en a eu quelques sueurs froides!), et une chaussée en mauvais état. Avec ça, que des virages. 35 km = 1 heure de route … mais c’est si beau malgré la grisaille et la petite pluie! Sauf que, conduisant, je n’ai pu faire aucune photo. Et Colette n’a pas encore l’habitude de photographier en roulant …
Et voilà Pinocchio qui vous dit « à bientôt, en Corse du Sud ! »