Aujourd'hui nous sommes à la frontière des Pyrénées Orientales et de l'Aude, à 728 m d'altitude, sur un piton rocheux. C'est le
Château de Quéribus
Un peu d'histoire :
Quéribus, le "Rocher des Buis", est mentionné pour la première fois en 1020. Ses droits de propriété sont partagés entre le Vicomte de Narbonne et le Vicomte de Besalù (en Espagne). Puis, en 1111, le voilà intégré, par mariage, au Royaume d'Aragon, où il joue un rôle prépondérant dans la défense de sa frontière nord.
Mais c'est l'époque de la croisade contre les Albigeois (les Cathares).
Quel sera son rôle ?
Il accueille de nombreux chevaliers des Corbières, chassés par la croisade et le pouvoir royal. Le parfait cathare Benoît de Termes vient y finir ses jours entre 1233 et 1241.
Après la prise du château de Montségur, Quéribus reste la seule place qui accueille les derniers insoumis refusant l'ordre nouveau imposé par l'Eglise et le Roi de France. Cette situation devient vite intolérable à la Couronne, car depuis 1239 le château a été officiellement acheté par Louis IX, dit Saint Louis, au régent d'Aragon.
Onze ans après la chute de Montségur et quinze ans après celle de Peyrepertuse, en 1255, Quéribus est le dernier bastion à tomber aux mains des Croisés (en fait, Chabert de Barbaira est contraint d'abandonner la citadelle au sénéchal de Carcasonne en échange de sa liberté).
Aujourd'hui encore, on ne connaît pas le sort réservé aux hérétiques et aux chevaliers réfugiés dans ces murs
Après les évènements de la croisade contre les Albigeois, le château devient forteresse Royale, en 1255. Ce changement provoque des réaménagements du bâti.
Retournement de l'Histoire : en 1258, Quéribus devient le fer de lance du royaume de France face à la couronne d'Aragon, et en 1473 le château est assiégé et pris par les troupes du roi d'Aragon.
Il ne perdra son intérêt stratégique qu'en 1659, lors de la signature du traité des Pyrénées, qui fixe la frontière entre la France et l'Espagne à son emplacement actuel.
Fin 18ème, plus de châtelains ni même de capitaines en résidence. La forteresse, à l'abandon, va se dégrader et devenir un repaire de brigands, parmi lesquels "une fille de Vignevieille travestie en homme".
La forteresse tombe dans l'oubli, les paysans des environs viennent y chercher des poutres pour leurs maisons (que la forêt rabougrie des environs ne leur offrent plus), ce qui précipite sa ruine, puis des pierres.
Ce n'est qu'en 1907 qu'elle a été classée Monument Historique.