Ce petit avant-goût vous a plu ? Rassurez-vous, moi je l'ai vue sans danger.

Sans aucun doute, elle est belle ... quand il fait beau ! Et impressionnante dans la tempête.

Mais trop de vent le soir, trop de pluie et de vent le matin, m'ont empêchée de vraiment l'apprécier.

Sauf ce pont, performance du génie, qu'on a envie de contempler, avant, pendant et après .

Alors j'ai fait un petit détour pour voir la dernière stavkirkja de mon voyage : celle de Kvernes.

Comme la précédente, elle est maintenue par des étais, et il semble que ce soit d'origine. C'est le mode de construction de cette région. Et aussi, il n'y a pas de clous. Ils sont en bois.

Un autre secret de construction : les grands troncs d'arbres verticaux qui portent la structure de bois étaient d'abord écorcés sur pied, et laissés en place pendant plusieurs années, pour que l'arbre meure petit à petit. Cela en fait un bois plus résistant.

J'ai appris tout cela dans le document en français, donné pour la visite. Et j'ai encore appris beaucoup de choses. Vous voulez les savoir ?

-  Construite vers 1300, cette église est parmi les plus anciennes et les plus grandes pour l'époque.

-  Savez-vous pourquoi il y a un bateau dans presque toutes les églises norvégiennes ? Il symbolise leur culture marine, et la pensée qu'on est toujours en train de naviguer sur "la mer de la vie".

-  dans la période du piétisme (1730-40), on a enlevé toute les décorations et représentations religieuses (peintures, sculptures) d'ordre du Roi, chef religieux. Il fallait se concentrer uniquement sur les mots du prêtre et ce qui est écrit littéralement dans la bible. Aucune distraction n'était permise. C'est pour cela que de nombreuses peintures murales ont été recouvertes de chaux, ou grattées et perdues à jamais.

-  chaque famille payait pour son banc. Et les plus généreux pour l'église étaient plus près de l'autel, et leur banc mieux sculpté.

Et voici une anecdote, je sais que vous les aimez. Mais je la trouve mesquine. Elle est rapportée dans le même document :

A l'origine, il n'y avait ni fenêtres, ni chaire, ni décorations. C'est en 1633 qu'un curé, Anders Erikcsen, a fait faire ces aménagements qu'il a payés de ses propres deniers.

Une plaque commémorative lui rendant hommage a été commandée après sa mort et sa veuve a dépensé tout l'argent de la famille pour la payer. Malheureusement, il en manquait un peu. Et l'artiste a refusé de donner les derniers coups de pinceau au portrait du curé, qui n'est donc pas complet.

Et maintenant, des photos ! (si ces commentaires sont trop longs et vous rasent, dites-le moi !)

Finalement, ce n'était pas mal de faire l'aller-retour jusqu'à Stigfossen.

Car pour monter les longues côtes à 10 %, je suis obligée de rouler à 25 km/h, et surtout je ne dois pas m'arrêter. Sinon, ça chauffe !

Donc j'ai monté tranquillement les 11 lacets, en admirant ce formidable paysage, en sachant que je pourrais m'arrêter en redescendant pour prendre des photos.

Mon seul regret : n'avoir pas pu voir la gorge de Valldalet et le pont de Gudbrandsbru.

Maintenant on change de genre : c'est une Stavkirkja que je vous propose de visiter. Celle de Rodven (barrer le O).

Ce n'est pas la plus au nord, car il y en a encore 3 autres, dont une est sur une île qui n'est pas desservie par un bateau régulier.

Celle-ci a été construite vers 1300, mais on y trouve des pièces datant du 12ème siècle, en réemploi d'une église plus ancienne encore.

On a même retrouvé dans un mur, pendant la restauration, un graffiti qui semble plus viking que chrétien

Je n'ai pas eu les déboires de Linda Lemay, mais ici, quand on dit "short", c'est VRAIMENT "short" !

Et encore, là il y a le gonflant du brushing !

Au moins, le vent peut souffler, je ne serai plus décoiffée ...

Il est vrai qu'au prix de la coupe (70 € ! j'en paie 23 chez mon coiffeur habituel !) autant que ça dure longtemps !

A part le coiffeur, à Alesund je voulais monter à Aksla.

417 marches, plus les paliers en pente, cela nous donne ... un magnifique point de vue sur la ville.

A 21 heures, quand je suis redescendue, des gens y montaient encore. Forcément, il n'y a presque plus de nuit, à cette latitude ...

L'Art Nouveau est vraiment omniprésent. D'ailleurs, il y a un très beau Centre d'Art Nouveau, situé dans une ancienne pharmacie.

Je fais tout de suite une rectification pour le titre du diaporama : ce n'est pas la route des Trolls, car je l'ai faite plus tard, mais la Gamle Strynefjellsvegen. J'avais voulu simplifier, mais je suis tombée à côté.

Maintenant, jugez plutôt :

Je m'arrête pour la nuit au bord d'un petit lac. Sur le parking, ce petit abri pour 2 boites à lettres. Et pas une maison dans le secteur !

J'essaie de lire l'affichette, et, miracle, je comprends le norvégien !

Il est vrai que c'est une pratique courante que j'ai déjà vue sur des parkings payants ou des aires de stationnement de camping-car.

Ici il s'agit du droite de pêche dans les lacs visibles sur la photo aérienne plastifiée, en haut.

Il est dit qu'il faut remplir le formulaire (avec carbone au dos, pour le double !) que l'on pêche dans la boite à lettre de droite, ouverte ;

puis on le glisse, avec 40 kouronnes (environ 5,75 €) dans la fente de celle de gauche, qui a un cadenas.

Cela vous donne le droit de pêcher 24 heures et c'est gratuit pour les moins de 16 ans.

Et nul Norvégien n'aurait l'idée de tirer au flanc ...

Et voilà le lac en question :