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19 novembre 2015 4 19 /11 /novembre /2015 10:39

Mardi 20 Octobre 2015, 13ème jour.

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Nous arrivons à Bonifacio en fin de matinée. Le plus difficile est de se garer.

C'est près du cimetière marin que nous avons trouvé le seul parking (payant) où il y a de la place.

Ce cimetière est un des plus beaux de la Méditerranée. Il est une ville dans la ville, où les morts habitent au milieu des vivants. Il y a des rues, des places, on y trouve sa maison, avec sa famille, ses amis pas loin ... Il est le reflet de la société bonifacienne, avec des chapelles plus moins belles, en matériaux plus nobles, selon son statut social. Il a accueilli ses premiers caveaux au début du 19ème siècle. Si certains tombent aujourd'hui en désuétude, la plupart sont entretenus d'un coup de peinture tous les ans.

La cité des falaises

Avec sa forteresse millénaire, ses maisons perchées à 60 m au-dessus de la mer, Bonifacio avait de quoi attiser notre curiosité. Mais je ne sais pas pourquoi, une partie du chemin de ronde était fermé. Dommage !

La cité des falaises
La cité des falaises

Alors, après le marché, la pluie, le resto et une courte promenade dans la ville, nous avons descendu le célèbre escalier du Roy d'Aragon !

Selon la légende, il aurait été creusé de main d'homme en une nuit par les troupes du Roy d'Aragon Alphonse V en 1420. Il compte 187 marches (de hauteurs inégales, allant jusqu'à 40 cm !). A quelques mètres au-dessus de la mer, par un chemin creusé dans la falaise, on arrive au Puits St Barthélémy.

C'est en réalité depuis plus de 2000 ans qu'une faille dans le calcaire permettait de descendre au niveau d'une nappe d'eau potable, par un chemin non aménagé et peu commode. Il aurait été aménagé en escalier, sur une période plus longue, par les moines franciscains, au 13ème siècle.

En voici une vue de la mer (Wikipédia)

La cité des falaises

et voici notre visite :

La cité des falaises

Pour admirer les falaises sans prendre de bateau, nous avons fait une balade au phare de Pertusato, le plus au sud de la Corse.

En passant au-dessus de la Punta di Sant Antoniu, nous avons bien cru voir un sous-marin émerger. Il apparaît sur la photo. Le voyez-vous ? ;-)

La cité des falaises

Et maintenant, cap au nord ! (on ne peut pas faire autrement, à moins de partir en bateau ...)

Au large, on n'aperçoit que l'archipel des îles Lavezzi. La Sardaigne est beaucoup plus loin !

Notre dernier hébergement sera à Chisa, au sud de Corte, où nous devons rendre la voiture, demain matin.

La cité des falaises
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18 novembre 2015 3 18 /11 /novembre /2015 09:14

Lundi 19 Octobre 2015, 12ème jour.

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Nous avons quitté notre sudiste D 69 pour nous diriger vers l'Est et le Col de Bavella.

Voilà vers quoi nous allons :

De fil en Aiguilles

Nous sommes en ALTA ROCCA, autrement dit : "La Terre des Seigneurs".

Ses larges versants sont boisés de pins maritimes, de chênes et de maquis. Son territoire, partie de l'ancienne seigneurie de la Rocca, s'étend entre Propriano à l'ouest, Porto-Vecchio à l'Est et Bonifacio au sud.

Dominant le Col, les Aiguilles de Bavella se caractérisent par des pics déchiquetés, de grandes murailles rocheuses et des pins tordus par le vent. On trouve 7 tours, culminant entre 1588 et 1900 m. On les appelle aussi "les Tours d'Asinéo". Nous n'irons pas en haut des tours (c'est réservé aux "hommes-araignées"), mais du col, nous irons côtoyer leur pied, sur la variante alpine du GR 20.

De fil en Aiguilles

Il y a des passages pas très faciles, mais on s'en sort toujours. Ici des marches un peu hautes qui nous obligent à "mettre les mains", là une large plaque lisse, équipée d'une chaîne. Le plus dur fut de la quitter, en faisant un grand pas.

De fil en Aiguilles

Encore des paysages magnifiques ...

De fil en Aiguilles

Et maintenant, nous passons le col Pargulu, à 1662 m, et redescendons par le versant opposé au col de Bavella. Il faudra contourner la montagne pour retrouver la voiture. De curieux cairns ponctuent notre chemin, faits d'entassements de pierres sur de vieilles souches. Et toujours un merveilleux paysage ...

De fil en Aiguilles
De fil en Aiguilles

Le soleil se couche lorsque nous arrivons enfin au Col de Bavella, où se trouve aussi le gîte d'étape pour la nuit.

Les photos en bas du montage, qui montrent les fameuses Aiguilles de Bavella, je les ai trouvées sur internet.

De fil en Aiguilles
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17 novembre 2015 2 17 /11 /novembre /2015 10:16

Dimanche 18 Octobre, 11ème jour.

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Encore un bon bout de route, ce matin.

Pour descendre de notre perchoir, d'abord, et reprendre la petite D 69 vers le sud, là où il fait beau et où l'altitude moins élevée nous permettra de randonner sans geler.

Notre but est le Plateau de Coscionne.

C'est un paysage très différent de ce qu'on a vu jusqu'à présent : à environ 1500 m, entre zones humides, vallonnements et vastes étendues planes, pointent quelques petits sommets dépassant à peine 1700 m. Certains sont ornés de galets géants qui font croire qu'ils sont en équilibre (mais ça tient bon !), d'autres en pierrailles toutes déchiquetées. Dans ces prairies, durant l'été, cohabitent en liberté cochons sauvages, vaches et chevaux. Ils sont maintenant redescendus et les bergeries sont vides, car l'automne aux somptueuses couleurs fait flamber les hêtres.

L'automne, sur un plateau !

Notre promenade d'aujourd'hui, sans ambition, nous mènera sur le GR 20, en une boucle, de la petite chapelle San Petru à la Punta di Tozzarella, à 1748 m, d'où nous aurons une vue à 360° sur le plateau et le Monte Incudine qui le domine, à l'Est, de ses 2134 m.

L'automne, sur un plateau !

Puis nous gagnons, en 1 heure de route, un gîte d'étape dans le village de Serra di Scopamène.

On y trouve une église du 15ème à clocher crénelé, de belles maisons en granite d'architecture altière, et aussi un moulin, récemment réhabilité. Il servait à la fois à presser les olives pour en faire de l'huile, au rez-de-chaussée, et, par un mécanisme débrayable, à écraser les châtaignes pour en faire de la farine, à l'étage supérieur, où se trouve la paire de meules et le canal d'amenée. Ce moulin témoigne d'un passé casténéicole important, dont il reste encore 150 hectares de châtaigniers.

L'automne, sur un plateau !
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8 novembre 2015 7 08 /11 /novembre /2015 11:09

Samedi 17 Octobre 2015, 10ème jour.

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La voiture de location nous permet d'explorer d'autres micro-régions de Corse, aux paysages totalement différents. Nous empruntons donc la D 69, une petite route qui descend droit vers le sud. Enfin droit, façon de parler ! car c'est une succession de virages, de vallées et de cols ...

En fin de matinée, nous arrivons à la petite station de ski de Ghisony, à 20 km du village et 1000 m plus haut. Il faut vraiment avoir envie de skier, car c'est le bout du monde ... vers le haut.

Comme ce lieu est sur le GR 20, il y a 2 gîtes d'étape, fermés à cette saison.

MAIS il y a aussi un refuge du Parc Naturel Régional de Corse (PNRC), le Refuge de Capannelle, qui lui, est toujours ouvert, mais accessible en un quart d'heure de marche. Chouette ! on reprend les sacs à dos !

Mais arrivés là, dans quel état on trouve le refuge !

Le poêle est encrassé, ça sent l'humidité et la vieille fumée. Il est urgent d'aérer et de chauffer un peu pour sécher. Mais pas de bois. Et comme le poêle demande des bûches d'un maximum de 40 cm de long, comment les couper ? Pas d'outils.

L'évier et la vaisselle sont dégueu. Pas d'éponge. Pour faire chauffer de l'eau, ça pue le gaz dès qu'on ouvre la bouteille : il y a une fuite quelque part, c'est sûr ...

Allez, on s'organise : les 2 Cosettes se mettent à ramasser du bois mort, pendant que l'eau chauffe, toutes fenêtres et portes ouvertes. Le ramoneur s'occupe du poêle et le bûcheron part aux bergeries en bas de la côte pour tenter d'emprunter des outils. Comme il ne ramène qu'une scie usée, ils se mettent à 2 à la coupe du bois. Et l'eau chaude permet de faire la vaisselle et le café, malgré l'odeur de gaz ...

Cosettes, bûcherons, ramoneur and Co ...

Après le casse-croûte, départ de 3 d'entre nous pour le Lac de Bastani, à 2063 m, soit seulement 400 m de dénivelé. La fin de l'ascension se fera encore avec de la neige, de la glace et du vent. Nous ne moisirons pas là-haut, mais ça en valait vraiment la peine et nous console de notre échec dans la Restonica.

Cosettes, bûcherons, ramoneur and Co ...

Et pendant que nous montions vers le soleil, la mer de nuages se formait dans notre dos, dans la vallée. Maintenant, il faut y plonger. Mais par quel chemin ? On a failli se perdre sur cet itinéraire non balisé. Mais heureusement les cairns nous ont remis sur la bonne voie.

Cosettes, bûcherons, ramoneur and Co ...

En arrivant au refuge, bonne surprise : avec un autre randonneur arrivé au refuge, notre bûcheron-ramoneur a fini de couper le bois récolté, et le feu ronfle.

Il a même réussi à trouver, aux bergeries d'en bas, quelqu'un qui lui a donné le joint manquant pour le raccord de la bouteille de gaz.

Tout va bien pour une soirée paisible ...

Cosettes, bûcherons, ramoneur and Co ...
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5 novembre 2015 4 05 /11 /novembre /2015 16:59

Jeudi 15 Octobre 2015, 8ème jour.

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Deux jours de relâche, ce n'est pas forcément deux jours de repos !

Nous commençons par la lessive. Nous en avons bien besoin.

Il y a aussi les courses. Car ici, nous ne sommes pas en demi-pension, et nous devons prévoir tous nos repas, sans restes incommodes à transporter. Mais rester encore 2 nuits (ça fera 3 en tout) au même endroit, ça fait du bien ... tout comme dormir dans des draps ! ou faire la sieste ailleurs que sur un caillou !

Mais on ne peut pas rester sans marcher. Aussi, ce premier jour, ce sera la visite de la vieille ville de Corte et du belvédère de la Citadelle.

La Citadelle de Corte est la seule des 6 citadelles corses à être construite à l'intérieur des terres. Elle est au centre de l'île, et a été construite en 2 temps :

- en 1419, le vice-roi de Corse, vassal du roi d'Aragon qui mène la résistance contre la république de Gènes (à qui "appartient" alors la Corse), fait construire le château au sommet du rocher qui domine la ville.

- en 1769, après la défaite de Ponte Novu, la Corse passe sous domination française. Le comte de Vaux, qui occupe Corte, entreprend la construction de la citadelle, de type Vauban, pour renforcer le système de défense de la ville.

Ensuite, pendant la seconde guerre mondiale, sous l'occupation italienne, des patriotes corses y furent incarcérés. La citadelle, poursuivant sa vocation militaire, a été occupée dès 1962 par la Légion Etrangère, retour d'Algérie. Puis l'édifice est revenu à la ville de Corte, en 1983.

Aujourd'hui, depuis 1997, dans la caserne Serrurier, elle abrite le Musée Régional d'Anthropologie de la Corse, témoignage de l'attachement des insulaires à leur patrimoine.

Courte relâche à Corte

A Corte, la place principale, c'est la Place Paoli. Qui c'est, celui-là ?

Peu aimé en France, Pascal Paoli, héros corse du 18ème siècle, est considéré comme l'opposant à la cause française. Chef d'un Etat Corse qui a existé de 1755 à 1769, il est regardé comme un grand homme ailleurs dans le monde, surtout en Angleterre et aux Etats-Unis.

En effet, en novembre 1755, Pascal Paoli a proclamé la Corse nation souveraine et indépendante de la République de Gênes. Il a créé la constitution corse, qui a été la première Constitution écrite selon les principes des Lumières, y compris la mise en œuvre du droit de vote des femmes, plus tard révoquée par les Français quand ils ont pris l'île en 1769. La république a créé une administration, un système de justice, a fondé une armée, et frappé sa propre monnaie en 1761, avec l'impression de la tête de maure, le symbole traditionnel de la Corse.

Courte relâche à Corte

En 1755, pour des raisons stratégiques, Pascal Paoli établit son gouvernement à Corte. En 1765 la petite cité accueille l'Université et devient le symbole de la Corse unifiée et indépendante. Charles Bonaparte, père de Napoléon 1er, y étudie le droit, s'engage aux côtés de Paoli, puis se marie avec Letizia. Napoléon, leur second fils, fut conçu à Corte.

La chute de la Nation Corse en 1769 mettra fin définitivement au statut de capitale de Corte. Son Université est fermée. Elle ne rouvrira ses portes qu'en 1981, sous l'impulsion d'une vaste mobilisation populaire.

Courte relâche à Corte

La photo du jour : évacuation des eaux usées, système périmé !

Courte relâche à Corte

Vendredi 16 0ctobre 2015, 9ème jour.

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Hier, nous avons aussi fait le nécessaire pour louer une voiture, et très tôt nous quittons Corte pour la journée vers le sud-ouest. Direction : Gorges de la Restonica, Bergerie de Grotelle et son parking, 18 km. Puis à pied, 600 m de dénivelé jusqu'au Lac de Capitello, l'une des 7 merveilles de la Corse. Cette vallée a été classée Grand Site National en 1966.

Il y a du soleil, mais le vent est glacé. On aperçoit la neige sur les sommets à partir de 1500 m.

En descendant de voiture, au parking à 1340 m, on gèle sur place ! On n'avait pas prévu ça.

Plus on monte, plus il y a de la neige. Pas épais, juste un saupoudrage, mais elle est verglacée sur les pierres, les flaques d'eau sont gelées. On glisse sur cet itinéraire qui n'est pas toujours un sentier, mais une errance de marque en marque et de roc en roc. Et on pense à ce que sera la redescente, sur ce verglas.

Nous avons renoncé peu avant les échelles, vers 1600 m. Moins de 100m avant le premier lac. Sans gants et sans vêtements chauds, nous étions gelés.

Tant pis. C'est seulement sur internet que nous voyons, comme vous, ces joyaux de la montagne, les Lacs de Melo et de Capitello :

Courte relâche à Corte

Mais le chemin parcouru était tout de même très beau !

Courte relâche à Corte
Courte relâche à Corte

A midi nous sommes de retour à Corte.

Pour l'après-midi, nous irons donc au nord de Corte. Car là, pas de risque de neige, l'altitude est moins élevée. C'est bien pratique, une voiture.

Ce seront donc, dans les Gorges du Golo, la Scala di Santa Regina.

C'est le nom donné au chemin, longtemps unique voie de circulation entre le Niolu et la plaine. Son nom évoque de magnifiques lacets en pierres dessinés dans la roche granitique. Il vient des escaliers (scala) qui semblent taillés dans le roc. Ce monument architectural témoigne du savoir-faire des hommes (technique de la pierre sèche) et des pratiques ancestrales (la transhumance).

Son tracé part de la Funtana di i Vignenti (St Vincent ?) et longe le cours du Golo sur sa rive gauche dans un remarquable défilé creusé dans de la roche de granite rouge, jusqu'au village de Corscia, à 4 km. Mais nous y arrivons trop tard pour aller jusqu'au bout, et nous ferons un peu plus de la moitié du chemin, en aller-retour.

Ce sentier est l'autre extrémité du Sentier de la Transhumance, dont je vous ai parlé ici :

Courte relâche à Corte

Le défilé de la Scala di Santa Regina est un très long ravin désolé, hostile, sauvage. Un étrange corridor de roches de granite rouge, de rocaille et de caillasse. La rare végétation et représentée essentiellement par des genévriers cades qui poussent sur les parois rocheuses, on se demande comment car il n'y a pas de terre.

Courte relâche à Corte

Ces 3 heures de balade nous donnent une furieuse envie d'y revenir, une autre année, pour faire en entier ce Sentier de la Transhumance ! (il dure normalement une semaine).

En attendant, pour profiter à fond de notre appart'hôtel, ce sera une crêpes'party, avec Michel aux fourneaux. Et puis la belote jusqu'à ... point d'heure !

Courte relâche à Corte
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3 novembre 2015 2 03 /11 /novembre /2015 16:56

Mardi 13 Octobre 2015, 6ème étape.

 

Au réveil, il pleut, il pleut bergère ... mais nous devons tout de même partir assez tôt, car attendre serait prendre le risque de trouver ensuite des ruisseaux en crue, impossibles à traverser.

L'itinéraire est simple : suivre le cours du Tavignano jusqu'à Corte, en 2 étapes. Ce soir nous devons dormir au Refuge de la Sega, et demain arriver à Corte en descendant les gorges du Tavignano.

Nous abandonnons donc le GR 20 pour redescendre jusqu'à la bergerie, et de là, gagner le Tavignano afin de le traverser et passer en rive gauche, où nous resterons jusqu'à la Sega.

Le chemin est bien balisé en jaune, mais la passerelle est hors sentier, et il faut remonter assez loin. On se demande pourquoi. En plus, elle est endommagée. Comme le gué est impraticable, il nous faut bien l'emprunter.

Tavignano oh oh, eau eau ....

Au deuxième gué, pour traverser un affluent du Tavignano, il a fallu mettre un pied dans l'eau. Peu importe, car depuis longtemps nos pieds font floc-floc dans nos chaussures.

Le paysage est superbe, mais c'est assez difficile de sortir l'appareil photo avec notre harnachement !

Au troisième gué, c'est plus profond, et il y a beaucoup de courant. Comme d'habitude, c'est Alain qui découvre le passage le plus facile. Pourtant, il faudra mettre les 2 pieds dans l'eau, qui monte au-dessus de la cheville. Heureusement que nous avons des bâtons pour s'équilibrer et résister au courant ...

Enfin la pluie s'arrête, et nous pouvons faire une pause pour le pique-nique.

Tavignano oh oh, eau eau ....

L'après-midi, le terrain se redresse, il n'y a plus de chemin, mais nous allons de balise jaune en balise jaune. La descente est très raide, mais la roche est rugueuse et ne glisse pas. A un moment, nous surplombons la rivière. Impressionnant !

Tavignano oh oh, eau eau ....

Un dernier torrent à traverser, juste après une très belle cascade.

Pour ce 4ème gué, le tronc qui est au milieu oscille un peu. Popeye a bien failli perdre l'équilibre, mais non. Nous sommes tous de l'autre côté. Nous ne resterons pas prisonniers de la montagne.

Maintenant, la rivière est tranquille, le terrain presque plat dans la forêt. Reste 2 km.

Et c'est le Refuge de la Sega, gardé par un Corse du genre "ours". Crasseux, le refuge, il faut bien le dire, mais l'ours fait une bonne cuisine, et on y mange au chaud. Ça fait du bien quand même.

Et maintenant : belote, re-belote, et 10 de der !

Tavignano oh oh, eau eau ....

Mercredi 14 Octobre 2015, 7ème étape.

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Jusqu'à Corte, nous suivrons aujourd'hui une étape du chemin "Mare a mare Nord" (de la mer à la mer). Ce sont les Gorges du Tavignano.

Pas question de les suivre par le fond : c'est trop étroit et à pic. Il faut donc s'élever largement au-dessus du torrent. Nous y redescendrons à mi-parcours, pour passer le Ponte di u Russulinu, reconstruit en 2003.

De belles calades subsistant par endroits témoignent de l'ancienneté de cette voie .

Tavignano oh oh, eau eau ....

Au pont, en saison chaude, de belles vasques accueillent les amateurs de baignade. Mais pas nous.

Le paysage est grandiose.

Des roches, travaillées par l'eau au fil de milliers d'années, affichent des formes bizarres !

Tavignano oh oh, eau eau ....

Peu après le pont, dans un paysage extraordinaire, une stèle à la mémoire d'un homme foudroyé en 1946. C'est la partie la plus étroite des gorges.

Puis le paysage change. On aperçoit la ville de Corte, dans le lointain, puis la silhouette imposante de la citadelle se détache peu à peu sur le ciel.

La dernière heure, en vue de Corte, nous semble longue ...

Tavignano oh oh, eau eau ....

Et voilà Corte.

Il nous faut traverser toute la ville pour atteindre notre appart'hôtel, plus généralement occupé par des étudiants, car Corte est une ville universitaire. La seule sur l'île, elle accueille 4500 étudiants.

Corte est également la capitale historique de la Corse.

Demain, jour de repos, nous visiterons Corte ...

Tavignano oh oh, eau eau ....
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3 novembre 2015 2 03 /11 /novembre /2015 13:31

Lundi 12 Octobre 2015, 5ème étape.

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Ce matin, brume, bruine, vent.

Au départ le sentier est dans la forêt aux magnifiques couleurs d'automne.

En arrivant au premier col, la Bocca San Petru (1450 m), le vent chasse les nuages, mais en ramène d'autres. Apparemment, les arbres ici ont l'habitude du vent ! Mais la pluie cesse en montant.

Heureusement, car le vent redouble sur la crête San Tomaghiu.

Après la rencontre avec les chèvres sauvages (dans la brume on les avait d'abord prises pour des isards !), voilà le 2ème col : la Bocca â Reta (1883 m). Le vent s'en donne à cœur-joie sur ce mini plateau.

Aujourd'hui, GR 20

Nous descendons maintenant au Lac de Nino, entouré de pozzines, ces formations végétales fréquentes en Corse entre 1500 et 2500 m. C'est une tourbière acide très plane, le plus souvent parsemée de trous d'eau (pozzi en langue corse) que relient des chenaux naturels creusés par l'écoulement des neiges fondues. Les vastes pelouses humides, bien vertes en été, se retrouvent autour d'anciens lacs glaciaires, en voie de comblement par des sédiments tourbeux depuis la dernière glaciation.

Ces zones humides jouent un rôle dans la régulation du débit des cours d'eau lors de la sécheresse estivale.

Aujourd'hui, GR 20

Depuis le Lac de Nino, nous suivons quelque temps le cours du Tavignano. De très vieux hêtres subsistent ça et là, aux troncs torturés et boursoufflés. Une maladie ?

Aujourd'hui, GR 20

Puis c'est la Bergerie de Vaccaghia, et la plaine, et la pluie, battante, cette fois. Et d'autres pozzines. Nous avons hâte d'arriver au refuge de Manganu, que nous apercevons longtemps avant d'y être, enfin.

Il est 17 h, nous sommes à l'abri. Et maintenant, du feu ... et la belote jusqu'au dîner !

Aujourd'hui, GR 20
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30 octobre 2015 5 30 /10 /octobre /2015 18:18

Samedi 10 Octobre 2015 - 3ème étape.

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Aujourd'hui, l'étape prévue est rude : il faut remonter le Fango (la rivière) en suivant le chemin de randonnée "Tra Mare e Monti" (entre mer et montagne) jusqu'à Barghiana, et emprunter alors le "Chemin de la Transhumance" jusqu'au refuge de Buscaghia, à 1117 m, en passant un col à 1329 m : la Bocca di Capronale.

Pour nous éviter 15 km de goudron à plat, l'aubergiste nous emmène en voiture à Barghiana, d'où nous gagnons Mont Estremo, où commence (ou fini, selon la saison) le Chemin de la Transhumance. Il nous reste tout de même 1300 m à monter et plus de 300 m à descendre !

Le chemin de la transhumance

La route de la transhumance constitue une voie de communication historique. Au cours des siècles passés, les bergers du Niolu passaient par les cols de Guagnarola (1833 m, celui de demain) et Caprunale (1329 m, celui d'aujourd'hui) pour une transhumance hivernale de leurs troupeaux dans le Falasorma, c'est à dire le bassin du Fango, là où nous sommes. Une des parties les plus sauvages de la Corse.

A la fin du printemps, fuyant notamment la malaria qui sévissait dans les vallées, ils regagnaient leurs montagnes pour une période d'estive. Le voyage durait généralement 2 jours. A l'issue de la première journée, les bergers s'arrêtaient à la bergerie de Puscaghia pour se reposer et passer la nuit. Le soir, près du feu, la veillée s'organisait autour de chants polyphoniques et d'histoires racontées par les anciens.

Dans le Falasorma, les dernières grandes transhumances datent du début du siècle dernier. A cette époque, la population active était majoritairement composée d'éleveurs. Actuellement cette pratique est en nette régression. Ils sont en tout moins d'une dizaine d'éleveurs à perpétuer la tradition.

Que reste-t-il de ce chemin ?

De belles calades sur certaines portions de chemin, les ruines du couvent de Santa Maria (dont il ne reste que l'abside et la pièce où les moines faisaient leur vin), des fontaines aménagées en pleine montagne, des murs de soutènement qui semblent à toute épreuve ...

Le chemin de la transhumance

La brume nous rejoint, et avec les couleurs d'automne et les pins Laricio, nous offre de splendides vues tout le long de cette montée une peu dure, car nous ne sommes pas encore aguerris. Mais c'est magnifique.

Le chemin de la transhumance

Les péripéties du jour ?

- le passage un peu délicat du Fango. L'eau est si claire que l'on n'en voit pas la profondeur sur la photo.

- la rencontre avec les habitantes de la montagne : les vaches sauvages.

- l'arrivée au col de Capronale : un vent sauvage et glacé nous y accueille, accompagné de pluie. Pas le moment de traîner !

Le chemin de la transhumance

Enfin, le refuge de Puscaghia.

Nous le découvrons de haut, mais il reste 45 minutes de descente pour l'atteindre.

Ce sont les anciennes bergeries, aux toits végétalisés. Il n'est plus gardé à cette époque, mais il est cependant ouvert.

Le chemin de la transhumance

Ramasser du bois et des pommes de pin, allumer du feu dans la cheminée, chercher de l'eau à la source et la mettre à chauffer, faire une bonne soupe (déshydratée !), installer les duvets, se changer ... voilà ce qui occupe une partie de la soirée.

Après le coucher du soleil (qui a fini par se montrer !), la veillée, quoique douce, ne sera pas longue : vaincus par la fatigue, nous dormons comme des bébés jusqu'au lendemain ...

Le chemin de la transhumance

Dimanche 11 Octobre 2015 - 4ème étape.

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Ce matin le ciel est dégagé, et nous continuons le chemin de la transhumance vers le Col de Guagnarola (1833 m). Donc encore 800 m de montée, puis ce sera la descente de 200 m pour rejoindre le Golo et le GR 20, dans ce Val du Niolo d'où partaient les bergers.

Le paysage est époustouflant ! Roches roses et pins laricio aux branches horizontales forment de saisissants contrastes. Malheureusement, l'exposition n'est pas propice aux photos. Nous montons dans l'ombre et avons hâte de gagner le soleil pour nous réchauffer.

Le chemin de la transhumance

Michel n'est pas rassuré : un œil noir le regarde, bien campé au milieu du chemin. Mais Alain sait parler aux vaches ...

Le vent se lève, annonciateur du col de Guagnarola. Encore un effort !

Nous y sommes. Mais il y fait si froid que nous n'enlevons pas les sacs pour la photo. On devient des pros du retardateur !

Le chemin de la transhumance

Et nous découvrons le Val de Niolo. Et on comprend la raison de la transhumance : une végétation maigre, un environnement rude, peu d'arbres donc pas de bois ...

Le chemin de la transhumance

Nous continuons maintenant sur le GR 20.

En route, une cascade magnifique, et dans ce paysage quasi désertique, la bergerie d'estive de Radule. Mais les bêtes sont déjà redescendues, et il n'y a plus personne.

Le chemin de la transhumance

Et c'est à travers la forêt que nous rejoignons enfin notre gîte de ce soir, dans la mini station de ski de Castel di Vergio.

Le chemin de la transhumance
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29 octobre 2015 4 29 /10 /octobre /2015 10:17

Vendredi 9 Octobre 2015, 2ème étape.

Ce matin, 7 h 30, le ciel est couvert. En attendant le petit déjeuner, j'essaie de trouver le chemin du vieux fortin qui veille sur la baie de Girolata, seul mouillage sûr pour les marins entre Cargèse et Calvi. Quelqu'un me dit qu'on ne peut y aller pour l'instant, pour cause de restauration et de fouilles archéologiques. Ouverture au public prévue en 2017 ...

Alors j'arpente le village jusqu'à l'ancienne aire de battage, parfaitement circulaire, tout en haut du village. Car ces maquis qui entourent le village n'ont remplacé les cultures, blé notamment, que depuis la guerre de 14-18. La Corse ayant donné beaucoup de ses hommes au combat, l'agriculture, exigeante en bras dans ces régions de montagnes, n'a pas repris.

Le maquis, le granit et la mer ...

Puis nous partons pour Galeria, en continuant le sentier du facteur. C'est un des lieux les plus sauvages de Corse : on monte et on descend à travers le maquis et les roches de granit rouge, mais avec toujours la vue sur la mer. Magnifique, même si c'est un peu brumeux aujourd'hui.

Le maquis, le granit et la mer ...

En tout, 700 m à monter ... et à redescendre ! avant d'arriver à Galeria.

J'en profite pour vous présenter la fine équipe :

Michel, fin connaisseur de la Corse, promu guide et organisateur de la randonnée.

Alain, qui s'avéra être notre découvreur de gués. Ouf !

Claudine, dite "Popeye" pour de mystérieuses raisons ...

Elisabeth, votre chroniqueuse, ou Mamietopset pour les cisteurs.

Le maquis, le granit et la mer ...
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27 octobre 2015 2 27 /10 /octobre /2015 17:47

Jeudi 8 Octobre 2015

Ajaccio.

Débarquement du ferry à 7 h 20. Le jour se lève.

Ça se Corse !

A cause des 20 minutes de retard du bateau, nous ne pouvons pas gagner Girolata par voie de mer, et nous partons donc vers la gare ferroviaire où nous prenons la solution de secours : le train jusqu'à Calvi en passant par Corte et en changeant à Ponte Leccia, Puis un bus jusqu'au Col de la Croix, et nous terminerons à pied par une partie de la "Boucle du Facteur". L'Office du tourisme nous a garanti que ce bus était en service jusqu'au 15 Octobre ... Regardez un peu sur la carte le joli détour que cela fait, alors que c'était si court en bateau :

Ça se Corse !

Le train est un "tortillard" aux voies étroites remis au goût du jour (il y a 5 ans, c'était encore une micheline). Le paysage est superbe ; la partie la plus spectaculaire est dans le bassin du Vecchio, affluent du Tavignano, que nous suivrons un des jours prochains. Les pentes sont sévères et sinueuses, la voie creusée dans la montagne surplombe le ravin d'une centaine de mètres.

Partis du niveau de la mer, nous sommes à près de 900 m en arrivant à Vizzavona, après un tunnel de 3916 m, le plus long de la ligne.

Ça se Corse !

Quant au viaduc connu sous le nom de Ponte de Vecchio, inscrit aux monuments historiques, il fut conçu par la société Eiffel et réalisé de 1890 à 1892. Du train, je n'en ai vu que l'ombre. Mais quelques jours plus tard, nous sommes passés en-dessous ...

Ça se Corse !

A Ponte Leccia, nous changeons de train pour partir sur la ligne de la Balagne, qui va jusqu'à Calvi, via l'île Rousse.

Le paysage est alors fait de rudes collines, avec une rare végétation. Nous atteignons la côte par une multitude de courbes et de lacets qui nous offre des vues saisissantes, jusqu'au Désert des Agriates.

Ça se Corse !

Et puis c'est la mer, d'un bleu rêvé, sur 25 km jusqu'à Calvi.

L'île Rousse, la Baie de Calvi avec son 5 mâts ... finalement, le train, c'était bien aussi. Pas de regrets (pour l'instant !)

Ça se Corse !

Et nous voilà installés sur un banc pour pique-niquer en attendant le bus, (2 heures 1/4 à attendre), devant une station service.

Au bout de 2 h 30, toujours pas de bus.

Et voilà la Dame de la station qui sort et nous demande gentiment ce qu'on attend. Car il n'y a plus de bus depuis le 30 septembre, nous dit-elle ! Pourtant, un autre voyageur a été renseigné comme nous aujourd'hui-même par l'Office de tourisme !

Bon, hé bien il n'y a plus qu'à trouver un taxi. La Dame de la Station nous dépanne très gentiment en en appelant un pour nous. Mais c'est douloureux : 140€ pour 57 km en taxi. Heureusement que nous sommes 4 !

Dommage, le taxi avait les vitres teintées très foncées. Paysages fantastiques, mais photos impossibles !

Et nous voici au Col de la Croix, à la table d'orientation. Prêts à partir, avec entre 12 et 15 kg sur le dos chacun. Mais comme nous avons perdu beaucoup de temps, la photo de présentation sera pour demain. Il nous faut marcher 2 h 30 pour arriver à notre gîte à Girolata, accessible uniquement par un sentier ou par la mer.

Ça se Corse !

Le chemin pour gagner le village isolé de Girolata est emprunté tous les jours par le facteur, Guy .. Il est devenu une célébrité, et ce parcours est devenu "le sentier du facteur". C'est un paysage fabuleux : des rochers rouges, la mer bleue, le vert éclatant d'une végétation boostée par les pluies récentes. Un régal.

Nous avons aussi rencontré une des nombreuses vaches sauvages de l'île. Maigre à faire peur, on se demande comment elle peut trouver ici sa nourriture ! En plus la fontaine trouvée en route est à sec.

Ça se Corse !

Nous avons d'ailleurs appris par la suite que ces vaches, qui n'appartiennent à personne, sont un véritable fléau dans certaines régions : poussées par la faim, elles peuvent dévaster des jardins ou causer des accidents sur la route.

Mais le soir tombe tôt en cette saison. Il nous reste à contourner la baie de Girolata quand arrive le crépuscule. A 19 h 30, il était temps d'arriver !

A demain ...

Ça se Corse !
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  • : scandinadream.over-blog.com
  • : passer du rêve à la réalité. J'ai commencé par 5 mois de voyage en solitaire, en Trafic aménagé, au hasard des routes d'Europe du Nord (pour mon premier voyage) puis d'Europe Centrale, et maintenant sur des itinéraires peu fréquentés d'Espagne.
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