L'Abbaye Sainte-Marie de Souillac
Lorsque les bénédictins s'installent dans la plaine de Souillès - ainsi nommée d'un mot local « souilh » signifiant lieu boueux et marécageux -, ils remplacent une communauté fondée, d'après la tradition, par saint-Eloi, à laquelle Saint-Géraud, Comte d’Aurillac, légua ses biens en 962.
Les moines assèchent sans relâche et transforment le marécage en un riche domaine. Les XIème et XIIème siècles furent une période de prospérité et de rayonnement : plus de quatre-vingt églises et prieurés y seront alors rattachés.
Entre 1145 et 1150, l’achèvement de la construction des bâtiments religieux établit à Souillac un des plus beaux ensembles abbaye-abbatiale du Sud-Ouest
L’église abbatiale souffrit de l’occupation anglaise lors de la guerre de cent ans puis des guerres de religions dans la seconde moitié du XVIème siècle, époque à laquelle son splendide portail fut déplacé à l’intérieur de l’église afin de le protéger. Il aurait dû ressembler à celui de Moissac mais ne fut jamais réalisé.
Cet ensemble est un des chefs d’œuvre de la sculpture romane : le tympan représente la légende du moine Théophile qui vendit son âme au diable, le trumeau illustre la préparation au sacrifice d’Isaac par Abraham, et le péché originel.
Enfin la sculpture sur le pilier nous dévoile l’une des rares représentations du prophète Isaïe. Cette prodigieuse figure, chef-d’œuvre de l’ensemble, devrait être considérée comme une œuvre marquante de la sculpture mondiale.
Un parchemin à la main, débordant de joie, presque dansant, il proclame la bonne nouvelle : la venue du Seigneur !
Du même côté, on observe le très curieux « pilier de Souillac », enchevêtrement impressionnant de monstres, à la finalité indéfinie faute de documents.
L'église s'apparente aux édifices de style byzantin tels que Cahors, avec la cathédrale St Etienne, mais elle est plus évoluée dans ses formes, plus légère dans son élévation. De l'extérieur on admire un ravissant chevet aux absidioles pentagonales, et une étonnante tour. Elle est en outre la seule église à file de coupoles du Haut-Quercy qui ait été conservée.
Au début du XXème siècle, pour rendre visible la file de coupoles, des calottes de béton furent mises en œuvre afin que ces dernières puissent recevoir les lauzes et les lanternons qui la coiffent aujourd’hui.
Quelques photos de l'intérieur et des trésors qu'elle abrite :
entre autres « Le Christ au Jardin des Oliviers » de Chasseriau et un remarquable polyptyque de tradition médiévale datable au plus tôt de la première moitié du XVIIe siècle.
Une petite promenade dans la ville ...
Et n'oubliez pas le Musée des Automates, très bien paraît-il. Mais pour nous, il était fermé :-(
Notre boucle est bouclée. A un prochain voyage 🙋