Voici la suite de la Diagonale :
A partir du 2ème siècle av. JC, le Rouergue est occupé par les Ruthènes, un peuple gaulois dont le territoire couvre l'Aveyron actuel, une partie du Tarn et de l'Hérault.
Rodez est alors un oppidum, un site naturellement défensif culminant à 634 m, avec pour première appellation Segodunum, et est sans doute devenu le chef-lieu des Ruthènes.
- Ça ne vous dit rien, Segodunum ? Alors relisez Le Bouclier Arverne, dans Astérix ... (on a les sources qu'on peut !)
Au cours du 1er siècle, l'agglomération gauloise se transforme en une véritable cité romaine, puis, les siècles passant, c'est une véritable ville forteresse dont les vestiges restent fortement présents sous la forme de remparts.
La cathédrale Notre-Dame fut construite de 1277 jusqu'à la fin du 16ème siècle !
L'aspect sévère de la façade occidentale témoigne de sa vocation défensive : elle est flanquée de deux tours massives qui étaient incorporées aux remparts.
Sans souci d'unité architecturale, Georges d'Armagnac a fait couronner le sommet de la façade fortifiée de la cathédrale gothique par le modèle réduit d'une façade d'église italienne avec porte, colonnade et un frontispice classique (fronton et consoles à spirale). Regardez bien sur la photo, vous la voyez au-dessus de la rosace. Bizarre, n'est-ce pas ?
Etant actuellement entièrement couverte d'échafaudages, je vous mets une photo de Wikipédia.
Toutes les sculptures des portails ont malheureusement été détruites sous la Révolution, en 1794.
En 1526, l'évêque célèbre l'achèvement des travaux du clocher. Avec ses 87 mètres de hauteur, le clocher, tour délicatement ouvragée, détient aujourd'hui encore le titre du plus haut clocher plat de France.
Pourtant, malgré l'exceptionnelle durée des travaux (2 siècles et demi, tout de même !), elle bénéficie d’une remarquable unité à l’intérieur.
- Qu'est-ce que j'ai particulièrement admiré dans cette cathédrale ?
Le retable de l'Annonciation, en pierre polychrome. L'original a été transféré dans une autre église et celui-ci n'est qu'une copie. Mais il est tout de même très beau !
Dans la chapelle du Saint-Sépulcre, la troisième chapelle sud de la nef, on trouve un ensemble sculpté représentant une mise au tombeau de 1523.
La Mise au tombeau est le dernier épisode de la Passion du Christ, et est particulièrement populaire dans les Mystères et la sculpture religieuse européenne des 15ème et 16ème siècles.
Elle est ici sous la forme d'un retable à plusieurs étages
Sous la rosace, je me suis attardée pour admirer la Tribune et l'arc de la chapelle du Saint-Soulier (ou du Saint-Sacrement), dont le plafond intérieur est spectaculaire.
Et aussi la clôture du chœur, en style flamboyant.
Et voici la toute première bande dessinée : c'est une vie de Saint Eloi (vous savez, celui du Roi Dagobert) peinte vers 1470 et accompagnée d'une légende en langue d'oc.
Ces douze images racontent successivement sa naissance, sa vie d'artisan, ses miracles comme maréchal-ferrant et orfèvre (dont il deviendra le St patron) puis sa vie d'ermite et d'évêque. Au centre, on devine sa figuration en tenue d'évêque.
L'orgue, enfin, possède un superbe buffet Renaissance. Il est tellement haut que j'ai du faire 2 photos pour l'avoir (presque) en entier. La vue d'ensemble est de Wikipédia.
J'allais oublier les vitraux modernes !
Surprenants !
Ils traitent de la vie de Sainte Anne, de la Résurrection, de la Terre, de l'Eau, du Feu ....
Ils sont très colorés et inspirés, et très bien expliqués dans des panneaux informatifs. Voici un petit montage que j'ai trouvé sur internet.
Et j'ai poursuivi ma route vers le Nord-nord-est ...
A bientôt pour la suite !