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21 juin 2019 5 21 /06 /juin /2019 16:50

Jeudi 6 Juin 2019

 

Nous voilà débarquées en Sardaigne, après 1 heure de traversée depuis Bonifacio, dans le petit port de Santa Teresa de Gallura.

La Gallura, c’est cette région du nord de la Sardaigne où la roche granitique est reine. Des roches mangées de Taffoni, comme en Corse du sud, mais je ne sais pas si ici elles portent le même nom.

Nous avons tout de suite pris la route du Capo Testa**, tout proche, où la côte égrène une série de petites plages de toute beauté : mer transparente, sable blanc, eaux turquoises, enchâssées entre des pointes de granit rose aux formes tarabiscotées et de maquis de tous les verts imaginables.

En Sardaigne : du nord au sud

Une petite balade par un de ces nombreux sentiers qui semblent contourner le phare ? Oui, ça semble facile …

En Sardaigne : du nord au sud

Et même un beau point de vue depuis ce mini-sommet

En Sardaigne : du nord au sud

Mais pas moyen de trouver le sentier qui remonte au phare. Existe-t-il, seulement ? Au bout d’une heure à suivre des chemins qui ne menaient à rien, nous avons décidé de faire demi-tour, en tâchant de retrouver par quels rochers nous étions passées … pour finalement atteindre le phare par la route !

 

Vendredi 7 Juin 2019

 

Longeant cette côte nord très découpée, nous voilà arrivées au Capo d’Orso**. Le cap de l’Ours. Pourquoi ce nom ? A cause d’un récif de 122 m de haut façonné par l’érosion qui évoque la silhouette d’un ours. Le promontoire était déjà connu du géographe grec Ptolémée et les anciens navigateurs s’en servaient comme d’un point de repère naturel.

Mais plus on monte vers le pied de l’ours, moins on le voit. On ne peut le contempler se ressemblant que de loin, ou bien de la citadelle qui lui fait face. Ou alors avec un drone. Je n’ai pas de drone, mais j’ai acheté une carte postale que je vous ai photographiée

En Sardaigne : du nord au sud
En Sardaigne : du nord au sud

Près d’Arzachena, j’ai voulu montrer à Colette une première Tombe de Géant , comme il en existe de nombreuses en Sardaigne. C’est celle de Coddu Ecchju que j’ai déjà décrite lors de mon voyage de l’an dernier. Pour alléger ces pages, je vous mets un lien où vous en trouverez les photos et explications historiques :

Puis nous gagnons Olbia par une route longeant la côte. Mais il faudrait s’arrêter tout le temps pour prendre des photos, et on ne peut pas. Je n’ai pas re-visité Olbia (vous le trouverez dans mon voyage de 2018), car ce l’on y a cherché, c’est un Décathlon et un magasin de Bricolage, tous deux très difficiles à trouver en Corse (et même en Sardaigne).

 

Samedi 8 Juin 2019

 

Depuis Olbia, cette montagne est notre phare. Son nom ? On n’en sait rien.

En Sardaigne : du nord au sud

Nous suivons la côte Est au sud d’Olbia, un peu lassées car la route est trop loin de la mer. A Siniscola, nous optons pour une petite route de montagne qui passe derrière le Monte Albo, le longeant sur plus de 25 km. Et c’est 25 km de bonheur !

En Sardaigne : du nord au sud

Et voilà une autre Tombe de Géant. Elle est dans un pâturage, en visite libre au bout d’un quart d’heure de promenade … sous la canicule. C’est celle de S’Ena e Thomes :

En Sardaigne : du nord au sud

Il fait vraiment trop chaud pour marcher. Nous décidons d’aller à Nuoro pour visiter le Musée du Costume** qui a aussi une partie ethnographique. C’est le plus vaste et le plus important de l’île. La collection de costumes, leur variété et leur richesse nous a époustouflées. Mais les reflets dans les vitres rendent les photos très difficiles.

En Sardaigne : du nord au sud

Dimanche 9 Juin 2019

 

Pas très loin de Nuoro se trouve la Sorgente Su Gologone**, dans la Vallée di Lanaitho. C’est la plus grande résurgence de Sardaigne (300 l/h en moyenne).

Elle apparaît entre deux hautes parois rocheuses d’où se déversent ses eaux, canalisées par les entrailles karstiques du Supramonte, ce haut massif montagneux entièrement calcaire. Des plongeurs-spéléologues ont tenté d’explorer le réseau souterrain de cette rivière, et sont ainsi parvenus (équipés de 3 bouteilles leur donnant 10 h d’autonomie) à – 135 m, sans être encore arrivés au bout de la rivière.

En Sardaigne : du nord au sud

En continuant à remonter cette Valle di Lanaitho, parsemée de diverses grottes (réservées aux spéléologues), nous arrivons, après 7 km de piste, au refuge de Sa Oche, près de la grotte du même nom. Nous l’avons visitée avec une guide parlant français. La particularité de cette grotte, c’est qu’elle abrite un lac souterrain, qui, lorsqu’il pleut fort pendant plus de 4 jours, déborde en alimentant la rivière, qui, autrement, est à sec.

En Sardaigne : du nord au sud

Voyez-vous le personnage fabuleux et terrible qui hante cette grotte ?

En Sardaigne : du nord au sud

A un quart d’heure de là, à pied, le véritable but de notre venue en ce lieu si reculé, c’est le village nuraghique de Sa Sedda’e Sos Carros. Notre guide nous a expliqué que ce village s’était créé ici pour rendre le culte de l’eau. Un temple de l’eau y a été découvert dans les années 1980. On pourrait aussi l’appeler « fontaine sacrée ».

L’eau qui descendait de la montagne était captée et alimentait cette « cabane » (on appelle ainsi les habitations de l’époque nuraghique, soit 3000 ans avant J-C) très spéciale.

En Sardaigne : du nord au sud

On remarque la bichromie obtenue en utilisant 2 sortes de pierres, la roche sombre, basaltique, et la roche blanche, calcaire. Et la sculpture des pierres d’où sortait l’eau, en forme de tête de bélier.

On peut aussi voir le bassin qui récoltait l’eau, avec son système d’évacuation, et les bancs sur lesquels s’asseyaient les officiants de ces rites sacrés.

De nombreuses statuettes de bronze ont été retrouvées, mais elles sont au musée archéologiques de Nuoro.

 

Comme la roche de ce lieu est le calcaire, perméable à l’eau, les hommes de ce temps avaient été chercher des pierres volcaniques, très lourdes, noires, de la montagne d’en face, soit 4 km au minimum. A voir la grosseur de certaines pierres, ce n’était pas une mince affaire ! Et ils avaient ainsi construit une piscine, ronde, dont le fond était fait d’un épais enduit argileux imperméable.

En Sardaigne : du nord au sud

Pour terminer l’après-midi, nous voici à Orgosolo**, pour y voir les « murales ».

Berceau du banditisme sarde, Orgosolo est surtout devenu, dans les années 1970, le village des Murales. Paysans et pasteurs y défendaient alors leurs terres contre les menaces d’expropriation. Ils nourrissaient contre l’État un fort sentiment libertaire et frondeur qui trouva, sur les murs gris du village un terrain d’expression. Traduction de cette conscience politico-sociale, les fresques colorent toujours les ruelles du bourg, entretenant les idéaux … et attirant le touriste !

En Sardaigne : du nord au sud

Anecdote : pour repartir, je devais traverser tout le village par la rue principale, horizontale, à sens unique mais assez large si les voitures étaient bien garées. Or, après un virage, travaux ! La rue est barrée ! Impossible de faire demi-tour ni de reculer, déjà 3 voitures derrière moi. Et la déviation prévue, qui partait en gauche-droite-gauche-droite vers le haut, s’étrécissait de plus en plus. Ecoutant les conseils des uns et des autres, rétroviseurs rabattus, quelques centimètres de chaque côté, après 2 gauche-droite difficiles à négocier (des éraflures sur mon rétro de droite), j’arrive à une placette dont 2 issues sont visiblement trop étroites, et la troisième est une côte à plus de 25 % sur une bonne centaine de mètres ! Une voiture qui tentait de la monter a calé au milieu et redescendu en marche arrière. Je me dis que mon Jolly Jumper est plus puissant, et je tente. Au début, j’ai cru que je n’arriverais pas jusqu’en haut, moi non plus. Et puis mon cheval a pris le mors aux dents, et on y est arrivés.

Ouf ! Merci mon ange gardien ! Et maintenant, au moins, je sais ce que mon Jolly Jumper a dans le ventre !

Après un court tronçon horizontal, à cette côte succède une autre un petit peu moins raide mais aussi longue, et enfin je peux sortir de ce piège. Quelle émotion !

 

Lundi 10 Juin 2019

 

Après la leçon d’hier, ce matin je n’ai pas voulu prendre la route qui conduisait à la Scala San Gorgio en traversant le village de Osini. Bien m’en a pris : j’ai appris plus tard que j’y serais sans doute restée coincée. Nous sommes donc passées par le village suivant, Ulassai, d’un accès plus facile mais qui nous valu 4 km à pied.

La Scala di San Gorgio est un monument naturel où maintenant on passe en voiture, mais il y a un siècle il était large de moins d’un mètre. Le lieu est caractérisé par plusieurs diaclases (fracture de la masse rocheuse sans déplacement des parties) dont l’une est profonde de plus de 100 mètres.

Un sentier aménagé permet de monter d’un côté pour pouvoir admirer la vue sur la vallée du Rio Pardu.

En Sardaigne : du nord au sud

Retour à Ulassai**, spectaculaire village entouré de falaises calcaires.

En Sardaigne : du nord au sud

Mardi 11 Juin 2019

 

Un petit arrêt à Sadali. Dans ce tranquille village, une cascade recueille les eaux de plusieurs sources, avant de plonger dans un gouffre souterrain : La Grande Bouche, Sa Bucca Manna.

Rien que de la voir, on se sent rafraîchi. Et puis il y a une fontaine où nous avons pu refaire notre provision d’eau !

Le moulin à côté de la cascade a été construit en 1600.

En Sardaigne : du nord au sud

Qu’es aco ?

Ces petites boules blanches, bien rondes : des grêlons, par 35° ?

tnev el rap seluob ne seéluor ,reilpuep ed seniarg sed

tnev el rap seluob ne seéluor ,reilpuep ed seniarg sed

Après bien des virages, des cols et des fonds de vallée, voici un site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est le complexe nuraghique Su Nuraxi***, à Barumini, l’un des plus importants témoignages de l’architecture mégalithique protosarde. Quand on pense que cette construction en pierres sèches remonte à l’âge du bronze moyen, soit 1600 ans avant J-C …

Car la première phase comprenait déjà la tour centrale tronconique (le donjon) de 26 m de haut (il lui en reste 17) avec trois salles superposées.

En Sardaigne : du nord au sud

Au bronze final, vers -1100 une seconde phase de construction le voit entouré par un bastion composé de 4 tours reliées par un mur rectiligne, délimitant ainsi une cour avec un puits de 20 m, qui a toujours 3 m d’eau claire. Cette cour marquait le centre d’un système très élaboré de circulation : escaliers, ponts mobiles et passages dans les murs.

En Sardaigne : du nord au sud

Lors d’une troisième phase, vers le 8ème siècle avant J-C, on rajouta un bastion extérieur octogonal à 7 tours.

En Sardaigne : du nord au sud

Un village nuraghique s’étend, principalement sur le côté Est de la forteresse. On y trouve une cinquantaine de fondations de maisons circulaires ou ovales, plus une plus grande qui pouvait être la salle du conseil des anciens. On y trouve aussi d’autres habitations, qui pouvaient être carthaginoises ou romaines.

En Sardaigne : du nord au sud

Dans le village-même de Barumini, un palais du 16ème siècle, dans le style espagnol, a été construit, sans le savoir, sur un nuraghe. Celui-ci a été découvert à la fin du 20ème siècle, en procédant à des travaux de restauration. C’est la Casa Zapata. Il est maintenant transformé en musée archéologique, et j’y ai pris quelques photos, statuettes de bronze ou poteries, de l’époque nuraghique.

En Sardaigne : du nord au sud

Mercredi 12 Juin 2019

 

Cagliari***. Porte de la Sardaigne, plus grand centre de pouvoir, plus grande ville côtière de l’île … bref, la capitale.

Ville d’embouteillages aussi. La Via Roma comporte bien de magnifiques immeubles, mais en voiture c’est infernal. Surtout par cette chaleur ! Mais mes arbres bleus sont magnifiques.

En Sardaigne : du nord au sud

Nous sommes montées en voiture directement pour nous garer pas loin du Castello, la forteresse qui enserre de très hauts et vénérables immeubles séparés par d’étroites rues fraîches, dont nous avons arpenté quelques unes avant de visiter la Cathédrale. Nous y avons croisé la tour de l’éléphant et de belles vues d’ensemble sur la ville.

En Sardaigne : du nord au sud

La cathédrale Santa Maria*** est née au 13ème siècle, de style roman pisan, mais elle a tant été remaniée, jusqu’au 20ème siècle, qu’il ne reste plus grand-chose d’origine ! Par exemple, sa belle façade a été redessinée dans le style roman de Lucques (Lucca, vous l’avez visitée avec moi) … en 1925 !

En Sardaigne : du nord au sud
En Sardaigne : du nord au sud

La crypte est un puzzle de marbres fascinant :

En Sardaigne : du nord au sud

Est-ce la chaleur ? La difficulté à s’orienter dans ce labyrinthe ? (il n’y a presque aucune indication) Je n’ai pas beaucoup aimé cette ville. Il paraît qu’elle est faite de quartiers très divers, et sans doute aurait-il fallu en faire plusieurs, descendre, remonter ; mais marcher par les rues avec cette chaleur … Pas le courage.

En Sardaigne : du nord au sud

Voici tout de même la tour de l’éléphant* : Torre dell’elefante*. Haute de 30 m, elle comporte 3 pans fermés sur l’extérieur, le côté intérieur étant ouvert (malheureusement couvert d’échafaudages). Une autre tour, la tour St pancrace, a la même particularité. Mais ici, c’est la présence d’un éléphant perché à plus de 10 m du sol qui lui a donné son nom. Avec ses deux portes-herse, cette tour commandait l’entrée dans la tour médiévale.

En Sardaigne : du nord au sud

Changeant d’époque, nous voici dans le Parc Archéologique de Nora, première ville phénicienne punique de Sardaigne, qui occupe une petite péninsule surmontée d’un phare. Ses nombreux points d’accostage attirèrent les phéniciens dès le 9è et le 8è siècle avant J-C. Elle a tenté les Carthaginois au 6è siècle, puis les romains avec lesquels elle connut son âge d’or aux 2è et 3ème siècle. Elle fut abandonnée au 7ème siècle.

En Sardaigne : du nord au sud
En Sardaigne : du nord au sud

Jeudi 13 Juin 2019

 

La plus belle route côtière que nous ayons faite en Sardaigne, c’est celle-ci : la Costa del Sud**. Comme son nom l’indique, elle est tout au sud de la Sardaigne !

Elle est connue pour la beauté de ses plages de sable blanc, aux eaux cristallines, et son arrière pays bien préservé. Sur 25 km, la route, souvent en corniche, offre de magnifiques vues panoramiques.

En Sardaigne : du nord au sud
En Sardaigne : du nord au sud
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commentaires

J
Vraiment magnifique..Cela fait vraiment rêver<br /> Bisous à vous deux
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  • : scandinadream.over-blog.com
  • : passer du rêve à la réalité. J'ai commencé par 5 mois de voyage en solitaire, en Trafic aménagé, au hasard des routes d'Europe du Nord (pour mon premier voyage) puis d'Europe Centrale, et maintenant sur des itinéraires peu fréquentés d'Espagne.
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