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18 août 2018 6 18 /08 /août /2018 18:03
7ème épisode : en Sardaigne

Pour ce voyage-ci, je suis partie en avion de Géronne (Espagne) pour rallier Cagliari, au sud de la Sardaigne, où m'attendaient mes "petits Suisses" : Sigrid et Dirk, Tristan et Aïda, eux-même en vacances ici depuis une semaine. Ce ne sera donc pas une visite en règle de l'île puisqu'ils l'ont déjà commencée.

 

7ème épisode : en Sardaigne

Comme je suis aujourd'hui de retour en Suisse, je vais m'amuser à classer les sites, non pas par ordre de visite, mais par ordre d'ancienneté historique. Vous me suivez ?

On commence par les sites naturels :

La géologie sarde est remarquable car ses roches sont parmi les plus anciennes d'Europe. En effet, la base rocheuse de la Sardaigne méridionale date de la période précambrienne (c'est à dire : de la formation de la terre). Des roches volcaniques, plus récentes, sont fréquentes dans la région occidentale et méridionale de l'île.

De longues périodes d'érosion expliquent les altitudes modestes des montagnes de Sardaigne (1834 m au point culminant). L'exploitation passée d'un grand nombre de mines dans l'île atteste sa richesse géologique.

La Sardaigne est longue de 260 km et large de 120 km environ. Les côtes, qui s'étirent sur plus de 1800 km peuvent être rocheuses et découpées, creusées de grottes ou élevées sur des falaises, ou bien sablonneuses avec des zones de dunes sculptées par le vent.
 

7ème épisode : en Sardaigne

La grotte de Neptune, maintenant. Ce sont aussi des formations karstiques, sur le versant nord-ouest de la presqu'île du Cap Caccia.

La grotte a été découverte par un pêcheur local au XVIIIe siècle, et depuis, elle s'est révélée comme une destination touristique. Elle prend son nom du dieu romain de la mer, Neptune.

Ce qui est fantastique, ici, c'est son accès, par un escalier de 654 marches, ou bien par la mer.

7ème épisode : en Sardaigne

A l'intérieur, un lac salé de 120 m de long, au même niveau que la mer. La grotte fut d'ailleurs longtemps occupée par des phoques moines. Même si, sur les 4 km, on n'en visite que 600 m, elle est très belle, mais ce serait encore mieux s'il y avait moins de monde !

7ème épisode : en Sardaigne

Une autre grotte, mais dans le sud-ouest de la Sardaigne, à Domusnovas : la grotte de San Giovanni.

Creusée dans des calcaires du cambrien inférieur (−541 à −514  millions d'années). Monumentale et spectaculaire, elle est un phénomène karstique, remarquable exemple de tunnel de franchissement dû à un énorme percement hydrogéologique, parcouru du nord au sud par le Rio San Giovanni. La cavité principale est longue d'environ 800 m, et est parcourue par une ancienne route, maintenant interdite aux voitures. On y trouve également des gours spectaculaires.

7ème épisode : en Sardaigne

Nous avançons dans le temps.

Nous voici entre 30 et 15 millions d'années, dans le miocène, quand ici il y avait un paysage et un climat résolument différents. Des lacs, des forêts et des volcans qui à un certain point interagissaient les uns avec les autres. Lentement, le bois des arbres - qui étaient ici immergés dans les bassins des lacs - s'est transformé en pierre. Ces plantes anciennes sont nées, se sont développées et ont disparu sans qu'aucun être humain ne puisse les voir, bien sûr. Elles représentent donc une branche d'étude plutôt nouvelle, vraiment unique pour la paléobotanique.

La forêt pétrifiée di Carrucana s'étend sur 10 000 km2 et 4 communes : Martis, Perfugas, Laerru et Bulzi.

Les trouvailles disposées le long du remblai du Riu Altana ont des dimensions considérables; certaines ont des trous au centre, d'autres sont complètement minéralisées : toutes les parties en bois ont été transformées en roche en assumant la physionomie de véritables sculptures naturelles... Malheureusement, les phénoménaux restes fossiles de forêt pétrifiée ont été continuellement pillés et emportés de leur environnement naturel....


 

7ème épisode : en Sardaigne

Nous entrons maintenant dans la Préhistoire.

C'est le néolithique moyen (4300-2800 av J.-C.).

Le culte des morts a toujours été une caractéristique fondamentale dans les cultures primitives et les premières civilisations sardes ne firent pas exception. Après la découverte de quelques restes dans la grotte de San Michele à Ozieri, les historiens en sont arrivés à la conclusion que les Domus de Janas appartenaient à un peuple qui n’avait rien à voir avec les cultures précédentes. Les témoignages montrèrent un style de vie et des habitations totalement différentes. Cette civilisation fût appelée la civilisation d’Ozieri. Le peuple qui vivait là probablement 3500 ans avant JC, travaillait dans les champs et menait une vie tranquille. Leur religion était basée sur la nature et sur ses manifestations. Le taureau et le buffle étaient adorés et représentaient la virilité et la fertilité alors que la lune représentait la « Déesse mère » au féminin.

Les Domus de janas  sont des sépultures creusées dans la roche, que l'on trouve dans toute la Sardaigne. Elles sont creusées dans une roche granitique, calcaire, basaltique ou gréseuse. On y entassait les squelettes, une fois débarrassés de leur chair dans une tombe provisoire près de leur village.  Les cavernes étaient nombreuses et positionnées l’une à côté de l’autre, et formaient des nécropoles qui pouvaient accueillir jusqu’à une centaine de corps. Certaines ont ensuite été employées comme bergeries ou abris de bergers jusqu'à des périodes récentes. Les légendes populaires racontent qu'elles étaient habitées par des fées qui tissaient des toiles en or. Tous ceux qui s'en approchaient devenaient fous.

Un témoin parmi tant d'autres, ce bloc erratique en trachyte, modelé par la pluie et le vent qui abrite en fait un hypogée funèbre à domus de janas, creusé sur plusieurs niveaux entre 3200 et 2800 av. J.-C. Sa particularité, c'est que selon le côté où on le voit, on dirait un éléphant, trompe en l'air, accroupi au bord de la route. On le trouve près de Castelsardo. C'est la Roccia dell'Elefante.

 

7ème épisode : en Sardaigne

D'autres sites funéraires se sont développés durant la période Ozieri : ce sont les dolmens, autour de 3000 av. J.-C.

Le dolmen Sa Coveccada (du sarde, "ce qui est couvert") est considéré comme le plus grand dolmen (tombeau mégalithique chambré) de la Méditerranée, et l'un des plus importants au monde. En dehors de l'île, on peut faire des comparaisons avec les dolmens de la nécropole de Safat Wing en Cisjordanie et les dolmens de la Coste-Rouge, dans l'Hérault, en France.

Datant de la fin du 3e millénaire av. J.-C., la construction rectangulaire se compose de trois immenses dalles de pierre, couvertes par une quatrième, pesant environ 19,8 tonnes (elle pesait 27 tonnes avant la cassure de certains morceaux). En l'état, il atteint une hauteur de 2,7 m, une longueur de 5 m et une largeur de 2,5 m.

Après un suivi attentif de la structure du dolmen qui a mis en évidence des problèmes de déséquilibre statique dus à des causes multiples, le monument a fait l'objet en 2011 d'une opération de restauration complexe. Pas près d'être terminée, malheureusement. Pour nous autres, touristes, c'est une catastrophe photographique. J'ai trouvé sur internet des photos d'avant la restauration. Comparez !

 

7ème épisode : en Sardaigne

La période Nuragique

Le début de l'âge du bronze correspond au passage à la civilisation nuragique, qui débute en 1800 av. J.-C. et se terminera vers 300 av. J.-C.

Le nuraghe, son élément fondamental, est un édifice conique construit en gros blocs de pierre parfaitement ajustés. Abritant une ou plusieurs salles superposées, ces constructions, qui constituent les plus grandes constructions mégalithiques d'Europe et les plus achevées, étaient dotées d'une couverture en fausse coupole, ou tholos. Il en subsiste sur l'île près de 7000, plus ou moins grands, et plus ou moins bien conservés.

Autour des nuraghes on trouve les emplacements de villages nuragiques, sous forme de base de maisons rondes (elles étaient couvertes de bois qui ne s'est pas conservé.

7ème épisode : en Sardaigne

Le Complexe nuragique de Palmavera, près d'Alghero, a été édifié à partir du 15ème siècle av. J.-C. avec des blocs de calcaire et de grès.

C'est au début du 9ème qu'a été ajoutée la seconde tour, et au 8ème qu'a été construit le mur d'enceinte, avec ses 4 tours-cabanes (photo aérienne). Cela correspond avec le passage à l'âge du fer et aussi l'arrivée des Phéniciens.

Mais son développement s'est arrêté brusquement à la fin du 8ème siècle, après un incendie du village qui comptait entre 150 et 200 cabanes, dont seulement une cinquantaine sont mises entièrement au jour (les travaux de dégagement continuent).

7ème épisode : en Sardaigne

De la même époque datent d'autres constructions, comme les tombe dei giganti.

C'est l'imagination populaire qui a baptisé ainsi ces "tombes de géants", qui peuvent atteindre jusqu'à 30 m de longueur, et représentent une forme de sépulture plus évoluée que les dolmens, et, comme les nuraghes, n'ont pas d'équivalent en Europe. La chambre funéraire, pouvant atteindre 5 à 10 m de long et 1 à 2 m de haut est faite de blocs ajustés et couverte d'un tumulus.

Elle est précédée d'une exèdre, espace rituel en demi-cercle, large de 10 à 20 m, matérialisé par des dalles de pierre dressées. La "façade" est constituée d'une monumentale stèle centrale pouvant être sculptée. Elle représentait sans doute une "pseudo-porte" symbolisant  le passage vers l'au-delà. Sa base est percée d'une ouverture permettant le dépôt des offrandes à l'intérieur de la tombe-même.

Les tombeaux de géants pouvaient accueillir jusqu'à 200 corps, sans distinction sociale et sans que, dans le mobilier funéraire, il y ait une quelconque intention d'ostentation sociale. Il en reste environ 800 en Sardaigne.

7ème épisode : en Sardaigne

Nous sommes allés voir la Tomba dei Giganti di Coddu Vecchiu, près d'Arzachena. Pour avoir une échelle, la stèle de la façade fait 4,40 m de haut.

7ème épisode : en Sardaigne

Comme autres constructions de ces époques lointaines, on trouve des Puits Sacrés.

Celui que nous avons vu se situe près d'Olbia, la grande ville du nord, et remonte au moins au 12ème siècle av. J.-C. C'est le Puits Sacré  "Sa Testa". L'éloignement relatif des sites nuragiques les plus proches et la proximité du port naturel d'Olbia laisse penser qu'il jouait un rôle de sanctuaire dans la zone, et aussi par rapport aux relations avec les visiteurs venus de la mer. Il aurait conservé sa fonction de lieu de culte jusqu'à la fin de l'ère romaine impériale.

Le monument était voué au culte de l'eau.

Quatre marches conduisent à la cour circulaire dotée à la base d'une sorte de siège, peut-être destiné aux fidèles, et traversée d'une conduite pour évacuer l'eau en excédent. Le vestibule trapézoïdal est la zone cérémoniale, prolongée des 17 marches qui mènent à la source.

Au-dessus de la chambre du puits, circulaire et couverte d'un tholos (fausse voûte), se trouve une chambre couverte d'un deuxième tholos monumental dont il ne reste que la base. Nous n'avons pas pu descendre dans le puits pour en admirer la voûte à cause d'un nid de guêpes qui en occupait la 3ème marche.

 

7ème épisode : en Sardaigne

Avant de quitter cette époque, voici un autre nuraghe, le mieux conservé et le plus abouti architecturalement, de Sardaigne. C'est le Nuraghe de Santu Antine.

Le nuraghe de Santu Antine est composé d'une tour principale autour de laquelle sont disposées 3 tours circulaires, le tout donnant à l'ensemble un plan en forme de trèfle. L'imposant complexe est vraisemblablement construit dans le courant du XVIe av. J.-C. (âge du Bronze), mais certains éléments sont également bâtis dans le courant de l'âge du Fer. La tour principale, disposée au centre de l'édifice, est conservée sur plus de 18m de haut et livre encore 2 étages sur les 3 présents à l'origine.

La visite permet de déambuler dans les différents couloirs et escaliers et de visiter les 3 salles voûtées qui composent la tour. Cette tour principale est entourée de 3 autres tours plus modestes et reliées entre elles par de puissants murs formant de cette manière un bastion. L'intérieur des murs est traversé par deux couloirs superposés qui permettaient d'accéder aux différentes tours. Les accès aux différents couloirs et à la tour principale s'effectuent à partir d'une cour, enfermée par les murs du bastion, et au centre de laquelle est disposé un des 3 puits, l'un des 2 autres étant un puits sacré.

7ème épisode : en Sardaigne
7ème épisode : en Sardaigne
7ème épisode : en Sardaigne

Les blocs de pierre volcanique sont vraiment énormes, et comme pour les pyramides et les dolmens, on se demande toujours comment ils ont fait, à l'époque, pour les hisser en haut des tours, la plus haute ayant plus de 25 m de haut.

Ici, il faut oublier le classique plan incliné. Mais on a pourtant un élément de réponse.

On monte au premier puis au deuxième étage de la tour (et autrefois aussi au troisième) par un escalier qui s'enroule en spirale dans le mur extérieur de la tour. On pense donc que les blocs étaient montés par cet escalier, dont la hauteur progressait en même temps que les murs de la tour étaient construits, lui faisant ainsi une double paroi. On remarque en effet que, si l'escalier est moins large vers le haut, les blocs sont aussi moins gros. C'est d'ailleurs aussi pour cette raison qu'ils ont été réutilisés au fil des siècles dans les constructions alentours, alors que ceux du bas, vraiment énormes, sont restés en place.

7ème épisode : en Sardaigne

Mais voilà que la Sardaigne s'ouvre aux horizons plus larges de la civilisation méditerranéenne, grâce aux navigateurs phéniciens qui fondent des colonies côtières ayant une structure urbaine : maisons, édifices publics, magasins, temples et acropoles sont entourés par une enceinte.

La civilisation nuragique prend fin lorsque les révoltes sardes sont écrasées par les Carthaginois, venus à l'aide des Phéniciens, en 509 av. J.-C. Les habitants de l'île sont contraints de choisir entre l'esclavage et la misère.

Olbia, à l'image de la Sardaigne toute entière, tombe sous le contrôle de Carthage qui y établit une véritable colonie autour de 330 av. J.-C. De l'agglomération punique de Olbia, il reste ce morceau de mur punique à double enceinte, et une tour, dans une cour privée.

7ème épisode : en Sardaigne

Après la première guerre punique, la Sardaigne est cédée aux Romains en 238 av. J.-C. et la structure urbaine suit désormais le modèle romain.

On sait bien que les chrétiens d'occident ont construit leurs églises sur des lieux ou des temples païens, mais le phénomène n'est pas nouveau : à Tempio di Antas (près de Fluminimaggiore), près d'un ancien village nuragique, on rendait un culte au dieu de l'eau et de la végétation. Les Carthaginois y ont élevé un temple punique à leur dieu Sid Addir. Quand les Romains arrivent, ils élèvent à leur tour un temple par-dessus (on retrouve des restes du premier sous le perron d'accès du temple romain). Construit entre - 27 et -14, il est restauré sous Caracalla en 215.

7ème épisode : en Sardaigne

Entre le 4ème et le 5ème siècle, le christianisme se répand, et ce sont les Byzantins de Justinien (empereur romain d'orient) qui conquièrent l'île en 534.

Eux aussi ont réoccupé des sites sacrés de leurs prédécesseurs. Notamment la Necropoli di Sant'Andrea Priu. Elle mérite que l'on raconte son histoire.

Chronologiquement le complexe est situé dans la culture d'Ozieri du Néolithique Final (3500-2900 av. J.-C.). Des domus de Janas, donc.

 À l'intérieur, la reproduction fidèle des détails architecturaux typiques des habitations contemporaines (poutres, architraves, jambages, piliers et plinthes périmétriques) mais vus de l'intérieur, tend à recréer un environnement semblable en apparence à l'endroit où le défunt a passé sa vie.

7ème épisode : en Sardaigne

Avec ses 18 chambres et une extension d'environ 250 mètres carrés, la Tombe du Chef est l'une des domus les plus spectaculaires connues. Il s'agit d'un petit atrium qui sert de hall d'entrée, d'antichambre (sorte de vestibule) et de deux grandes pièces d'où partent d'autres pièces plus petites, qui à leur tour mènent à d'autres pièces, avec des pièces et des planchers pour le dépôt des morts

7ème épisode : en Sardaigne

A l'époque romaine puis byzantine, la Tombe du Chef a été transformée en église et plusieurs fois plâtrée et fresquée en différents points. Adaptée au culte peut-être dès la période byzantine, elle a été reconsacrée en 1313 et dédiée à Saint André. Avec la transformation en église, les salles principales servaient respectivement de narthex pour les catéchumènes, de salle de classe pour les fidèles baptisés et de bema (ou presbytère) réservé aux rites religieux officiants. Ce lieu est considéré comme l'une des premières églises à l'époque de la persécution et encore une autre démonstration d'un temple chrétien construit dans un espace païen.

7ème épisode : en Sardaigne

Tandis que nous étions dans la pièce du fond, l'orage, qui avait commencé à notre entrée, a coupé la lumière. Etrange sensation que d'être plongée dans le noir dans un tombeau ... mais les téléphones sont vite venus dissiper cette drôle d'impression.

7ème épisode : en Sardaigne

Tandis que Pise et Gènes se partagent la Sardaigne sous le prétexte de la protéger des raids arabes venant d'Afrique du nord et d'Espagne, la présence monastique s'intensifie. Les bénédictins s'implantent et contribuent considérablement à la diffusion de la culture catholique.

L'ordre toscan des Camaldules y fonda, dès 1112, l'église et le monastère attenant de la Santissima Trinità di Saccargia.

Avec ses bandes alternées de calcaire blanc et de lave basaltique foncée, elle fait bien penser aux églises de Toscane.

7ème épisode : en Sardaigne
7ème épisode : en Sardaigne

Les chapiteaux du portique, terminé en 1200, sont sculpté de motifs végétaux et zoomorphes.

7ème épisode : en Sardaigne

L'intérieur est lui aussi un des fleurons de l'architecture romane du nord de l'île, et un superbe cycle de fresques dépeint des scènes de la vie du Christ. Il date de la seconde moitié du 12ème siècle.

7ème épisode : en Sardaigne
7ème épisode : en Sardaigne

 A la même époque, les bénédictins du Montecasino ont construit sur le territoire de Bulzi cette jolie église de San Pietro delle Immagini, élevée aussi dans le style pisan.

Elle porte aussi le nom de San Pietro del Crucifissi, à cause de son retable en bois sculpté représentant une déposition de la croix, qui se trouve maintenant, par sécurité, dans l'église du village. Il n'en reste ici qu'une copie. Elle porte encore le nom de San Pietro de Simbranos ... mais je ne sais pas pourquoi !

7ème épisode : en Sardaigne

Le personnage qui lève les bras au milieu du tympan du portail n'est ni Dieu ni un saint : c'est le supérieur du petit monastère qui était accolé à l'église. C'est une attitude de louange commune dans cet ordre monastique. Dixit l'archéologue qui nous a fait visiter.

 

A cette époque, ce bourg s'appelait Castelgenovese. Château génois. C'est la noble famille des Doria qui le baptisa ainsi en 1102. La forteresse comprenait alors, outre la résidence des Doria, des logements pour les troupes, des dépôts d'armes et de vivres, une citerne.

Aujourd'hui elle abrite un musée consacré à la vannerie de plantes locales : asphodèles, joncs, palmier.

 

             

7ème épisode : en Sardaigne
7ème épisode : en Sardaigne
7ème épisode : en Sardaigne

Sautons maintenant trois siècles, et passons des Génois aux Espagnols, arrivés sur l'île en 1323. En 1448, le bourg devient Castel'Aragonese, château aragonais.

Puis la Sardaigne tombe aux mains des Habsbourg, qui la donnent en 1718 aux ducs de Savoie en échange de la Sicile. En 1769,la Maison de Savoie lui attribue son nom actuel : Castelsardo.

Aujourd'hui, on pourrait l'appeler Castelturistico tant ce petit Mont-Saint-Michel méditerranéen suscite l'admiration.

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En 1861, Vittorio Emanuele II, dernier roi de Sardaigne, proclame la création du royaume d'Italie.

Le site minier que nous avons été visiter montre l'un des habitats miniers les plus anciens de Sardaigne. Il ne lui reste plus que 10 % de sa population d'antan. La mine a connut une activité continue de 1850 à 1991. Le sous-sol de Montevecchio fut cependant exploité depuis la période antique, produisant essentiellement du plomb, de l'argent, du zinc.

Arrivés trop tard, nous n'avons vu que le vaste chantier d'extraction, d'anciens ateliers, les installations de surface du puits San Giovanni. Pour le reste, il faudra revenir ...

7ème épisode : en Sardaigne
7ème épisode : en Sardaigne

A cette époque, comment les gens vivaient-ils ? C'est en allant visiter le charmant village d'Aggius et son musée ethnographique que nous avons essayé de nous en faire une idée.

Les artisanats spécifiques à l'île étaient le travail du liège pour les hommes, et pour les femmes, la vannerie et le tissage de tapis.

Dans ce musée, les métiers à tisser sont opérationnels. On peut commander un tapis en choisissant les couleurs et les dessins. On peut aussi acheter ceux qui sont en cours de réalisation. Mais ... nous n'avons pas demandé le prix ...

7ème épisode : en Sardaigne
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Le saviez-vous ?

On distingue le liège mâle et femelle.

Quand on plante un chêne, avant de pouvoir en extraire le liège il faut attendre au moins 40 ans. Et c'est le liège mâle, de couleur claire et très irrégulier. Après la première extraction, il y a une repousse, et cette fois ce sera du liège femelle, en moyenne tous les 10 ans. Ce liège se vend plus cher et il est de couleur plus sombre, bien plus lisse et compact.

Les utilisations du liège sont multiples. On le voit ici utilisé, en un seul morceau, pour stocker le grain. Mais la plus grande partie de la production est consacrée à la fabrication des bouchons.

7ème épisode : en Sardaigne

Mais les vacances s'achèvent. Demain matin, à Olbia, nous prenons l'avion pour Genève. Alors ce soir, voici une petite visite du quartier historique de cette cité moderne qui accueille chaque année des millions de touristes.

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Sardaigne, il y a tant à découvrir, encore,chez toi ! Les montagnes, les cascades (à sec en été), tant de monuments, de plages, de grottes ...  Je ne te dis pas adieu. J'essaierai de revenir ...  mais au printemps !

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commentaires

P
Bravo pour votre blog, très bien documenté, avec de magnifiques photos. Il nous aidera bien dans la préparation de notre voyage d'été en Slovénie. Nous continuerons par le Frioul italien, mais là je dois chercher une autre source d'infos. Belle année 2019 et faites de beaux voyages !
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  • : scandinadream.over-blog.com
  • : passer du rêve à la réalité. J'ai commencé par 5 mois de voyage en solitaire, en Trafic aménagé, au hasard des routes d'Europe du Nord (pour mon premier voyage) puis d'Europe Centrale, et maintenant sur des itinéraires peu fréquentés d'Espagne.
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