Vendredi 11 septembre 2015
1ère étape : de St Chély d'Aubrac au Col de Trébatut (traversée du sud du Plateau de l'Aubrac)
Distance : 30 km. Dénivelé positif cumulé, calculé par le GPS : 800 m. Négatif : 574 m. Grosse étape ! Nous passerons de l'Aveyron à la Lozère.
Au départ, le Chemin de St Guilhem suit une antique voie de transhumance, connue sous le nom de "grande draille d'Aubrac". Elle reliait l'arrière pays montpelliérain au plateau volcanique de l'Aubrac. Dès le haut-moyen âge, les voyageurs l'empruntent. Elle est autant une voie de commerce donnant accès aux grandes foires, qu'un chemin de pèlerinage vers St Guilhem.
Les vastes plateaux d'estive de l'Aubrac, à l'altitude moyenne de 1200 m, conservent les traces de l'érosion marquant les périodes glaciaires. Ce sont des paysages ouverts, ondulés à perte de vue, émaillés par les burons ancestraux dont l'activité était liée à la race de vaches Aubrac.
Je dis "était" car depuis les lois de Bruxelles, tous les burons ont dû cesser leur activité : traite et production de fromage. L'hygiène, les normes, sont devenus les maîtres-mots. Les vaches que l'on rencontre encore sur le plateau sont pour la production de viande, et non de lait, et le Laguiole, fromage classé AOC, est maintenant produit en usine. C'est son premier stade, la tomme, alors simple caillé égoutté, qui sert à faire le célèbre aligot (mélange délicieux et filant de purée de pommes de terre et de fromage, qui se déguste traditionnellement avec une grosse saucisse).
Au fil du chemin, nous suivons la trace des GR, rouge-blanc, mais aussi l'écusson rouge sur fond jaune de St Guilhem. Heureusement, nous avons aussi la carte et le topo-guide, car parfois, des GR se croisent ou des marques manquent ...
En montant sur le plateau, nous passons par les Enfrux, un village à 1100 m, aux solides maisons en pierres. Puis en arrivant sur le plateau, nous sommes surpris par ces frustes portions de murs, énormes, construits au milieu des pâturages. Peut-être est-ce pour que les bêtes se protègent du vent ? Ici, quand il souffle, il est terrible.
Un peu plus loin, une tourbière apporte un peu de variété à la monotonie du paysage.
Mais croyez-vous que le plateau soit désert ? Examinez bien cette photo. Vous y découvrirez un gîte d'étape, que l'on n'atteint qu'à pied ...
Après cette longue traversée, nous débouchons au-dessus de la Vallée du Lot, au col de Trébatut, où nous passons la nuit à l'Auberge du Radal. L'aligot y est délicieux, et le repos bienvenu !