Jeudi 23 juillet 2015
Je m'étais posée sur le flanc du Mont Ste Madeleine (Magdalensberg) et ce matin, j'ai fini de le gravir (en voiture, bien sûr).
De ce point haut (1058 m) on découvre un panorama à 360° sur le bassin de la Carinthie.
Oui, mais les bords de la cuvette sont toujours dans la brume de chaleur. Alors je me rattrape avec la chapelle, les cerfs et les biches ...
Prochain objectif, le Château d'Hochosterwitz.
Il se voit de loin car il trône sur son rocher calcaire à 150 m au-dessus de la plaine.
Mentionné pour la 1ère fois en 1200, il fut acquis par Georg Khevenhüller en 1571. Celui-ci mit en œuvre des moyens considérables pour transformer le château en forteresse. Car la menace turque était omniprésente dans ce bassin au 16ème siècle. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on trouve, au moins tous les 10 km, un panneau indiquant : château de ceci, château de cela. Et chacun a son caractère. Je ne peux pas tous les visiter.
Mais celui-ci est très spécial. Pour la construction des 14 portes successives qui servaient de fortifications, on a utilisé les entailles naturelles des ravins pour constituer des points de défense isolés par des ponts ponts-levis ou des ponts-bascule.
Voici le plan donné par Bibendum. En gris, c'est du rocher abrupt. Seules les zones blanches sont accessibles.
Georg Khevenhüller décréta que cette forteresse devrait toujours rester la possession de sa famille. Ce souhait ne fut pas facile à satisfaire, car les Comtes, et plus tard les Princes Khevenhüller s'étant convertis au protestantisme, de nombreux descendants de Georg durent s'expatrier durant la Contre-Réforme. Mais malgré tout, son souhait fut exaucé.
Dans la cour intérieure du château, tout en haut, un restaurant, bien sûr ! Et pour les quelques salles que l'on peut visiter, Charly était indésirable, alors moi aussi ...
Il y a , parait-il, une belle collection d'armes, qui rappelle que le château, à son apogée, disposait d'un important arsenal en mesure d'équiper environ 700 hommes.
Tout naturellement, ma remontée vers le Nord m'a conduite à la Cathédrale de Gurk.
Construite au 12ème siècle, elle compte parmi les plus belles églises romanes d'Autriche. Si ses deux tours jumelles attirent d'emblée l'attention, elle réserve d'autres sujets d'émerveillement.
Vous avez dit : arcatures lombardes ? regardez comment elles sont traitées ici.
Et la décoration extérieure du chevet ? ce combat symbolique du bien et du mal date de 1175.
Sans compter les riches couleurs de cette belle pierre calcaire ...
Le porche d'entrée a été muré depuis l'époque gothique, ce qui lui donne cette façade plate.
Si bien que le portail extérieur, en pur roman, se retrouve à l'intérieur, en compagnie des peintures des 2 testaments qu'on lui a adjoints alors :
A l'intérieur, on retrouve tous les styles.
Du tympan de Samson ouvrant le gueule du lion, de 1200, aux stalles d'artisans locaux, la Piéta en plomb de Carinthie (1740) et surtout la crypte, achevée en 1174, avec ses 100 colonnes de marbre.
Il ne faut pas oublier ces 6 panneaux, sculptés et colorés racontant des évènements de la vie de Ste Emma, à laquelle la cathédrale est dédiée et dont le tombeau est dans la crypte.
Mais le plus fabuleux reste incontestablement le Maître-autel* * (1626-1632) entièrement en or, aux personnages saisissants de réalisme (72 statues, 82 têtes d'anges). Du plus beau baroque.
En bas, les 4 évangélistes et au-dessus, les Pères de l'Eglise. Au centre, la Vierge auréolée au-dessus de la Trinité.
De nombreux monastères jalonnent ma route vers le Nord. Certains ont encore une activité monastique. En tout cas, cette zone de passage, si elle a favorisé le commerce a aussi favorisé les échanges artistiques, au bénéfice d'œuvres extraordinaires !